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Élèves enchantés lors de l’entrée de Joséphine au Panthéon
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Élèves enchantés lors de l’entrée de Joséphine au Panthéon

L’entrée au Panthéon de Joséphine Baker était accompagnée, comme pour Simone et Antoine Veil, de chants magnifiquement interprétés par les jeunes de la Maîtrise populaire de l’Opéra-Comique. Mais qui sait que cette formation musicale a pour origine un projet scolaire, fruit de la volonté conjointe d’une jeune musicienne et d’une principale de collège ? Avant d’être nommée directrice de la Maîtrise populaire de l’Opéra-Comique, Sarah Koné a d’abord recruté des chanteurs parmi les élèves du collège François Couperin (Paris, 4e arrondissement), et a créé avec la principale Dominique Gory la Compagnie Sans père, qui s’enrichissait chaque année de nouveaux arrivants.  La Compagnie se fait rapidement connaître pour la qualité de son travail, et en 2016, elle est rattachée à l’Opéra-Comique. Désormais, les élèves effectuent leur scolarité au collège Couperin, mais la campagne de recrutement est étendue à des établissements proches de Paris, et particulièrement aux enfants issus de l’enseignement prioritaire. Sarah Koné poursuit ainsi les mêmes objectifs artistique, éducatif et social : rassembler des jeunes de tous horizons pour les conduire à l’excellence artistique. Un engagement qui l’inscrit dans le sillage d’une certaine Joséphine Baker. Comment le projet est-il né ? Sarah Koné : Ce projet a pris forme en plusieurs étapes. En 2007, j’étais surveillante au collège Pierre Mendes-France, dans le 20e arrondissement de Paris. J’ai commencé à donner des cours de chant. L’idée me plaisait, mais les conditions n’étaient pas réunies pour un projet ambitieux. L’année suivante, j’ai décidé de changer d’établissement, et j’ai proposé un atelier chant au collège François Couperin. En septembre 2009, tout a changé avec l’arrivée d’une nouvelle principale, Dominique Gory. Elle venait du lycée Racine (Paris, 8e), un établissement à horaires aménagés. Elle a eu une oreille attentive. Nous avons monté un atelier classique, mais les conditions étaient optimales. J’ai eu le droit de recruter autant d’élèves que je voulais avec une séance par semaine, le midi, et nous avons réussi à produire une première comédie musicale, Starmania . Dominique Gory : De 2009 à aujourd’hui, nous sommes parvenus, par sauts successifs, à un niveau qu’on peut qualifier de professionnel. Sarah Koné : L’atelier du midi a évolué, grandi avec moi ; j’ai créé la Compagnie Sans Père,  qui encadre les Classes chantantes. La Grande Troupe, celle du collège, a donné naissance à la Petite Troupe qui regroupe quelques élèves qui jouent dans des conditions vraiment professionnelles : on les engage, ils sont rémunérés... Il existe encore une troisième structure, Chœur de scène, issue aussi de la grande, pour ceux qui n’ont pas envie de se professionnaliser mais qui, devenus de jeunes adultes, cherchent à se perfectionner. Sur quels critères les élèves sont-ils choisis ? Sarah Koné : Chaque année, le rituel est le même. J’auditionne des dizaines d’élèves de 6 e volontaires ; j’en choisis une douzaine qui intégreront la troupe formée depuis 2009. Aujourd’hui, ils sont plus de quatre-vingts collégiens et ex-collégiens de Couperin, âgés de 11 à 20 ans. Certains élèves arrivent de classes Cham (Classes à horaires aménagés en musique) ou ont une formation au conservatoire, d’autres n’ont jamais vu un instrument. Leur culture musicale n’est pas un critère de sélection. Je suis issue des populations qui ont reçu un enseignement artistique élitiste, de ceux qui croisent l’information et pour lesquels les parents ont des ambitions. J’ai grandi dans un opéra à l’âge de 10 ans. J’y ai appris l’endurance et l’exigence. Mais parallèlement, je suis une enfant de l’école de la République, et j’ai toujours eu ses valeurs en tête. Adulte, j’ai voulu m’adresser à un autre public, sans dévaluer la discipline. On travaille donc pour produire un spectacle de qualité, pour voir le fruit de nos efforts. Cette année, ce sera Alice au pays des merveilles . Dominique Gory : On