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Le Comte de Monte Cristo - Alexandre Dumas

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Les frères corses - Alexandre Dumas

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La lecture de livres aux tout-petits favorise leurs compétences ultérieures en lecture

La lecture de livres aux tout-petits favorise leurs compétences ultérieures en lecture

Carolyn Cates, Ph.D., auteur principal de l’étude et professeur adjoint de recherche au département de Pédiatrie à l'École de médecine de l'Université de New York (NYU) affirme avec enthousiasme que "ce que les enfants apprennent quand vous lisez avec eux dès qu’ils sont nourrissons a encore un effet quatre ans plus tard quand ils sont sur le point de commencer l'école élémentaire". Source : http://www.sciencenewsline.com/news/2017050415230011.html Cette étude a été menée auprès de plus de 250 enfants suivis, de l’âge de six mois jusqu’à 4 ans et demi, accompagnés par leur mère. Un extrait des résultats de cette étude en langue anglaise est disponible ici :  https://registration.pas-meeting.org/2017/reports/rptPAS17_abstract.asp?abstract_final_id=3100.2 En ajustant les différences socioéconomiques, les chercheurs ont constaté que la qualité et la quantité de lectures de livres partagées dans la petite enfance et dans l'enfance prédisait le vocabulaire de l'enfant jusqu'à quatre ans plus tard, avant l'entrée à l'école. La qualité de la lecture du livre au cours de la petite enfance, en particulier, prévoyait des capacités de lecture précoce, tandis que la quantité et la qualité de la lecture des livres pendant les années de bébé étaient fortement liées aux compétences d'alphabétisation émergentes ultérieures, telles que l'écriture des noms dès l'âge de 4 ans. Ce type d’étude démontrant l’impact décisif de la lecture parent/enfant  dans l’apprentissage futur de la lecture a été également démontré par des travaux de recherche menés à l’Université de Stavanger (University of Stavanger) en collaboration avec le projet de recherche « On Track ». Ils mettent en évidence un lien important entre l’environnement de lecture à la maison et le progrès d’un enfant sur le plan de sa compétence à lire une fois entré à l’école. Source : http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/10/08/parents-lisez-des-histoires-a-vos-enfants.html Nathan s’engage depuis toujours dans la qualité des ouvrages que les parents peuvent partager avec leurs enfants dès le plus jeune âge. Mélanie Decourt, éditrice au sein du département Jeunesse chez Nathan, partage cet engagement et l’illustre avec les différentes collections d’albums. «  Lire des histoires aux enfants permet de les familiariser avec l’objet-livre et leur donne le délicieux « virus de la lecture ». Une fois que l’enfant a compris que lire un livre était un grand plaisir et beaucoup d’émotions, c’est pour la vie !  » Le travail de l’auteur, de l’illustrateur et de l’éditeur sont cruciaux pour apporter le plus de plaisir possible aux enfants. Ainsi dans un album, un grand soin est apporté à la musicalité du texte, pour qu’il soit agréable à lire à voix haute et à écouter. Et texte et illustrations sont riches de sens et d’interprétations et chaque enfant s’approprie le livre et choisit l’angle qui lui plaît en fonction de son imaginaire et de son vécu au moment de la lecture.  « La lecture d’albums narratifs, qui racontent des histoires, leur donne par ailleurs une première approche de ce qu’est une histoire, sa structure, la fonction des personnages, les ellipses… toutes choses qui plus tard leur faciliteront la lecture des romans  » La lecture à voix haute dispensée par l’adulte encourage ainsi la capacité de lecture future des romans, manuels scolaires magazines…  

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À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique
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À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique

Par Claire Beilin-Bourgeois, avec Véronique Vieux, professeure de Lettres modernes, organisatrice du salon Plumes en Seine Lovée dans un méandre de La Seine, Elbeuf est une ancienne cité drapière dont le nom affleure dans les récits de Maupassant et de Flaubert. La ville abrite le collège-lycée Fénelon, qui organise depuis 2019 un projet audacieux autour de la lecture. Chaque année à l’automne, il se concrétise par un événement original : le salon Plumes en Seine, le seul de ce type, organisé entièrement en milieu scolaire. Les classes Évasion-lecture La classe lecture se déroule sur un cycle de 2 ans (6 e /5 e ) que l’élève s’engage avec ses parents à suivre jusqu’au bout. Elle implique deux heures par semaine en plus de l’emploi du temps habituel. Chaque cours de Français débute par 5 minutes de lecture à haute voix. Les collègues des autres disciplines s’associent au projet en faisant alternativement des lectures en lien avec leur matière. Grâce à cette sensibilisation au plaisir que donne la lecture, le bonus de temps est consacré aux activités dans le cadre des heures « Évasion Lecture ». Verbatim « J’aime que les profs lisent au début ou à la fin du cours car cela nous fait découvrir d’autres livres » (Jalaé, 6 e ) « La classe lecture m’a apporté beaucoup de choses, j’étais très timide et là je ne le suis plus, je n’aimais pas lire et maintenant j’adore. Je ne peux pas ne pas lire de la journée. » (Imany, 6 e ) « Ce que je préfère ce sont les 5 minutes de lecture avant de commencer le cours. » (Axel, 6 e ) « En 6 e , je ne voulais pas aller en classe lecture car on avait 2 heures en plus, mais en réalité c’est bien. Ça fait un an et demi que je suis là, je ne le regrette pas. » (Renan, 5 e ) « Quand notre professeur commence le cours, la première chose que l’on fait c’est la lecture d’un livre, du coup quand on commence, on est tous, comment dire, apaisés et surtout intéressés. » (Imane, 5 e ) Lire et faire Le projet est organisé autour d’une gamme d’activités que les professeurs veulent la plus étendue possible. L’activité première est … la lecture. Ainsi, une bibliothèque de classe permet aux élèves d’emprunter les ouvrages pour les lire, autant qu’ils le souhaitent. Suivent les activités autour des lectures. Certaines entrent dans un cadre rigoureusement scolaire, comme des exposés et des ateliers d’expression orale. Par ailleurs, les élèves participent à des rencontres et des échanges avec les écrivains. La liste des activités proposées s’allonge chaque année. Elle s’étend de la création de jeux de société et de calendriers sur un livre ou un thème à l’organisation d’un running culturel autour d’Elbeuf. Verbatim « J’aime les livres et je me suis dit " cette classe est faite pour moi " Et je ne le regrette pas ! Ce que j’aime dans cette classe lecture c’est qu’il y a 2 heures d’évasion lecture par semaine, on présente des livres, on peut en emprunter, on fait des exposés sur différents thèmes et on fait des sorties scolaires. » (Tom, 6 e ) « J’adore travailler à plusieurs pour faire nos jeux et aussi travailler l’oral. » (Nina, 6 e ) « J’aime la classe lecture car c’est une classe où l’on fait toujours quelque chose, un projet est toujours en cours. » (Amina, 5 e ) « Trois auteurs cette année qui sont intervenus dans notre classe pour nous parler de leur métier. » (Célia, 5 e ) Le salon Plumes en Seine Le salon du livre Plumes en Seine se déroule en novembre au sein de l’établissement. Les enseignants à l’origine du projet, Marie-Laure Ankersmit, Pascal Lozay et Véronique Vieux, ont installé un véritable continuum entre les activités de la classe et le salon. Les élèves de la classe lecture œuvrent à sa préparation, et les auteurs qui participent au salon sont invités à intervenir dans les classes. À l’instar de tous les salons du livre, celui d’Elbeuf reçoit des écrivains, des libraires, des éditeurs, de Normandie et d’ailleurs. C’est d’ailleurs un normand, Michel Bussi, ancien élève de l’école, qui a parrainé la première édition, suivi en 2021 par Anny Duperey et en 2022 par Philippe Torreton. Verbatim « Le salon du livre nous a permis de découvrir 50 auteurs dont 1 invité d’honneur. Il y a aussi des auteurs qui interviennent dans notre classe pour nous expliquer leur métier et comment écrire un livre. » (Alban, 5 e ) « La préparation du salon du livre, s’occuper des invités : mener ce projet du début à la fin du haut de leurs 12 ans représentait une grosse responsabilité. » (Parents de Julian, 5 e ) Des enjeux au-delà de la lecture ? Au détour d’une phrase, nombreux sont les élèves qui disent que le bénéfice qu’ils retirent du projet dépasse l’accès à la lecture. Peu à peu, les échanges réguliers permettent de vaincre sa timidité, de commencer l’heure de cours plus détendus, d’acquérir une certaine aisance à l’oral. Une manière, donc, d’entretenir des relations simples entre pairs, de laisser un peu plus de place à l’imaginaire et au jeu dans la classe, ce qui n’a rien d’anecdotique. « Le projet Évasion lecture », analyse un parent d’élève, « c'est, à l'école, l'accompagnement de nos enfants dans l'exploitation de leur monde intérieur, par-delà des notions d’apprentissage pur. C’est une ouverture aux mondes, réel, imaginaire et artistique, et aux autres, car il porte en lui de nombreux échanges et interactions entre les enfants et avec les adultes. C’est presque un maintien d’un lien de parentalité… de la petite histoire du soir. »

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À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique
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À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique

Par Claire Beilin-Bourgeois, avec Véronique Vieux, professeure de Lettres modernes, organisatrice du salon Plumes en Seine Lovée dans un méandre de La Seine, Elbeuf est une ancienne cité drapière dont le nom affleure dans les récits de Maupassant et de Flaubert. La ville abrite le collège-lycée Fénelon, qui organise depuis 2019 un projet audacieux autour de la lecture. Chaque année à l’automne, il se concrétise par un événement original : le salon Plumes en Seine, le seul de ce type, organisé entièrement en milieu scolaire. Les classes Évasion-lecture La classe lecture se déroule sur un cycle de 2 ans (6 e /5 e ) que l’élève s’engage avec ses parents à suivre jusqu’au bout. Elle implique deux heures par semaine en plus de l’emploi du temps habituel. Chaque cours de Français débute par 5 minutes de lecture à haute voix. Les collègues des autres disciplines s’associent au projet en faisant alternativement des lectures en lien avec leur matière. Grâce à cette sensibilisation au plaisir que donne la lecture, le bonus de temps est consacré aux activités dans le cadre des heures « Évasion Lecture ». Verbatim « J’aime que les profs lisent au début ou à la fin du cours car cela nous fait découvrir d’autres livres » (Jalaé, 6 e ) « La classe lecture m’a apporté beaucoup de choses, j’étais très timide et là je ne le suis plus, je n’aimais pas lire et maintenant j’adore. Je ne peux pas ne pas lire de la journée. » (Imany, 6 e ) « Ce que je préfère ce sont les 5 minutes de lecture avant de commencer le cours. » (Axel, 6 e ) « En 6 e , je ne voulais pas aller en classe lecture car on avait 2 heures en plus, mais en réalité c’est bien. Ça fait un an et demi que je suis là, je ne le regrette pas. » (Renan, 5 e ) « Quand notre professeur commence le cours, la première chose que l’on fait c’est la lecture d’un livre, du coup quand on commence, on est tous, comment dire, apaisés et surtout intéressés. » (Imane, 5 e ) Lire et faire Le projet est organisé autour d’une gamme d’activités que les professeurs veulent la plus étendue possible. L’activité première est … la lecture. Ainsi, une bibliothèque de classe permet aux élèves d’emprunter les ouvrages pour les lire, autant qu’ils le souhaitent. Suivent les activités autour des lectures. Certaines entrent dans un cadre rigoureusement scolaire, comme des exposés et des ateliers d’expression orale. Par ailleurs, les élèves participent à des rencontres et des échanges avec les écrivains. La liste des activités proposées s’allonge chaque année. Elle s’étend de la création de jeux de société et de calendriers sur un livre ou un thème à l’organisation d’un running culturel autour d’Elbeuf. Verbatim « J’aime les livres et je me suis dit " cette classe est faite pour moi " Et je ne le regrette pas ! Ce que j’aime dans cette classe lecture c’est qu’il y a 2 heures d’évasion lecture par semaine, on présente des livres, on peut en emprunter, on fait des exposés sur différents thèmes et on fait des sorties scolaires. » (Tom, 6 e ) « J’adore travailler à plusieurs pour faire nos jeux et aussi travailler l’oral. » (Nina, 6 e ) « J’aime la classe lecture car c’est une classe où l’on fait toujours quelque chose, un projet est toujours en cours. » (Amina, 5 e ) « Trois auteurs cette année qui sont intervenus dans notre classe pour nous parler de leur métier. » (Célia, 5 e ) Le salon Plumes en Seine Le salon du livre Plumes en Seine se déroule en novembre au sein de l’établissement. Les enseignants à l’origine du projet, Marie-Laure Ankersmit, Pascal Lozay et Véronique Vieux, ont installé un véritable continuum entre les activités de la classe et le salon. Les élèves de la classe lecture œuvrent à sa préparation, et les auteurs qui participent au salon sont invités à intervenir dans les classes. À l’instar de tous les salons du livre, celui d’Elbeuf reçoit des écrivains, des libraires, des éditeurs, de Normandie et d’ailleurs. C’est d’ailleurs un normand, Michel Bussi, ancien élève de l’école, qui a parrainé la première édition, suivi en 2021 par Anny Duperey et en 2022 par Philippe Torreton. Verbatim « Le salon du livre nous a permis de découvrir 50 auteurs dont 1 invité d’honneur. Il y a aussi des auteurs qui interviennent dans notre classe pour nous expliquer leur métier et comment écrire un livre. » (Alban, 5 e ) « La préparation du salon du livre, s’occuper des invités : mener ce projet du début à la fin du haut de leurs 12 ans représentait une grosse responsabilité. » (Parents de Julian, 5 e ) Des enjeux au-delà de la lecture ? Au détour d’une phrase, nombreux sont les élèves qui disent que le bénéfice qu’ils retirent du projet dépasse l’accès à la lecture. Peu à peu, les échanges réguliers permettent de vaincre sa timidité, de commencer l’heure de cours plus détendus, d’acquérir une certaine aisance à l’oral. Une manière, donc, d’entretenir des relations simples entre pairs, de laisser un peu plus de place à l’imaginaire et au jeu dans la classe, ce qui n’a rien d’anecdotique. « Le projet Évasion lecture », analyse un parent d’élève, « c'est, à l'école, l'accompagnement de nos enfants dans l'exploitation de leur monde intérieur, par-delà des notions d’apprentissage pur. C’est une ouverture aux mondes, réel, imaginaire et artistique, et aux autres, car il porte en lui de nombreux échanges et interactions entre les enfants et avec les adultes. C’est presque un maintien d’un lien de parentalité… de la petite histoire du soir. »

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La science-fiction jeunesse : des écrivains qui rêvent et qui osent - Entretien
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La science-fiction jeunesse : des écrivains qui rêvent et qui osent - Entretien

