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« Mon nom est Personne »

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Fiche élève

« Mon nom est Personne »

"Mon nom est Personne", affirme Ulysse pour tromper le cyclope. En prenant connaissance de cet épisode de l'Odyssée, les élèves sont également amenés à réfléchir aux catégories grammaticales des noms et des pronoms.

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Phèdre - Racine

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Andromaque - Racine

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Apollinaire, Alcools

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Apollinaire, Alcools

Parmi les poèmes du recueil de Guillaume Apollinaire Alcools , les « Rhénanes » peuvent constituer une sous-section, occasion d'un parcours poétique autant que géographique et culturel.

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Monstres & cie au CDI ! - Lire au CDI
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Monstres & cie au CDI ! - Lire au CDI

Par Claire Rouveron, professeure documentaliste dans l’académie de Limoges, membre de l’A.P.D.E.N. « Faut-il avoir peur des livres qui font peur ? ». À l’instar d’Antonin, le jeune héros du roman de Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou 1 , le professeur documentaliste est amené à s’interroger sur les limites à ne pas franchir dans la découverte des livres. Comment accompagner les jeunes lecteurs dans la découverte de ce genre encore peu visible dans le milieu scolaire ? Quelles pratiques pédagogiques mettre en œuvre, en coopération avec le professeur de français ? « Le monstre, aux limites de l’humain » Le programme de français de la classe de 6 e permet une entrée dans le monde des créatures horrifiques en tout genre qui peuplent les contes et autres récits de notre enfance en s’interrogeant sur la figure du monstre. Qu’est-ce qu’un monstre ? Comment le définir ? Quel rôle va-t-il jouer dans l’histoire ? Quelles émotions ressent le lecteur ? Les réponses apportées à ces questions lors du cours de français permettent de s’approprier cette monstruosité et de maîtriser sa peur. Un travail plus particulier peut être mené au CDI sur la lecture d’albums et la représentation illustrée de ces figures monstrueuses. Il est intéressant de comparer par exemple l’histoire de Barbe Bleue, illustrée par Sébastien Mourrain chez Glénat 2 , et celle imaginée par Elsa Oriol pour l’École des Loisirs 3 . Les élèves réalisent à leur tour un portrait littéraire et plastique d’un monstre né de leur imagination ; leurs productions sont réunies afin de réaliser un « bestiaire monstrueux » sous format papier mais aussi numérique. Un prolongement de ce travail est mené dans le cadre de recherches sur les créatures monstrueuses, mythologiques et légendaires.  Un corpus d’ouvrages documentaires est mis à disposition des élèves incluant, au vu de l’appétence grandissante des jeunes lecteurs pour le manga, les Yokai, ces esprits qui peuplent le folklore japonais. Pour découvrir l’offre actuelle en mangas, l’accompagnement par le professeur documentaliste est nécessaire, violence et horreur pouvant être au rendez-vous dans la bande dessinée japonaise. Le travail de médiateur est ici primordial. Quand le fantastique flirte avec l’horreur Les élèves sont invités à découvrir plus particulièrement ce genre en classe de 4e et vont, avec leur professeur de français, questionner « la fiction pour interroger le réel ». Un corpus de nouvelles est proposé, mêlant les « incontournables » et des auteurs