ne recrute pas que de bons élèves. Cela fait partie de l’éthique du projet. Comment organiser un projet d’une telle ampleur ? Dominique Gory : Le programme est intense : 2 heures de répétition hebdomadaire pour chaque niveau, 1 heure de « tutti » (tous ensemble, dans le langage des musiciens) le mercredi après les cours, et un week-end entier de répétition par mois. Sarah a aussi aménagé un créneau d’une heure, un soir par semaine, pour les ex-collégiens. Un tel projet implique des moyens, et une organisation sans faille : les emplois du temps sont alignés pour que tout élève ait la possibilité d’intégrer la compagnie, et un préau est réservé aux répétitions. L’établissement tient à ce que les chanteurs soient répartis dans toutes les classes de manière aléatoire pour éviter toute politique de regroupement, ou tout effet de filière. Dans quelles conditions matérielles le projet s’inscrit-t-il ? Dominique Gory : Pour une grande part, et aussi surprenant que cela puisse paraître, le projet repose sur des bénévoles. Seules les heures des week-ends de Sarah Koné sont rémunérées, grâce à un soutien financier du département (Ville de Paris) qui n’est pas négligeable. Pour le reste, il faut se débrouiller. Du côté du rectorat, le projet est labellisé « Innovation et Expérimentation » par la CARDIE (Cellule académique Recherche et Développement en Innovation et en Expérimentation). Sarah, qui n’est pas enseignante, ne reçoit pour ses cours aucune rémunération. Sarah Koné : Je ne m’en alarme pas. Peu à peu, les projets prennent de l’ampleur, les institutions soutiennent leur rayonnement, et la compagnie fonctionne désormais comme une troupe professionnelle. Nous faisons donc appel à des fondations et des financements privés. Dominique Gory : Nous avons aussi un partenariat régulier avec le Monfort Théâtre qui offre chaque année à la troupe une résidence. Le théâtre accueille les spectacles du collège, mais il reçoit aussi, pour des périodes variables, les élèves qui souhaitent découvrir les métiers du spectacle. Sarah Koné : Les directeurs de ce théâtre viennent du monde du cirque ; ils accueillent toutes les formes de théâtre. Le lien se tisse tout au long de l’année avec un parcours culturel « Éducation du spectateur » soutenu par la DASCO (Direction des affaires scolaires de la ville de Paris). Tous les chanteurs vont au théâtre au moins deux fois, et cette année les élèves les plus grands de la classe d’accueil se joindront à eux. Le spectacle de fin d’année a lieu au mois de juin sur le vaste plateau du Monfort Théâtre. C’est une chance énorme. Comment construire un projet aussi ambitieux avec des élèves non musiciens ? Sarah Koné : Je mets tous les élèves à égalité. Tout est transmis oralement : je chante une mélodie, ils la retiennent. D’année en année, les progrès sont considérables. En 3e, ils arrivent à apprendre une chanson en une séance. Mais je me suis rendu compte qu’au bout d’un certain temps, lorsque je leur mets une partition entre les mains, sans avoir fait de solfège, ils suivent. Je ne leur parle jamais en langue de vulgarisation ; j’utilise toujours les termes musicaux appropriés. Je dirige avec une technique orchestrale. Quand je leur propose de me remplacer, ils reprennent ce langage très technique. J’ai grandi en Savoie près de la Suisse, où est utilisée une méthode très dynamique d’apprentissage de la musique, la méthode Dalcroz, dont je m’inspire beaucoup. Ce qui m’aide aussi pour transmettre le goût de la musique, ce sont mes origines : comme beaucoup de mes élèves, mon père africain ne comprenait rien aux techniques qu’on m’enseignait quand je chantais Carmen . Enfin, ce qui fait beaucoup, c’est la loi de la troupe : les grands s’occupent des petits. Cette structure installe une grande discipline dans le travail. Ils savent que je les choisis mais qu’ils choisissent aussi, et ils sont engagés, dans tous les sens du terme. En quoi l’existence de la compagnie change-t-elle la vie du collège ? Dominique Gory : Ce sont des choses difficiles à mesurer, mais je pense que c’est un projet qui a des implications à tous les niveaux. Les élèves de la troupe sont répartis dans toutes les classes. Les enseignants