Paroles recueillies par Natacha Vas-Deyres Pierre Bordage, Christian Grenier, Danielle Martinigol et Joëlle Wintrebert, tous quatre romanciers, nous livrent quelques secrets de fabrication d’une science-fiction destinée à un jeune lectorat. Pourquoi, en tant qu’écrivain de science-fiction – entre autres –, avez-vous choisi d’écrire pour un jeune public ? Christian Grenier : Si j’ai choisi, en 1968, d’écrire de la science-fiction, Barjavel et les missions Apollo y étaient pour beaucoup. Depuis l’adolescence et le lancement du premier Spoutnik (1957), j’étais passionné par l’astronomie et je suivais les progrès de la conquête spatiale. À la suite du chagrin de mon épouse qui venait d’achever, en pleurs, la lecture de La Nuit des temps, j’ai décidé d’écrire spécialement pour elle « un roman de science-fiction qui se terminerait bien » . Seule destinataire de ce récit, elle m’a encouragé à le publier. C’est Tatiana Rageot, qui avait alors 70 ans, qui l’a édité, et à ma grande surprise, je suis devenu un « écrivain de science-fiction » pour les garçons de 14-15 ans. Danielle Martinigol : L’écriture est un processus d’imitation. On lit, on aime, on imite, on écrit. Je parle là d’enthousiasme, d’admiration, d’amour pour un genre et des auteurs qui génèrent l’envie d’en faire autant. J’ai découvert la science-fiction à onze ans avec les romans de la collection « Anticipation » que lisait mon grand-père. Devenue professeur de lettres, j’ai cherché des romans adaptés pour faire découvrir le genre à mes élèves. J’en ai trouvé d’excellents, mais peu. Le besoin d’imitation s’est alors installé, lentement… J’ai mis cinq ans pour écrire L’Or bleu . Pierre Bordage : Je ne l’ai pas vraiment choisi. Alain Grousset, directeur de la collection « Ukronie » chez Flammarion, me l’a proposé. Résultat, j’ai écrit trois romans : Ceux qui sauront, Ceux qui rêvent et Ceux qui osent. Auparavant, j’avais adapté le fi lm d’animation Kaena, la prophétie , pour lequel j’avais été scénariste au tout début. Joëlle Wintrebert : Je n’ai pas non plus vraiment choisi d’écrire pour un jeune public, j’étais même plutôt réticente. Casterman, l’éditeur de la collection « L’Ami de poche », m’a sollicitée avec insistance en m’assurant que l’écriture à destination d’adolescents n’était pas différente de l’écriture pour adultes, à l’exclusion du sexe et de la violence. Ainsi est né Nunatak , devenu Les Gladiateurs de Thulé chez Flammarion. Écrit-on différemment pour les jeunes et pour les adultes ? Christian Grenier : Disons, pour simplifier, que le jeune public est plus sensible au suspense ; il faut que le récit avance, qu’il y ait une dynamique, un élan. Du côté des thèmes, la plupart des ouvrages jeunesse parlent du monde contemporain et des passions des jeunes : le cinéma, la musique, l’informatique, les nouvelles technologies… Mais rien n’est figé. Destiné à l’origine aux adultes, Niourk de Stefan Wul n’a connu un vrai et durable succès qu’en « Folio SF ». Michel Tournier, mais peut-être par coquetterie, a longtemps affirmé que son Vendredi ou la vie sauvage était meilleur que l’original, Vendredi ou les limbes du Pacifique. Danielle Martinigol : Je me sens à l’aise en m’adressant au public que j’ai côtoyé pendant ma carrière professionnelle. Je sais ce qu’ils attendent d’un livre : ne pas être trop long ni trop difficile et les faire rêver. J’aime distiller dans mes récits de l’action, des rebondissements, des dialogues et des descriptions : « Aventure, Amour, Ailleurs », c’est ma règle des Trois A. L’écriture pour adultes fait la part belle à la psychologie des personnages, aux fondements sociaux, ceci en cinq cents pages minimum. J’avoue avoir du mal avec ça, mais j’ai des textes pour adultes dans mes ordinateurs. Pierre Bordage : Pour moi, la manière est identique. Ça n’infléchit pas l’écriture, mais me contraint à être un peu moins explicite pour certaines scènes – sexe et violence principalement. Il y a comme une ligne à ne pas franchir. Je garde à l’esprit qu’à l’autre bout de mes mots, le lectorat est âgé de 12 à 17 ans – et plus : je me suis Rendu compte qu’un bon nombre d’adultes lisaient mes livres publiés en jeunesse. Joëlle Wintrebert : Mes livres pour la jeunesse sont presque toujours plus optimistes que mes livres pour les adultes. Et, dans l’ensemble, leur construction est moins complexe. Il faut réussir à trouver le rythme, la poésie, un contenu ambitieux avec une construction et des mots plus simples. Pourquoi, d’après vous, la science-fiction se prête-t-elle bien au format de la littérature jeunesse ? Joëlle Wintrebert : Développer une grande idée de science-fiction pour les plus jeunes n’a rien de facile, mais la littérature jeunesse permet d’aborder tous les genres. Pourtant, j’ai cessé d’en écrire il y a une quinzaine d’années parce que les éditeurs confrontaient de plus en plus les auteurs à un formatage insupportable, dans les maisons les plus réputées. C’est plus simple quand on écrit pour les adolescents ou pour la catégorie « young adults ». Christian Grenier : La science-fiction touche le jeune public – cette conviction, j’essayais déjà de la faire partager dans mon premier essai, Jeunesse