contemporains de littérature jeunesse. Suite à la lecture et l’étude de ces nouvelles, les élèves restituent leur lecture sous une forme originale qu’est la boîte de lecture. Le principe ? Les élèves doivent utiliser une boîte à chaussures dont ils décorent l’extérieur et l’intérieur sur le thème du fantastique et sur le livre retenu. Ils placent ensuite dans la boîte une dizaine d’objets rencontrés au cours de la lecture puis rédigent une fiche récapitulative dressant un inventaire des objets sélectionnés, la raison de leur présence dans la boîte et leur importance dans l’histoire. Le dernier travail demandé est la rédaction de leur avis personnel argumenté sur le livre 4 . Les élèves endossent ainsi le rôle de prescripteurs auprès de leurs camarades : une exposition des boîtes au CDI suscite nécessairement la curiosité des autres élèves qui sont alors enclins à emprunter les ouvrages ainsi mis à l’honneur. 1. Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou, L’Ecole des loisirs, 2016 2. Jean-Pierre Kerloch’, Sébastien Mourrain, Barbe-Bleue, Glénat, 2007 3. Charles Perrault, Elsa Oriol, La Barbe bleue, L’Ecole des loisirs, 2007 4. Exemples de réalisations d’élèves visibles sur ce site.   NOTION INFO-DOCUMENTAIRE : NATURE PHYSIQUE DE L’INFORMATION La nature physique de l'information désigne les signes utilisés dans un document pour y inscrire des informations. Ces signes peuvent être textuels, iconiques ou sonores. Ils dépendent de la structure du document. Définition complète à consulter ici. Bibliographie Fictions 10 nouvelles fantastiques : de l’Antiquité à nos jours , Castor Poche Flammarion, 2005 Anthony Horowitz, La photo qui tue : neuf histoires à vous glacer le sang , Hachette jeunesse, 2007 Jean-Pierre Kerloch’, Mourrain Sébastien, Barbe-Bleue , Glénat, 2007 Charles Perrault, Elsa Oriol, La Barbe bleue , L’Ecole des loisirs, 2007 Stéphane Chomienne, Histoires de vampires , Belin / Gallimard, 2010 Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou , L’École des loisirs, 2016 Cécile Pelissier-Folcolini, Le veston ensorcelé : et autres nouvelles inquiétantes : anthologie , Hatier, 2018 Bertrand Puard, Série Trouille académie , Poulpe Fictions Vincent Villeminot, Série Hôtel des frissons , Nathan Livres documentaires Judy Allen, L'encyclopédie de la fantasy. Dans le monde des créatures imaginaires, Rouge et or, 2010. Erich Ballinger, ABC des monstres , École des loisirs, 1998. Sylvie Baussiere et Nicolas Martelle, Animaux et créatures de la mythologie , Milan jeunesse, 2015. Émilie Beaumont, Sabine Boccador,  Créatures fantastiques. Fleurus, 2010. Archibald Brooks, Joshua Kraik, Vampirologie : la véritable histoire des âmes déchues , Milan jeunesse, 2010. Daugey, Fleur / Thommen, Sandrine. Yôkai ! le monde étrange des monstres japonais . Actes Sud junior, 2017. 51 p. Delaroche, Jack. Les monstres . Fleurus, 2021. 32 p. La grande imagerie. ISBN 978-2215158066 Duprat, Guillaume. Dans la peau des monstres. Saltimbanque, 2019. 28 p. Frattini, Stéphane. La vie des monstres : sorcières, vampires, loups-garous ... Milan, 2002. 37 p. Les essentiels Milan junior, 31. ISBN 2-7459-0704-2 Lécuyer, Philippe. Diable, zombies, monstres et compagnie . La Martinière jeunesse, 2011. ISBN  978-2-7324-4343-0 Loon, Paul van / Brébisson, Florence de. Tout savoir sur les vampires, les monstres, etc. Le Livre de poche jeunesse, 2010,Le livre de poche jeunesse.  

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Écrire un récit de création
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Écrire un récit de création