connaissent Sarah, et reconnaissent la qualité du projet. D’ailleurs, la plupart des professeurs viennent voir les spectacles de la Grande Troupe, et beaucoup suivent leurs élèves en allant voir ceux de la Petite Troupe. Le personnel de service reçoit des invitations. Sarah Koné : Les hommes et les femmes qui s’occupent de l’entretien sont les seuls à avoir le droit d’entrer dans la salle sans que j’interrompe la répétition. Ils suivent donc l’évolution du spectacle. Une année, l’une d’elles s’arrêtait toujours un moment et s’asseyait pendant que nous répétions une chanson qu’elle aimait particulièrement. Dominique Gory : Ce projet est fédérateur, c’est une vraie bannière. C’est unique parce que Sarah est unique. On ne réussit que si on avance ensemble, et je suis attachée à ce qu’on soit heureux dans notre travail. Le projet participe à cet état d’esprit. La formation existe parce que notre détermination est sans faille. Nous savons qu’il faut du temps pour convaincre, mais j’aspire à ce que la compagnie ait une reconnaissance plus large encore et que ce projet continue de faire rayonner notre collège. Je pense que ça apporte une belle sérénité à l’établissement. Interview publiée dans le numéro novembre 2015 de la NRP collège. Crédit photo : Photo d’archives AFP

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La méthode Boclet, un outil au pays des soft skills
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La méthode Boclet, un outil au pays des soft skills

Par Antony Soron , Maître de conférences HDR, formateur agrégé de lettres, INSPE Paris Sorbonne-Université. Deux ouvrages de Mohamed Boclet, champion du monde de lecture rapide, paraissent à la rentrée : une édition poche de Connaissance illimitée (Pocket), et un guide plus pratique, sorte de mise en application du précédent, La méthode Boclet – Le programme de 4 semaines pour passer à l’action (Robert Laffont). Dans quelle mesure ces livres de développement personnel peuvent-ils être utiles aux enseignants qui souhaiteraient rétablir la confiance en berne de leurs élèves ? Ils présentent en tout cas l’avantage de mettre en lumière des compétences dites « comportementales », ce « savoir-être » qui entre avec peine dans les cursus scolaires.       Origine et présentation Quelques lignes liminaires suffisent à poser l’ethos de celui qui s’exprime ici. Quelques lignes essentielles pour mesurer l’authenticité et les enjeux du propos développé ensuite : « Je n’en reviens toujours pas. Moi, petit garçon dyslexique et diabétique à qui on prédisait l’échec, voilà que je deviens vice-champion du monde de lecture rapide en 2021, renouvelle mon titre en 2023, publie un best-seller la même année et m’épanouis au quotidien en animant des formations auprès d’un public de plus en plus large. Chaque jour, je me demande comment le rêve a pu devenir réalité. Comment le jeune Mohamed que j’étais a pu céder sa place à l’homme que je suis devenu. » (La Méthode Boclet) Défendant d’emblée le terme de « connaissance », socle de son propre développement personnel et de sa réussite, l’auteur propose à ses lecteurs une méthode dont la visée programmatique consiste rien de moins qu’à tout bouleverser dans son propre rapport à soi même en juste vingt-huit jours ! La « méthode » s’inscrit ainsi dans la continuité du précédent ouvrage de Mohamed Boclet à la veine autobiographique, Connaissance illimitée , publié en 2023, disponible aux éditions Pocket en septembre 2024. Ce petit livre clair, narratif, tresse trois fils : un récit autobiographique, des données empruntées à la recherche, et des conseils pratiques pour une mise en application rapide. La méthode Boclet : fondée et intuitive La plupart des philosophies comportementales disent peu ou prou la même chose. Il s’agit, pour se sentir mieux, de se raccorder à soi-même, autrement dit, pour reprendre le terme retenu par l’auteur, de devenir quelqu’un de « congruent ». Il ne s’agit pas d’ailleurs d’un concept inédit, comme le confirme un article en ligne daté de 2013 . Le bon sens de la méthode repose sur l’idée, il est vrai trop oubliée, que les paroles s’envolent alors que les écrits restent, autrement dit, que ce n’est pas