et science-fiction, en 1971 ! Une fois l’hypothèse de départ posée, les univers doivent être sinon vraisemblables, du moins cohérents, ce qui n’est pas le cas des deux autres genres des littératures de l’imaginaire : le merveilleux et le fantastique. Et puis la science-fiction se projette souvent dans l’avenir – et les jeunes, de gré ou de force, sont concernés ! – elle propose aussi une réflexion sur le rôle de l’homme face aux machines qu’il crée, aux lois qu’il change, aux êtres qu’il rencontre, aux univers qu’il visite. Danielle Martinigol : Je me sers de la science-fiction comme d’une loupe. Je grossis des problèmes d’aujourd’hui en les projetant dans le futur. La littérature jeunesse se prête bien à cet exercice. Bien délimiter son objectif et l’atteindre sans se perdre en longueurs est garant de succès. Pierre Bordage : Par son pouvoir de dépaysement et de réflexion, la science-fiction est une littérature idéale pour un jeune public. Elle est d’ailleurs idéale pour tout public dans un monde où la science progresse à une allure vertigineuse alors que la conscience, à mon avis, ne suit pas le rythme. J’ajoute que la littérature des marges a une vigueur réjouissante, et je ne suis pas pressé qu’elle soit récupérée par la culture académique. Il y souffle un vent de fraîcheur très agréable, là où, dans la littérature adulte, on respire parfois les exhalaisons poussiéreuses des gardiens des temples. La science-fiction fait-elle réfléchir les jeunes lecteurs aux choix qu’ils devront faire pour le futur, en termes d’écologie par exemple ? Christian Grenier : Gérard Klein affirme que l’important, dans un roman de science-fiction, c’est son hypothèse philosophique. Hélas ! la science-fiction privilégie presque toujours les impasses : les dystopies évoquent les voies qu’il faut éviter, les catastrophes qui attendent l’humanité si elle persiste dans des choix désastreux... L’important, ce ne sont pas les réponses que la science-fiction pourrait apporter mais les questions qu’elle livre aux lecteurs. Souvent, je conclus mes conférences sur la science-fiction par le poème de Peter Handke qui sert de leitmotiv au film de Wim Wenders, Les Ailes du désir : « Quand l’enfant était un enfant, c’est l’époque où il se posait les questions suivantes : / Pourquoi suis-je moi ; et pourquoi pas toi ? / Pourquoi suis-je ici, et pourquoi pas là-bas ? » Danielle Martinigol : Le dépaysement des futurs qu’off re la science-fiction, même dans ses aspects les plus dystopiques, renvoie l’adolescent à son présent, mais aussi à son avenir de citoyen. Mes romans traitent de la gestion de l’eau, des déchets, de la déforestation, du pouvoir des médias… dit comme cela, ce n’est guère distractif ! Et pourtant, ça marche. Car la science-fiction est foncièrement optimiste. Elle tire des sonnettes d’alarme en étant convaincue qu’en réagissant à temps, nous éviterons des catastrophes. Le futur se construit sur le présent. Et aussi le passé… En jouant avec le voyage dans le temps dans ma série « Aventures à Guédelon », je souhaite faire prendre conscience à mes jeunes lecteurs que chacun d’eux est un maillon indispensable dans l’Histoire. Pierre Bordage : La science-fiction marie dépaysement et réflexion en y ajoutant une dimension philosophique et mythologique. Par le procédé du saut dans l’espace-temps, elle propose un espace de réflexion là où la science, otage des intérêts économiques, ne prend pas le temps d’examiner les conséquences possibles de ses découvertes. Joëlle Wintrebert : Même divertissante, comme la série des Star Wars, la science-fiction oblige son lecteur ou son spectateur à se représenter et à penser le monde. Un grand nombre des œuvres majeures de la science-fiction sont conçues comme des apologues. On ne peut d’ailleurs s’empêcher d’imaginer que, si Voltaire avait vécu au XX e ou au XXI e siècle, il aurait exploré les voies de la science-fiction. Il est certain, en tout cas, qu’en acceptant d’écrire pour la jeunesse, j’avais une intention : changer l’image des femmes dans l’esprit des jeunes lecteurs en les montrant actrices de leur destin et non ballottées mollement dans un univers géré par le masculin. Cette volonté apparaît de façon évidente depuis mon premier roman jeunesse jusqu’à Pollen. LES AUTEURS • Pierre Bordage rencontre le succès avec sa trilogie Les Guerriers du silence . Il vient de publier Résonances (éditions J’ai lu Nouveaux Millénaires) et Les Dames blanches (L’Atalante). • Christian Grenier reçoit en 1973 le prix de l’ORTF pour La Machination (Livre de Poche). Il écrit ensuite des romans jeunesse pour d’autres éditeurs (G. P., Nathan, Rageot). Son dernier ouvrage, 2115 Terre en péril (Tertium éditions), est un roman apocalyptique. • Danielle Martinigol, auteur d’une quarantaine de romans dont les Abîmes d’Autremer, L’Or bleu, L’Enfant-mémoire (Livre de Poche Jeunesse), vient de publier Les Pierres qui pleurent , premier tome de la série « Aventures à Guédelon » aux éditions Actusf. • Joëlle Wintrebert, auteur de nouvelles et de romans, est aussi traductrice (elle traduit Black-out de Connie Willis en 2011). Son roman Pollen (2003) sera prochainement réédité au Diable Vauvert.