Par Marie-Françoise Roger Le mythe (« muthos », en grec, veut dire « récit ») ou le conte cherchent à expliquer le monde en utilisant la métaphore et le symbole. Les exercices d’écriture proposés ici s’appuient sur le dossier en ligne de la BNF « Mythes et récits de création ». Se faire une bibliothèque de récits de création On demandera aux élèves de rassembler des récits de création, en cherchant dans les mythologies grecques, égyptiennes, dans les contes africains ou les récits mésoaméricains. Ils les classeront et les compareront. Quelle a été la durée de la création ? Qui a créé le monde ? Quelles ont été les épreuves, les difficultés ? Quelle est la place de l’homme dans ces récits ? Et de la femme ? Les lieux évoqués ? La morale de l’histoire ? Un tableau comparatif peut être imaginé. Les extraits de la Bible et du Coran, des textes d’Hésiode, d’Ovide, de Du Bartas, de Milton, des récits venant d’Inde, d’Iran, de Polynésie, du Mali sont disponibles sur le site de la BNF . Écrire à partir de deux récits Les élèves inventeront ensuite une cosmogonie à leur façon. On exploite pour cela l’anthologie 36 façons d’inventer le monde, publiée par les éditions Larousse, en se focalisant sur deux extraits. L’un provient d’Histoires au téléphone de Gianni Rodari, l’écrivain jeunesse italien le plus connu. L’autre est l’amorce d’un récit de création écrit par le Sénégalais Abou Anta Ka. Sujet 1 : Un monde à inventer « Au commencement, la Terre était faite de travers, et il fallut bien des efforts pour la rendre plus habitable. » Gianni Rodari, Histoires au téléphone , Paris, La Farandole, 1983. Sujet 2 : La Création selon les Noirs « Non, mon fils, Adam n’est pas le Premier Homme selon nous, les Noirs. Ève non plus n’est pas la Première Femme. – Grand-père, qui donc était le Premier Homme selon nous ? – Écoute… Donne-moi le temps de bourrer ma pipe. – Tu fumes trop, grand-père. – Cela me fait du bien… La lune est le Premier Homme. – La lune notre ancêtre ! Que me racontes-tu là, grand-père ? » Abdou Anta Ka, La Création selon les Noirs , Les Nouvelles éditions africaines, 1976. Les élèves inventent la suite de l’un de ces deux extraits au choix.   Les ingrédients du récit Pour écrire, ils définiront tout d’abord les ingrédients d’une cosmogonie. Les lieux : le chaos, le fond de l’océan, une galaxie, un trou noir, une étoile nouvellement née, un désert, etc. Le héros de l’histoire : un extraterrestre, le survivant d’une planète disparue, un enfant né d’une étoile, une divinité, un géant venu d’ailleurs, un génie sorti de la mer, etc. Une épreuve à franchir : remonter le temps, déchiffrer une inscription, tuer le monstre, franchir une mer de glace, une montagne gigantesque, un gouffre, retrouver la mémoire, éviter une mutation génétique, etc. Un objet magique : un rayon laser, une pierre sacrée, un œuf de cristal, une lettre de feu, etc. La rencontre d’un personnage bénéfique : une femme-oiseau, un animal mystérieux, une divinité, un magicien, un enfant aux cheveux d’or, etc. La rencontre d’un personnage maléfique : un monstre, un géant, le diable, son ombre, un astre mort, etc. Chacun construira son histoire en reprenant le schéma narratif du conte et terminera par une « morale » qui pourra commencer par : « Depuis ce jour, sur la terre, … » L’écriture, le style Même si les extraits sont courts, ils permettent d’observer avec les élèves ce qui donne à chaque récit sa tonalité et sa saveur. Dans la première phrase de Gianni Rodari, la présence d’un vocabulaire familier (« faite de travers »), presque enfantin, donne le ton : le récit pourra avoir la forme d’un conte pour enfant, et contenir des marques d’oralité. Outre l’écriture de contes, Abdou Anta Ka est également un auteur de théâtre. On retiendra donc la forme dialoguée du récit, bien que le grand-père finisse par devenir narrateur et prendre en charge l’histoire.