tout de se donner des objectifs, les noter noir sur blanc dans un carnet de bord renforce l’autodétermination. Un peu plus loin, apparaît l’expression « croyances limitantes ». Elle consiste à rappeler que chacun est freiné voire empêché par le fait même qu’il se pense « limité » dans son action et son développement, comme le souligne déjà un article de psychologie du comportement daté de 2022 : « La mise au jour de vos croyances limitantes est une étape incontournable sur la voie du développement personnel. D’une certaine manière, les pensées d’un individu sont son premier ennemi, et s’affranchir de ses obstacles internes est un moyen de retrouver une liberté d’action qui peut décupler son potentiel. Les croyances limitantes sont souvent inconscientes. Leur mise au jour se justifie d’autant plus que vous vous êtes fixé un objectif que vous ne parvenez pas à atteindre. Il peut bien sûr y avoir un problème de compétence (vous ne savez pas faire) mais aussi de manière plus sournoise votre “petite voix” qui vous bride. 1 ». La « méthode Boclet » pourrait ainsi être caractérisée comme une succession d’injonctions à agir, à repousser ses limites, du type « Placez-vous au centre de votre vie » ou « Forcez-vous », « Changez », mais elle présente l’intérêt considérable de fournir des outils pour y parvenir. Dans les deux ouvrages, on trouve un véritable programme dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait aider des lycéens à progresser, et mieux encore à lutter contre la passivité et le découragement. Et en classe ? Se connaître, reconnaître « son » intelligence Si on peut regretter que la théorie des « intelligences » ne soit pas rattachée à des articles pionniers sur le sujet (Howard Gardner a pensé les « intelligences multiples » dès 1983), on conviendra, à titre d’exemple, que les développements, dans les deux volumes, demeurent d’un grand intérêt synthétique pour des enseignants qui souhaitent véritablement adopter une logique de différenciation avec leurs élèves. Il nous semble même que travailler avec des élèves à définir leur « intelligence » spécifique leur serait très profitable en vue d’une meilleure prise de conscience d’eux-mêmes. Aussi, en début d’année, une situation expérimentale autour des « 9 intelligences » viendrait à propos pour aider les élèves à trouver leur meilleure manière de travailler. En classe, l’enseignant pourra mettre en place des activités s’appuyant sur l’intelligence interpersonnelle : « Elle fait appel à l’interaction et s’exprime chez les personnes qui apprennent plus aisément avec les autres, dans l’échange. Elle se développe auprès des autres, via le travail en équipe. ». Des exercices pratiques À côté de quelques évidences, certes toujours bonnes à rappeler, boire, bouger etc., les ouvrages offrent une véritable valeur ajoutée en assumant pleinement leur fonction de vulgarisation. Ce qui est le cas notamment quand l’auteur fait référence à tout ce qui concerne sa spécialité, « la lecture rapide ». Ce chapitre, dans les deux livres, est le dernier : il y a une raison à cela, puisque améliorer son rythme de lecture suppose une familiarité avec un grand nombre de compétences et de techniques vues dans les pages qui précèdent. Ici, on entre vraiment dans une expérience pratique et guidée, donc facilement reproductible avec des élèves. L’auteur fournit en outre une mine d’idées très opérationnelles. L’insistance sur la prélecture de l’ouvrage que l’on s’apprête à lire apparaît ainsi comme une évidence à réinvestir. Dans le même esprit, la méthode dite « Pomodoro » reste exemplaire : « La méthode Pomodoro est une technique de gestion du temps, que l’on doit à l’entrepreneur Francesco Cirillo. Elle se nomme Pomodoro (“tomate”, en italien) en référence au célèbre minuteur de cuisine en forme de tomate. Mise en lumière à la fin des années 1980, elle consiste à travailler par sessions de 25 minutes. » Au lieu de se focaliser sur la quantité ou la qualité de ce qui est appris ou fait, la « réussite » vient du temps qu’on a su passer sur une tâche donnée, en respectant toutes les étapes. Force est de reconnaître à la méthode Boclet d’être accessible au plus grand nombre et de