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Sensibiliser les lycéens aux fondements juridiques de la République

Sensibiliser les lycéens aux fondements juridiques de la République

L’alliance parfaite entre expertises juridique et pédagogique : un vrai plus !  - Chaque thème du programme a été traité par un juriste spécialiste de la question  - La mise en œuvre pédagogique a été réalisée par des professeurs qui enseignent cette option  - Les cours précis et synthétiques mettent le droit à la portée des élèves de Terminale qui le découvrent  - Plusieurs mises en situation favorisent l’oral : cas pratiques, débats, préparation d’exposés, travail en équipes, simulations de plaidoiries…  - Des témoignages de professionnels sur les métiers du Droit  - Des ressources numériques :  Pour les enseignants : un complément de formation juridique en vidéo ou podcast, par des spécialistes des sujets traités ; le livre du professeur avec toutes les réponses et toutes les ressources disponibles sur le site compagnon dgemc.nathan.fr  Pour les élèves : de nombreux liens vers les textes législatifs, des documents actualisés au fil des changements sur le site élève… FEUILLETER UN EXTRAIT DU MANUEL I NÉDIT ! 13 interviews vidéos de grandes personnalités du droit réalisées spécifiquement à destination des élèves ○ Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation ○ Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et ancien président du Conseil constitutionnel ○ Christophe Bigot, avocat spécialisé en droit des médias ○ Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l'INSERM ○ Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL ○ Anne Dupuy, première vice-présidente coordinatrice du pôle famille au tribunal judiciaire de Paris ○ Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel ○ Mattias Guyomar, juge français à la Cour européenne des Droits de l’Homme ○ Claire Hedon, Défenseure des droits ○ Bruno Lasserre, vice-président du Conseil d’État ○ Koen Lenaerts, président de la Cour de justice de l’UE ○ Antoine Lyon-Caen, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation ○ François Molins, procureur général près la Cour de cassation VOIR L’INTERVIEW DE ROBERT BADINTER     « Consacré au droit, présenté à travers les grands enjeux du monde contemporain, l’ouvrage se devait d’être tout à la fois juste et rigoureux, innovant et stimulant. L’alliance, inédite dans le domaine de l’édition scolaire, de deux équipes, l’une composée de juristes spécialistes des thèmes abordés par le programme, l’autre de professeurs du secondaire experts des méthodes pédagogiques, a permis de relever ce défi. » déclare Bénédicte Fauvarque-Cosson, Conseillère d’Etat et agrégée des facultés de droit, et Directrice de Collection. Accompagner les enseignants et les élèves dans la découverte de cette nouvelle option inscrite dans les programmes de lycée. La liberté, l’égalité, la fraternité, la démocratie, la laïcité, le respect de l’État de droit et des droits de l’Homme sont les fondements juridiques de la République. Divers enseignements y sensibilisent déjà les élèves. Dans la voie générale, aucun n’était encore consacré au droit, alors qu’il est au cœur de toute organisation sociale. Le programme d’enseignement optionnel de Terminale générale, « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (BO spécial n° 8 du 25 juillet 2019), est entré en vigueur en septembre 2020, à l’occasion de la réforme du lycée. Il a pour objectif de permettre à celles et ceux qui se destinent aux études de droit de mieux réussir leur première année à l’université, mais aussi et surtout de donner aux élèves, quelles que soient leurs futures études, les moyens de comprendre le fonctionnement de nos sociétés démocratiques et d’y exercer pleinement leur rôle de citoyen.