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Traduire l'« humanité ordinaire » de George Orwell - Entretien avec Stéphane Labbe, traducteur
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Traduire l'« humanité ordinaire » de George Orwell - Entretien avec Stéphane Labbe, traducteur

Propos recueillis par Claire Beilin-Bourgeois Soixante-dix ans après sa mort le 21 janvier 1950, George Orwell fait une entrée tonitruante dans le domaine public. Sa lucidité, ses projections troublantes, son talent formidable de conteur justifient les rééditions de ses œuvres. Stéphane Labbe, qui a traduit Peter Pan de James Barrie, propose aux éditions Le Livre de poche jeunesse une nouvelle version de La Ferme des animaux . Traducteur, est-ce un métier, est-ce votre métier ? Traducteur, c’est évidemment un métier, mais ce n’est pas le mien… Je suis avant tout professeur de français en collège et lycée. Mais particulièrement intéressé par la littérature de langue anglaise. J’ai déjà traduit le Peter Pan de James Barrie, écrit un livre et une foule d’articles sur les sœurs Brontë… Dans quelles circonstances avez-vous entrepris la traduction de La Ferme des animaux ? C’est un essai de Jean-Pierre Martin ( L’Autre Vie d’Orwell ) dont j’ai fait la critique pour une revue qui m’a fait sentir l’humanité d’Orwell. Mes lectures de lycée m’avaient laissé l’image d’un écrivain un peu sec, et j’ai voulu le relire. J’ai eu l’impression, le relisant, de le découvrir. Bien sûr, il y a du pamphlet, de la politique dans les récits d’Orwell mais il y a aussi, avant tout, une véritable célébration de l’humanité ordinaire. Avez-vous besoin d’aimer un texte pour le traduire ? Bien sûr. J’étais un inconditionnel de James Barrie dont on méconnait la modernité et je suis devenu un inconditionnel d’Orwell dans lequel on voit aujourd’hui, et à juste titre, une figure de prophète. Je crois en outre qu’ Animal Farm est son meilleur livre. Il illustre déjà tous les mécanismes que met en place une dictature pour asseoir son autorité : réécriture de l’histoire, double pensée. Tout ce qu’il va développer et théoriser quelques années plus tard dans 1984 . Pour La Ferme des animaux , le fait qu’il s’agisse d’une édition pour la jeunesse vous a-t-il influencé ? Absolument pas. Je suis professeur de français et j’estime que la littérature doit se lire à tout âge. Shakespeare peut fonctionner en Quatrième et en Terminale. C’est au professeur d’exercer son savoir-faire et de montrer la valeur de telles œuvres. La Ferme des animaux est un texte subtil, j’espère lui avoir rendu hommage mais je n’aurais pas voulu l’affaiblir en appauvrissant le lexique par exemple. Avez-vous travaillé à partir d’autres traductions ? La traduction de Jean Quéval est la troisième, il y a d’abord eu celle de Sophie Dévil, puis une traduction anonyme de chez Gallimard et enfin celle de Jean Quéval. J’ai traduit le texte chapitre par chapitre sans m’y référer. Mais à la fin de chaque chapitre j’allais voir ce qu’avaient fait mes prédécesseurs. Sophie Dévil est souvent très littérale, alors que Jean Quéval s’éloigne beaucoup du texte pour parvenir à une langue très littéraire. Disons que je me tiens entre les deux. Qu’avez-vous fait des noms des personnages ? Chez Sophie Dévil et son successeur, Napoléon devenait… César ! Sans doute s’agissait-il de ne pas heurter l’admiration des Français pour leur figure légendaire. J’ai longtemps hésité : maintenir les noms anglais ou les traduire ? C’est la seule concession que j’ai faite à un public jeune. J’ai opté pour une traduction quasi littérale des noms. Squealer, le porte-parole des cochons (Brille-Babil dans la traduction de Quéval) est devenu Cafteur. Clover (Douce chez Quéval) est devenu  Anthyllis, un synonyme de « trèfle ». Napoléon et Boule de Neige ont gardé leur nom mais Boxer (Malabar chez Quéval), qui se rattache très fortement à la mythologie du boxeur dans les années quarante, est devenu Boxeur. À votre avis, qu’est-ce qu’il ne faut surtout pas rater dans le récit d’Orwell ? Dans La Ferme des animaux , Orwell joue énormément avec l’ironie dramatique. Il oppose la candeur des animaux à la perversité des cochons. Je crois donc qu’il faut rendre sensible cette dimension. Que le lecteur comprenne très vite le parti-pris et s’indigne du comportement des cochons. Orwell disait que la confiscation du lait par les cochons était le premier acte de la marche forcée qui conduit à la dictature ; il avait évidemment raison. Plus on avance dans le récit, plus les mensonges des cochons sont gros. Le lecteur le comprend, pas les animaux, qui représentent la « décence ordinaire », cette vertu du peuple qu’aimait Orwell. C’est ce mécanisme qu’il faut rendre sensible. NRP - Janvier 2021