proposer des approches synthétiques susceptibles sans aucun doute d’améliorer les performances scolaires : la concentration, la mémorisation, la prise de parole, et bien sûr la lecture rapide. Pour un professeur souhaitant réinvestir la question des conditions de l’apprentissage, elle a le grand mérite d’aller à l’essentiel en donnant des pistes opérationnelles de façon synthétique et concrète. On lui tiendra tout juste à grief de ne pas toujours être assez explicite sur ses sources d’inspiration, sachant que, du point de vue même de la philosophie comportementale, et même de son éthique, revenir aux sources reste la plus sûre garantie d’épanouissement personnel ! A contrario , on saura gré à la méthode éponyme d’avoir su susciter notre curiosité, en nous faisant notamment découvrir, par le biais de recherches complémentaires, Evelyn Nielsen Wood (1909-1995), éducatrice et femme d’affaires étatsunienne, célèbre (et aussi controversée) pour avoir popularisé la lecture rapide dont Mohamed Boclet est devenu le champion. Apprendre à travailler   Connaissance illimitée peut servir de point d’appui pour des enseignants désireux d’aider davantage leurs élèves à trouver des solutions face à des apprentissages qui s’intensifient au lycée. Pour les élèves, ce peut être aussi une aide pour gagner en efficacité et en autonomie, dans la perspective de suivre des études supérieures. En suivant les différents chapitres du livre, l’enseignant.e peut envisager des moments en classe, réguliers et courts (si on applique bien les conseils donnés !), chacun centré sur un des aspects de la méthode : un jour l’utilisation des rythmes circadiens, un autre la concentration, un troisième les techniques de mémorisation, un quatrième les cartes mentales, chaque fois en associant des connaissances théoriques et une application pratique, en nombre dans le livre. Un QR code, par exemple, guide vers des exercices pour stimuler la mémoire. Autre exemple : pour ce qui concerne la question du meilleur moment pour apprendre, Mohamed Boclet ne s’en tient pas à l’intuition qu’il est souhaitable d’apprendre avant de s’endormir. Il se fonde sur la biologie, pour finalement prodiguer des conseils qui vont bien au-delà du simple fait de réviser ses leçons avant de se coucher : il est aussi question de faire des pauses régulières, et, plus étonnant, de travailler sa « cohérence cardiaque », une méthode d’autoapaisement . La méthode Boclet, elle, a clairement des vertus pratiques, s’intéressant aux plannings, évoquant les raisons du stress, apprenant à repenser l’idée de « deadline »… Elle s’applique à poser des éléments structurants en termes méthodologiques. Il s’agit par conséquent d’un ouvrage à mettre dans toutes les mains. Il pourrait être notamment exploité par les lycéens avec d’autant plus de facilité que le texte est clair, non-jargonnant, prêt à l’emploi et stimulant. On peut proposer des formules, sous la forme d’encadrés, comme celui qui suit, pouvant permettre d’engager avec des élèves une corrélation compréhension/application. Moins directement explicatif que l’ouvrage précédent, sa présentation permet de suivre un programme pour installer une hygiène de vie et devenir plus efficace. L’objectif est d’aménager des plages de temps pour accroitre son accès à la connaissance, puisque c’est de cela qu’il s’agit. «“Que l’on me donne 6 heures pour couper un arbre, j’en passerai 4 à préparer ma hache.” Cette citation d’Abraham Lincoln a été un déclic pour moi. Apprenez-la, notez-la, ne l’oubliez pas, elle vous aidera à intégrer la notion d’investissement dans la perte. » Les deux ouvrages, chacun à leur manière, apparaissent très intéressant dans la mesure où ils pointent l’attention du lecteur/professeur sur, sinon un angle mort de sa pratique pédagogique, au moins un point de vigilance accrue, à savoir la nécessité d’apprendre à apprendre, autrement dit sur les conditions de l’apprentissage et ses déclinaisons, jusqu’à la proposition de nouvelles façons de prendre des notes. 1. Laurent Lagarde (dir.), « Outil 34. Les croyances limitantes (PNL) », dans : La boîte à outils du développement personnel, Paris, Dunod, « BàO La Boîte à Outils », 2022, p. 90-91.