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Monstres & cie au CDI ! - Lire au CDI
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Monstres & cie au CDI ! - Lire au CDI

Par Claire Rouveron, professeure documentaliste dans l’académie de Limoges, membre de l’A.P.D.E.N. « Faut-il avoir peur des livres qui font peur ? ». À l’instar d’Antonin, le jeune héros du roman de Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou 1 , le professeur documentaliste est amené à s’interroger sur les limites à ne pas franchir dans la découverte des livres. Comment accompagner les jeunes lecteurs dans la découverte de ce genre encore peu visible dans le milieu scolaire ? Quelles pratiques pédagogiques mettre en œuvre, en coopération avec le professeur de français ? « Le monstre, aux limites de l’humain » Le programme de français de la classe de 6 e permet une entrée dans le monde des créatures horrifiques en tout genre qui peuplent les contes et autres récits de notre enfance en s’interrogeant sur la figure du monstre. Qu’est-ce qu’un monstre ? Comment le définir ? Quel rôle va-t-il jouer dans l’histoire ? Quelles émotions ressent le lecteur ? Les réponses apportées à ces questions lors du cours de français permettent de s’approprier cette monstruosité et de maîtriser sa peur. Un travail plus particulier peut être mené au CDI sur la lecture d’albums et la représentation illustrée de ces figures monstrueuses. Il est intéressant de comparer par exemple l’histoire de Barbe Bleue, illustrée par Sébastien Mourrain chez Glénat 2 , et celle imaginée par Elsa Oriol pour l’École des Loisirs 3 . Les élèves réalisent à leur tour un portrait littéraire et plastique d’un monstre né de leur imagination ; leurs productions sont réunies afin de réaliser un « bestiaire monstrueux » sous format papier mais aussi numérique. Un prolongement de ce travail est mené dans le cadre de recherches sur les créatures monstrueuses, mythologiques et légendaires.  Un corpus d’ouvrages documentaires est mis à disposition des élèves incluant, au vu de l’appétence grandissante des jeunes lecteurs pour le manga, les Yokai, ces esprits qui peuplent le folklore japonais. Pour découvrir l’offre actuelle en mangas, l’accompagnement par le professeur documentaliste est nécessaire, violence et horreur pouvant être au rendez-vous dans la bande dessinée japonaise. Le travail de médiateur est ici primordial. Quand le fantastique flirte avec l’horreur Les élèves sont invités à découvrir plus particulièrement ce genre en classe de 4e et vont, avec leur professeur de français, questionner « la fiction pour interroger le réel ». Un corpus de nouvelles est proposé, mêlant les « incontournables » et des auteurs contemporains de littérature jeunesse. Suite à la lecture et l’étude de ces nouvelles, les élèves restituent leur lecture sous une forme originale qu’est la boîte de lecture. Le principe ? Les élèves doivent utiliser une boîte à chaussures dont ils décorent l’extérieur et l’intérieur sur le thème du fantastique et sur le livre retenu. Ils placent ensuite dans la boîte une dizaine d’objets rencontrés au cours de la lecture puis rédigent une fiche récapitulative dressant un inventaire des objets sélectionnés, la raison de leur présence dans la boîte et leur importance dans l’histoire. Le dernier travail demandé est la rédaction de leur avis personnel argumenté sur le livre 4 . Les élèves endossent ainsi le rôle de prescripteurs auprès de leurs camarades : une exposition des boîtes au CDI suscite nécessairement la curiosité des autres élèves qui sont alors enclins à emprunter les ouvrages ainsi mis à l’honneur. 1. Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou, L’Ecole des loisirs, 2016 2. Jean-Pierre Kerloch’, Sébastien Mourrain, Barbe-Bleue, Glénat, 2007 3. Charles Perrault, Elsa Oriol, La Barbe bleue, L’Ecole des loisirs, 2007 4. Exemples de réalisations d’élèves visibles sur ce site.   NOTION INFO-DOCUMENTAIRE : NATURE PHYSIQUE DE L’INFORMATION La nature physique de l'information désigne les signes utilisés dans un document pour y inscrire des informations. Ces signes peuvent être textuels, iconiques ou sonores. Ils dépendent de la structure du document. Définition complète à consulter ici. Bibliographie Fictions 10 nouvelles fantastiques : de l’Antiquité à nos jours , Castor Poche Flammarion, 2005 Anthony Horowitz, La photo qui tue : neuf histoires à vous glacer le sang , Hachette jeunesse, 2007 Jean-Pierre Kerloch’, Mourrain Sébastien, Barbe-Bleue , Glénat, 2007 Charles Perrault, Elsa Oriol, La Barbe bleue , L’Ecole des loisirs, 2007 Stéphane Chomienne, Histoires de vampires , Belin / Gallimard, 2010 Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou , L’École des loisirs, 2016 Cécile Pelissier-Folcolini, Le veston ensorcelé : et autres nouvelles inquiétantes : anthologie , Hatier, 2018 Bertrand Puard, Série Trouille académie , Poulpe Fictions Vincent Villeminot, Série Hôtel des frissons , Nathan Livres documentaires Judy Allen, L'encyclopédie de la fantasy. Dans le monde des créatures imaginaires, Rouge et or, 2010. Erich Ballinger, ABC des monstres , École des loisirs, 1998. Sylvie Baussiere et Nicolas Martelle, Animaux et créatures de la mythologie , Milan jeunesse, 2015. Émilie Beaumont, Sabine Boccador,  Créatures fantastiques. Fleurus, 2010. Archibald Brooks, Joshua Kraik, Vampirologie : la véritable histoire des âmes déchues , Milan jeunesse, 2010. Daugey, Fleur / Thommen, Sandrine. Yôkai ! le monde étrange des monstres japonais . Actes Sud junior, 2017. 51 p. Delaroche, Jack. Les monstres . Fleurus, 2021. 32 p. La grande imagerie. ISBN 978-2215158066 Duprat, Guillaume. Dans la peau des monstres. Saltimbanque, 2019. 28 p. Frattini, Stéphane. La vie des monstres : sorcières, vampires, loups-garous ... Milan, 2002. 37 p. Les essentiels Milan junior, 31. ISBN 2-7459-0704-2 Lécuyer, Philippe. Diable, zombies, monstres et compagnie . La Martinière jeunesse, 2011. ISBN  978-2-7324-4343-0 Loon, Paul van / Brébisson, Florence de. Tout savoir sur les vampires, les monstres, etc. Le Livre de poche jeunesse, 2010,Le livre de poche jeunesse.  