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La science-fiction jeunesse : des écrivains qui rêvent et qui osent - Entretien
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La science-fiction jeunesse : des écrivains qui rêvent et qui osent - Entretien

Paroles recueillies par Natacha Vas-Deyres Pierre Bordage, Christian Grenier, Danielle Martinigol et Joëlle Wintrebert, tous quatre romanciers, nous livrent quelques secrets de fabrication d’une science-fiction destinée à un jeune lectorat. Pourquoi, en tant qu’écrivain de science-fiction – entre autres –, avez-vous choisi d’écrire pour un jeune public ? Christian Grenier : Si j’ai choisi, en 1968, d’écrire de la science-fiction, Barjavel et les missions Apollo y étaient pour beaucoup. Depuis l’adolescence et le lancement du premier Spoutnik (1957), j’étais passionné par l’astronomie et je suivais les progrès de la conquête spatiale. À la suite du chagrin de mon épouse qui venait d’achever, en pleurs, la lecture de La Nuit des temps, j’ai décidé d’écrire spécialement pour elle « un roman de science-fiction qui se terminerait bien » . Seule destinataire de ce récit, elle m’a encouragé à le publier. C’est Tatiana Rageot, qui avait alors 70 ans, qui l’a édité, et à ma grande surprise, je suis devenu un « écrivain de science-fiction » pour les garçons de 14-15 ans. Danielle Martinigol : L’écriture est un processus d’imitation. On lit, on aime, on imite, on écrit. Je parle là d’enthousiasme, d’admiration, d’amour pour un genre et des auteurs qui génèrent l’envie d’en faire autant. J’ai découvert la science-fiction à onze ans avec les romans de la collection « Anticipation » que lisait mon grand-père. Devenue professeur de lettres, j’ai cherché des romans adaptés pour faire découvrir le genre à mes élèves. J’en ai trouvé d’excellents, mais peu. Le besoin d’imitation s’est alors installé, lentement… J’ai mis cinq ans pour écrire L’Or bleu . Pierre Bordage : Je ne l’ai pas vraiment choisi. Alain Grousset, directeur de la collection « Ukronie » chez Flammarion, me l’a proposé. Résultat, j’ai écrit trois romans : Ceux qui sauront, Ceux qui rêvent et Ceux qui osent. Auparavant, j’avais adapté le fi lm d’animation Kaena, la prophétie , pour lequel j’avais été scénariste au tout début. Joëlle Wintrebert : Je n’ai pas non plus vraiment choisi d’écrire pour un jeune public, j’étais même plutôt réticente. Casterman, l’éditeur de la collection « L’Ami de poche », m’a sollicitée avec insistance en m’assurant que l’écriture à destination d’adolescents n’était pas différente de l’écriture pour adultes, à l’exclusion du sexe et de la violence. Ainsi est né Nunatak , devenu Les Gladiateurs de Thulé chez Flammarion. Écrit-on différemment pour les jeunes et pour les adultes ? Christian Grenier : Disons, pour simplifier, que le jeune public est plus sensible au suspense ; il faut que le récit avance, qu’il y ait une dynamique, un élan. Du côté des thèmes, la plupart des ouvrages jeunesse parlent du monde contemporain et des passions des jeunes : le cinéma, la musique, l’informatique, les nouvelles technologies… Mais rien n’est figé. Destiné à l’origine aux adultes, Niourk de Stefan Wul n’a connu un vrai et durable succès qu’en « Folio SF ». Michel Tournier, mais peut-être par coquetterie, a longtemps affirmé que son Vendredi ou la vie sauvage était meilleur que l’original, Vendredi ou les limbes du Pacifique. Danielle Martinigol : Je me sens à l’aise en m’adressant au public que j’ai côtoyé pendant ma carrière professionnelle. Je sais ce qu’ils attendent