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Rencontre avec les enseignants-auteurs en histoire - Équipe de la collection Guillaume Le Quintrec

Rencontre avec les enseignants-auteurs en histoire - Équipe de la collection Guillaume Le Quintrec

« L’histoire-géo peut donner aux élèves des outils pour comprendre nos sociétés actuelles. » Laurène Jacob , 28 ans, Lycée Frédéric Mistral à Fresnes (94) Auteur chez Nathan depuis quand ?  Juin 2018 Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Pour diversifier mes activités, travailler dans un autre cadre et aborder le métier d'enseignant sous un autre angle. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Le travail de recherche à fournir, qui permet de se replonger dans les documents et les sources. Le plus difficile reste les délais à tenir. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Il est parfois difficile de concilier nos idées, un document par exemple, d'une certaine longueur ou d'une certaine taille, avec les exigences et contraintes d'un format manuel scolaire. Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ?  L'histoire a toujours été une passion, déjà au collège. J'aime raconter l'histoire en mentionnant des anecdotes et en faisant des liens avec l'actualité pour susciter l'intérêt des élèves et leur faire comprendre que la discipline peut leur donner des outils pour comprendre nos sociétés actuelles. Votre plus beau souvenir en rapport avec l’enseignement ? Des élèves qui sont venus me remercier après l'intervention de Frania Haverland, rescapée de de la Shoah, devant la classe. Tous avaient été très émus et absorbés par son récit. Une perle de vos élèves ? « Madame, comment vous savez tout ça ? » Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? ​ Proposer aux élèves des documents qui les transportent et les fassent voyager dans l'époque et le lieu étudiés. « J’ai atteint mes objectifs quand des élèves me disent que j’ai réussi à leur faire aimer ma matière » Mathias Burgé , 30 ans, 9 ans d’enseignement, Lycée Rabelais de Meudon (92) Auteur chez Nathan depuis quand ? 2015 Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? J’ai voulu être auteur chez Nathan pour travailler avec Guillaume Le Quintrec, qui m’a formé en Histoire et à qui je dois mon envie d’enseigner, et plus généralement pour transmettre d’une autre manière mon goût pour l’Histoire et ma passion d’enseigner. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Ce qui me plait : travailler en équipe avec d’autres enseignants, approfondir mes connaissances sur les chapitres que je rédige, rechercher de nouveaux documents pour pouvoir présenter aux élèves des études originales, chercher à innover pédagogiquement. C’est comment, d’être enseignant ? Je suis heureux de me lever tous les matins pour aller faire cours et retrouver mes élèves. J’ai atteint mes objectifs quand des élèves me disent à la fin de l’année que j’ai réussi à leur faire aimer ma matière ou que c’est en suivant mes cours qu’ils ont eu envie de suivre des études d’histoire et parfois de devenir professeur d’histoire-géographie. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Comme pour les précédents manuels, écrire des chapitres à la fois solides au niveau des connaissances, clairs au niveau de la méthode et compréhensibles par tous les élèves. « Je suis prêt à (quasiment) tout pour susciter l’intérêt des élèves » Léo Cayeux , 28 ans ; 2 e année d’enseignement, Lycée Louise Weiss à Achères (78) Auteur chez Nathan depuis quand ? Cet été. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Le manuel Nathan était celui que je préférais quand j’enseignais au collège, j’ai donc été heureux que Guillaume Le Quintrec  me propose de rejoindre son équipe. Je trouve que c’est une bonne manière de réfléchir sur la pédagogie, de manière plus posée et plus approfondie que quand on prépare une séquence au cours de l’année. Je participe aussi à la rédaction d’un manuel universitaire chez Nathan ; je trouvais ça intéressant de travailler en parallèle sur un manuel du secondaire, pour prolonger l’effort de vulgarisation et de synthèse. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? Ce qui me plaît le plus : - travailler avec l’équipe pour trouver la meilleure manière possible de transmettre l’histoire. Ce qui est le plus difficile : - produire une leçon complète et compréhensible par tous dans un format très réduit. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait un cahier des charges aussi précis (nombre de caractères, nombre de boîtes par double page, nombre de documents iconographiques à intégrer à chaque page…). L’enseignement, une vocation ? L’an dernier, une excellente élève (18 de moyenne partout), qui était apparemment fâchée avec l’histoire-géo depuis l’entrée au collège, m’a remercié pour l’année passée dans ma classe en me disant qu’elle aimait enfin cette matière ! J’ai choisi ce métier car je crois que la personnalité du professeur et son investissement sont déterminants pour motiver les élèves. Je suis prêt à (quasiment) tout pour susciter l’intérêt des élèves et les aider à apprendre et à réussir ! Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? ​ Produire une leçon intéressante et accessible pour les élèves.  « J’ai la volonté d’éveiller la curiosité et l’intérêt des élèves pour le monde actuel. » Julie Noesser , 45 ans / 20 e année d’enseignement, Lycée d’Arsonval à Saint-Maur-des-Fossés Auteur chez Nathan depuis quand ? Contribution aux Annales de Bac pendant quelques années, nouvelle dans l’équipe du manuel. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? L’opportunité de passer du côté des « concepteurs d’exercices » en ayant l’expérience de l’enseignant. Parvenir à synthétiser et rendre accessibles des concepts parfois compliqués, trouver des documents originaux. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? Bien plus chronophage que prévu ! Mais stimulant intellectuellement. Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ? Pour le plaisir de transmettre, la passion pour l’Histoire, la volonté d’éveiller la curiosité et l’intérêt pour le monde actuel, le rapport avec les adolescents… « C’est par un retour aux documents, à la confrontation directe avec les sources d’historien, que nous pouvons passionner les élèves. » Laurent Pech , 33 ans ; 10 ans d’enseignement dans le secondaire. Collège Victor Hugo, Cachan (94) Auteur chez Nathan depuis quand ? Auteur chez Nathan depuis 2012 : parascolaire et scolaire. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? J’ai voulu devenir auteur afin de découvrir le monde de l’édition, ses exigences différentes et complémentaires de l’enseignement dans le secondaire. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? Ce qui me plaît le plus est sans doute le fait de passer de l’autre côté de la fabrication d’un manuel scolaire, de réfléchir à la fabrication d’un support que nous utilisons au quotidien en tant qu’enseignant. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Ce qui m’a le plus surpris, c’est sans doute le rapport aux sources et aux documents qu’on utilise : faire attention aux droits pour obtenir un document… Ce sont des démarches que nous n’avons que très peu dans une logique d’enseignement. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Mon objectif est de proposer des documents riches et attractifs pour les élèves. Je pense que c’est par un retour aux documents, à la confrontation directe avec les sources d’historien, que nous pouvons passionner les élèves. « L’idée de travailler collectivement à la construction d’un support pédagogique m’intéresse depuis longtemps. » Valentin Chémery , 32 ans dont 4 d’enseignement dans le secondaire. Lycée Guillaume Apollinaire (94) Auteur chez Nathan depuis quand ? C’est mon premier manuel. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? L’idée de travailler collectivement à la construction d’un support pédagogique m’intéresse depuis longtemps. Je trouve que les manuels scolaires sont de beaux objets, et des supports pédagogiques de qualité. J’ai toujours eu envie de participer à la création d’un livre comme celui que nous sommes en train d’écrire. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? La recherche de documents originaux voire inédits, l’exigence de synthèse, de lisibilité, de clarté, d’accessibilité mais aussi de qualité scientifique sont autant de sources de motivations que de défis. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? J’ai beaucoup apprécié de pouvoir échanger avec les autres auteurs et les éditeurs aussi bien sur la forme que prendra le manuel que sur les questions de fond posées par les programmes. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer des documents riches et originaux, et pouvoir les faire découvrir aux élèves.   ​« Rendre les acquis de la recherche universitaire accessibles à des élèves de lycée. » Défendin Détard , 34 ans (11 ans d’enseignement), Lycée Évariste Galois Auteur chez Nathan depuis quand ? Depuis 2017. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Pour rencontrer des passionnés de pédagogie et débattre de la meilleure manière de transmettre le goût de l’histoire. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? J’aime échanger avec des collègues d’horizons différents à propos des questions de pédagogie, de transmission du savoir, du rôle de tel ou tel document pour donner à accès à telle notion par exemple. Le plus difficile est de devoir faire preuve d’un esprit de concision et de synthèse au moment de rédiger les cours du manuel ; c'est un vrai exercice intellectuel. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? Je n’imaginais pas que l’activité d’auteur nécessitât autant de travail de relectures à chaque étape du projet. Une anecdote à partager ? Après un travail en classe avec mes élèves sur le groupe des résistants des FTP-MOI, nous nous sommes rendus au mont Valérien pour visiter ce haut lieu d’histoire et de mémoire de la Résistance. Mes élèves étaient émus de voir les lieux où furent emprisonnés puis fusillés les membres du groupe de Missak Manouchian. Arrivé devant le lieu où ils furent fusillés, un élève décide de son propre chef de lire la lettre de Missak Manouchain à sa femme. À l’issue de cette lecture, tous les élèves ont choisi de se recueillir en silence sans que je leur demande. Ils m’ont ce jour-là à la fois surpris et ému. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Mon principal objectif sera de proposer des documents inédits et des éclairages utiles pour les élèves ; rendre les acquis de la recherche universitaire accessible à des élèves de lycée.   « C’est un peu le métier qui m’a choisie. J’ai essayé, j’ai aimé et je suis restée. » Juliette Hanrot , 44 ans, 21 années d’enseignement, Lycée Camille Sée Paris 15 e J’enseigne en 5 e , 3 e , 2 de , terminale, le tout en section internationale britannique : tous les cours sont en anglais pour des élèves qui arrivent déjà bilingues à l’entrée en 6 e . Auteur chez Nathan depuis quand ? Depuis le manuel de première sorti en 2011 Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Je trouve que le défi de faire un manuel rigoureux scientifiquement, accessible aux élèves et pratique et utilisable par à la fois les professeurs et les élèves est un défi passionnant et toujours renouvelé. J’avais envie de faire quelque chose de nouveau aussi. De réfléchir entre adultes et avec des gens d’un autre milieu professionnel (les éditrices). Je dis entre adultes car finalement en tant que prof on réfléchit seul ou avec les élèves, et parfois cela me manque... J’avais besoin de plus d’exigence intellectuelle et de quelque chose qui me force à refaire de l’histoire. Enfin, j’avais envie de travailler en équipe, parce qu’on est très seul quand on fait ses cours dans son établissement. On partage avec ses collègues, mais il est rare qu’on produise un travail commun. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? L’équipe d’auteurs Nathan, ce sont plein de profs passionnés qui consacrent un temps fou à ces manuels tout en étant très investis dans leur enseignement. Nos réunions sont toujours passionnantes, et on s’amuse bien aussi, même si parfois les débats sont houleux ! C’est très intéressant de discuter des choix des documents ensemble, de réfléchir à comment le questionner. Le plus difficile, c’est de tenir les délais. Bien que je n’ai encore jamais rien rendu en retard… Concilier le métier de prof, toutes les activités dans lesquelles on est investis dans notre établissement et être auteur, ça fait beaucoup. Sans compter les 3 enfants, le chat et le chien ! Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? Ce qui m’a surpris, c’est le plaisir mais aussi la difficulté à s’adapter aux contraintes éditoriales. Parfois on est très content d’un document mais il n’est pas au bon format, ou bien on ne peut pas avoir les droits de reproduction… Il faut respecter un nombre de signes très précis, c’est comme faire un poème en alexandrins ! On est très libre mais avec des contraintes très fortes. Ce qui m’a surpris aussi, c’est la rigueur intellectuelle et l’efficacité de l’équipe chez Nathan ainsi que celle de Guillaume Le Quintrec. Bien sûr, je m’attendais à cette rigueur, mais j’ai découvert que c’est incroyablement stimulant intellectuellement.  Et aussi, l’extrême gentillesse et bienveillance des éditrices et de Guillaume. Même quand quelque chose n’est pas bon, c’est toujours dit avec beaucoup de gentillesse et le positif est toujours mis en valeur.  J’ai aussi été surprise de l’accueil positif fait aux propositions et nouveautés, comme par exemple les pages travailler autrement, j’étais heureuse que Nathan veuille bien se lancer avec moi là-dedans. Pourquoi le métier d’enseignant ? C’est un peu le métier qui m’a choisie. J’ai essayé, j’ai aimé et je suis restée. Sinon je dirais qu’enseigner en anglais, dans une section où on me demande d’avoir une approche anglo-saxonne, m’a forcée à aller voir ce qui se passait de l’autre côté de la Manche et de l’Atlantique. Cela m’a énormément apporté en tant que prof et auteur. J’essaye d’utiliser cela quand j’écris pour Nathan. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Joindre l’utile à l’agréable. Faire accessible et exigeant à la fois ; sérieux, et ludique aussi un peu.

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