d’un livre : ne pas être trop long ni trop difficile et les faire rêver. J’aime distiller dans mes récits de l’action, des rebondissements, des dialogues et des descriptions : « Aventure, Amour, Ailleurs », c’est ma règle des Trois A. L’écriture pour adultes fait la part belle à la psychologie des personnages, aux fondements sociaux, ceci en cinq cents pages minimum. J’avoue avoir du mal avec ça, mais j’ai des textes pour adultes dans mes ordinateurs. Pierre Bordage : Pour moi, la manière est identique. Ça n’infléchit pas l’écriture, mais me contraint à être un peu moins explicite pour certaines scènes – sexe et violence principalement. Il y a comme une ligne à ne pas franchir. Je garde à l’esprit qu’à l’autre bout de mes mots, le lectorat est âgé de 12 à 17 ans – et plus : je me suis Rendu compte qu’un bon nombre d’adultes lisaient mes livres publiés en jeunesse. Joëlle Wintrebert : Mes livres pour la jeunesse sont presque toujours plus optimistes que mes livres pour les adultes. Et, dans l’ensemble, leur construction est moins complexe. Il faut réussir à trouver le rythme, la poésie, un contenu ambitieux avec une construction et des mots plus simples. Pourquoi, d’après vous, la science-fiction se prête-t-elle bien au format de la littérature jeunesse ? Joëlle Wintrebert : Développer une grande idée de science-fiction pour les plus jeunes n’a rien de facile, mais la littérature jeunesse permet d’aborder tous les genres. Pourtant, j’ai cessé d’en écrire il y a une quinzaine d’années parce que les éditeurs confrontaient de plus en plus les auteurs à un formatage insupportable, dans les maisons les plus réputées. C’est plus simple quand on écrit pour les adolescents ou pour la catégorie « young adults ». Christian Grenier : La science-fiction touche le jeune public – cette conviction, j’essayais déjà de la faire partager dans mon premier essai, Jeunesse et science-fiction, en 1971 ! Une fois l’hypothèse de départ posée, les univers doivent être sinon vraisemblables, du moins cohérents, ce qui n’est pas le cas des deux autres genres des littératures de l’imaginaire : le merveilleux et le fantastique. Et puis la science-fiction se projette souvent dans l’avenir – et les jeunes, de gré ou de force, sont concernés ! – elle propose aussi une réflexion sur le rôle de l’homme face aux machines qu’il crée, aux lois qu’il change, aux êtres qu’il rencontre, aux univers qu’il visite. Danielle Martinigol : Je me sers de la science-fiction comme d’une loupe. Je grossis des problèmes d’aujourd’hui en les projetant dans le futur. La littérature jeunesse se prête bien à cet exercice. Bien délimiter son objectif et l’atteindre sans se perdre en longueurs est garant de succès. Pierre Bordage : Par son pouvoir de dépaysement et de réflexion, la science-fiction est une littérature idéale pour un jeune public. Elle est d’ailleurs idéale pour tout public dans un monde où la science progresse à une allure vertigineuse alors que la conscience, à mon avis, ne suit pas le rythme. J’ajoute que la littérature des marges a une vigueur réjouissante, et je ne suis pas pressé qu’elle soit récupérée par la culture académique. Il y souffle un vent de fraîcheur très agréable, là où, dans la littérature adulte, on respire parfois les exhalaisons poussiéreuses des gardiens des temples. La science-fiction fait-elle réfléchir les jeunes lecteurs aux choix qu’ils devront faire pour le futur, en termes d’écologie par exemple ? Christian Grenier : Gérard Klein affirme que l’important, dans un roman de science-fiction, c’est son hypothèse philosophique. Hélas ! la science-fiction privilégie presque toujours les impasses : les dystopies évoquent les voies qu’il faut éviter, les catastrophes qui attendent l’humanité si elle persiste dans des choix désastreux... L’important, ce ne sont pas les réponses que la science-fiction pourrait apporter mais les questions qu’elle livre aux lecteurs. Souvent, je conclus mes conférences sur la science-fiction par le poème de Peter Handke qui sert de leitmotiv au film de Wim Wenders, Les Ailes du désir : « Quand l’enfant était un enfant, c’est l’époque où il se posait les questions suivantes : / Pourquoi suis-je moi ; et pourquoi pas toi ? / Pourquoi suis-je ici, et pourquoi pas là-bas ? » Danielle Martinigol : Le dépaysement des futurs qu’off re la science-fiction, même dans ses aspects les plus dystopiques, renvoie l’adolescent à son présent, mais aussi à son avenir de citoyen. Mes romans traitent de la gestion de l’eau, des déchets, de la déforestation, du pouvoir des médias… dit comme cela, ce n’est guère distractif ! Et pourtant, ça marche. Car la science-fiction est foncièrement optimiste. Elle tire des sonnettes d’alarme en étant convaincue qu’en réagissant à temps, nous éviterons des catastrophes. Le futur se construit sur le présent. Et aussi le passé… En jouant avec le voyage dans le temps dans ma série « Aventures à Guédelon », je souhaite faire prendre conscience à mes jeunes lecteurs que chacun d’eux est un maillon indispensable dans l’Histoire. Pierre Bordage : La science-fiction marie dépaysement et réflexion en y ajoutant une dimension philosophique et mythologique. Par le procédé du saut dans l’espace-temps, elle propose un espace de réflexion là où la science, otage des intérêts économiques, ne prend pas le temps d’examiner les conséquences possibles de ses découvertes. Joëlle Wintrebert : Même divertissante, comme la série des Star Wars, la science-fiction oblige son lecteur ou son spectateur à se représenter et à penser le monde. Un grand nombre des œuvres majeures de la science-fiction sont conçues comme des apologues. On ne peut d’ailleurs s’empêcher d’imaginer que, si Voltaire avait vécu au XX e ou au XXI e siècle, il aurait exploré les voies de la science-fiction. Il est certain, en tout cas, qu’en acceptant d’écrire pour la jeunesse, j’avais une intention : changer l’image des femmes dans l’esprit des jeunes lecteurs en les montrant actrices de leur destin et non ballottées mollement dans un univers géré par le masculin. Cette volonté apparaît de façon évidente depuis mon premier roman jeunesse jusqu’à Pollen. LES AUTEURS • Pierre Bordage rencontre le succès avec sa trilogie Les Guerriers du silence . Il vient de publier Résonances (éditions J’ai lu Nouveaux Millénaires) et Les Dames blanches (L’Atalante). • Christian Grenier reçoit en 1973 le prix de l’ORTF pour La Machination (Livre de Poche). Il écrit ensuite des romans jeunesse pour d’autres éditeurs (G. P., Nathan, Rageot). Son dernier ouvrage, 2115 Terre en péril (Tertium éditions), est un roman apocalyptique. • Danielle Martinigol, auteur d’une quarantaine de romans dont les Abîmes d’Autremer, L’Or bleu, L’Enfant-mémoire (Livre de Poche Jeunesse), vient de publier Les Pierres qui pleurent , premier tome de la série « Aventures à Guédelon » aux éditions Actusf. • Joëlle Wintrebert, auteur de nouvelles et de romans, est aussi traductrice (elle traduit Black-out de Connie Willis en 2011). Son roman Pollen (2003) sera prochainement réédité au Diable Vauvert.

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