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La méthode Boclet, un outil au pays des soft skills
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La méthode Boclet, un outil au pays des soft skills

Par Antony Soron , Maître de conférences HDR, formateur agrégé de lettres, INSPE Paris Sorbonne-Université. Deux ouvrages de Mohamed Boclet, champion du monde de lecture rapide, paraissent à la rentrée : une édition poche de Connaissance illimitée (Pocket), et un guide plus pratique, sorte de mise en application du précédent, La méthode Boclet – Le programme de 4 semaines pour passer à l’action (Robert Laffont). Dans quelle mesure ces livres de développement personnel peuvent-ils être utiles aux enseignants qui souhaiteraient rétablir la confiance en berne de leurs élèves ? Ils présentent en tout cas l’avantage de mettre en lumière des compétences dites « comportementales », ce « savoir-être » qui entre avec peine dans les cursus scolaires.       Origine et présentation Quelques lignes liminaires suffisent à poser l’ethos de celui qui s’exprime ici. Quelques lignes essentielles pour mesurer l’authenticité et les enjeux du propos développé ensuite : « Je n’en reviens toujours pas. Moi, petit garçon dyslexique et diabétique à qui on prédisait l’échec, voilà que je deviens vice-champion du monde de lecture rapide en 2021, renouvelle mon titre en 2023, publie un best-seller la même année et m’épanouis au quotidien en animant des formations auprès d’un public de plus en plus large. Chaque jour, je me demande comment le rêve a pu devenir réalité. Comment le jeune Mohamed que j’étais a pu céder sa place à l’homme que je suis devenu. » (La Méthode Boclet) Défendant d’emblée le terme de « connaissance », socle de son propre développement personnel et de sa réussite, l’auteur propose à ses lecteurs une méthode dont la visée programmatique consiste rien de moins qu’à tout bouleverser dans son propre rapport à soi même en juste vingt-huit jours ! La « méthode » s’inscrit ainsi dans la continuité du précédent ouvrage de Mohamed Boclet à la veine autobiographique, Connaissance illimitée , publié en 2023, disponible aux éditions Pocket en septembre 2024. Ce petit livre clair, narratif, tresse trois fils : un récit autobiographique, des données empruntées à la recherche, et des conseils pratiques pour une mise en application rapide. La méthode Boclet : fondée et intuitive La plupart des philosophies comportementales disent peu ou prou la même chose. Il s’agit, pour se sentir mieux, de se raccorder à soi-même, autrement dit, pour reprendre le terme retenu par l’auteur, de devenir quelqu’un de « congruent ». Il ne s’agit pas d’ailleurs d’un concept inédit, comme le confirme un article en ligne daté de 2013 . Le bon sens de la méthode repose sur l’idée, il est vrai trop oubliée, que les paroles s’envolent alors que les écrits restent, autrement dit, que ce n’est pas tout de se donner des objectifs, les noter noir sur blanc dans un carnet de bord renforce l’autodétermination. Un peu plus loin, apparaît l’expression « croyances limitantes ». Elle consiste à rappeler que chacun est freiné voire empêché par le fait même qu’il se pense « limité » dans son action et son développement, comme le souligne déjà un article de psychologie du comportement daté de 2022 : « La mise au jour de vos croyances limitantes est une étape incontournable sur la voie du développement personnel. D’une certaine manière, les pensées d’un individu sont son premier ennemi, et s’affranchir de ses obstacles internes est un moyen de retrouver une liberté d’action qui peut décupler son potentiel. Les croyances limitantes sont souvent inconscientes. Leur mise au jour se justifie d’autant plus que vous vous êtes fixé un objectif que vous ne parvenez pas à atteindre. Il peut bien sûr y avoir un problème de compétence (vous ne savez pas faire) mais aussi de manière plus sournoise votre “petite voix” qui vous bride. 1 ». La « méthode Boclet » pourrait ainsi être caractérisée comme une succession d’injonctions à agir, à repousser ses limites, du type « Placez-vous au centre de votre vie » ou « Forcez-vous », « Changez », mais elle présente l’intérêt considérable de fournir des outils pour y parvenir. Dans les deux ouvrages, on trouve un véritable programme dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait aider des lycéens à progresser, et mieux encore à lutter contre la passivité et le découragement. Et en classe ? Se connaître, reconnaître « son » intelligence Si on peut regretter que la théorie des « intelligences » ne soit pas rattachée à des articles pionniers sur le sujet (Howard Gardner a pensé les « intelligences multiples » dès 1983), on conviendra, à titre d’exemple, que les développements, dans les deux volumes, demeurent d’un grand intérêt synthétique pour des enseignants qui souhaitent véritablement adopter une logique de différenciation avec leurs élèves. Il nous semble même que travailler avec des élèves à définir leur « intelligence » spécifique leur serait très profitable en vue d’une meilleure prise de conscience d’eux-mêmes. Aussi, en début d’année, une situation expérimentale autour des « 9 intelligences » viendrait à propos pour aider les élèves à trouver leur meilleure manière de travailler. En classe, l’enseignant pourra mettre en place des activités s’appuyant sur l’intelligence interpersonnelle : « Elle fait appel à l’interaction et s’exprime chez les personnes qui apprennent plus aisément avec les autres, dans l’échange. Elle se développe auprès des autres, via le travail en équipe. ». Des exercices pratiques À côté de quelques évidences, certes toujours bonnes à rappeler, boire, bouger etc., les ouvrages offrent une véritable valeur ajoutée en assumant pleinement leur fonction de vulgarisation. Ce qui est le cas notamment quand l’auteur fait référence à tout ce qui concerne sa spécialité, « la lecture rapide ». Ce chapitre, dans les deux livres, est le dernier : il y a une raison à cela, puisque améliorer son rythme de lecture suppose une familiarité avec un grand nombre de compétences et de techniques vues dans les pages qui précèdent. Ici, on entre vraiment dans une expérience pratique et guidée, donc facilement reproductible avec des élèves. L’auteur fournit en outre une mine d’idées très opérationnelles. L’insistance sur la prélecture de l’ouvrage que l’on s’apprête à lire apparaît ainsi comme une évidence à réinvestir. Dans le même esprit, la méthode dite « Pomodoro » reste exemplaire : « La méthode Pomodoro est une technique de gestion du temps, que l’on doit à l’entrepreneur Francesco Cirillo. Elle se nomme Pomodoro (“tomate”, en italien) en référence au célèbre minuteur de cuisine en forme de tomate. Mise en lumière à la fin des années 1980, elle consiste à travailler par sessions de 25 minutes. » Au lieu de se focaliser sur la quantité ou la qualité de ce qui est appris ou fait, la « réussite » vient du temps qu’on a su passer sur une tâche donnée, en respectant toutes les étapes. Force est de reconnaître à la méthode Boclet d’être accessible au plus grand nombre et de proposer des approches synthétiques susceptibles sans aucun doute d’améliorer les performances scolaires : la concentration, la mémorisation, la prise de parole, et bien sûr la lecture rapide. Pour un professeur souhaitant réinvestir la question des conditions de l’apprentissage, elle a le grand mérite d’aller à l’essentiel en donnant des pistes opérationnelles de façon synthétique et concrète. On lui tiendra tout juste à grief de ne pas toujours être assez explicite sur ses sources d’inspiration, sachant que, du point de vue même de la philosophie comportementale, et même de son éthique, revenir aux sources reste la plus sûre garantie d’épanouissement personnel ! A contrario , on saura gré à la méthode éponyme d’avoir su susciter notre curiosité, en nous faisant notamment découvrir, par le biais de recherches complémentaires, Evelyn Nielsen Wood (1909-1995), éducatrice et femme d’affaires étatsunienne, célèbre (et aussi controversée) pour avoir popularisé la lecture rapide dont Mohamed Boclet est devenu le champion. Apprendre à travailler   Connaissance illimitée peut servir de point d’appui pour des enseignants désireux d’aider davantage leurs élèves à trouver des solutions face à des apprentissages qui s’intensifient au lycée. Pour les élèves, ce peut être aussi une aide pour gagner en efficacité et en autonomie, dans la perspective de suivre des études supérieures. En suivant les différents chapitres du livre, l’enseignant.e peut envisager des moments en classe, réguliers et courts (si on applique bien les conseils donnés !), chacun centré sur un des aspects de la méthode : un jour l’utilisation des rythmes circadiens, un autre la concentration, un troisième les techniques de mémorisation, un quatrième les cartes mentales, chaque fois en associant des connaissances théoriques et une application pratique, en nombre dans le livre. Un QR code, par exemple, guide vers des exercices pour stimuler la mémoire. Autre exemple : pour ce qui concerne la question du meilleur moment pour apprendre, Mohamed Boclet ne s’en tient pas à l’intuition qu’il est souhaitable d’apprendre avant de s’endormir. Il se fonde sur la biologie, pour finalement prodiguer des conseils qui vont bien au-delà du simple fait de réviser ses leçons avant de se coucher : il est aussi question de faire des pauses régulières, et, plus étonnant, de travailler sa « cohérence cardiaque », une méthode d’autoapaisement . La méthode Boclet, elle, a clairement des vertus pratiques, s’intéressant aux plannings, évoquant les raisons du stress, apprenant à repenser l’idée de « deadline »… Elle s’applique à poser des éléments structurants en termes méthodologiques. Il s’agit par conséquent d’un ouvrage à mettre dans toutes les mains. Il pourrait être notamment exploité par les lycéens avec d’autant plus de facilité que le texte est clair, non-jargonnant, prêt à l’emploi et stimulant. On peut proposer des formules, sous la forme d’encadrés, comme celui qui suit, pouvant permettre d’engager avec des élèves une corrélation compréhension/application. Moins directement explicatif que l’ouvrage précédent, sa présentation permet de suivre un programme pour installer une hygiène de vie et devenir plus efficace. L’objectif est d’aménager des plages de temps pour accroitre son accès à la connaissance, puisque c’est de cela qu’il s’agit. «“Que l’on me donne 6 heures pour couper un arbre, j’en passerai 4 à préparer ma hache.” Cette citation d’Abraham Lincoln a été un déclic pour moi. Apprenez-la, notez-la, ne l’oubliez pas, elle vous aidera à intégrer la notion d’investissement dans la perte. » Les deux ouvrages, chacun à leur manière, apparaissent très intéressant dans la mesure où ils pointent l’attention du lecteur/professeur sur, sinon un angle mort de sa pratique pédagogique, au moins un point de vigilance accrue, à savoir la nécessité d’apprendre à apprendre, autrement dit sur les conditions de l’apprentissage et ses déclinaisons, jusqu’à la proposition de nouvelles façons de prendre des notes. 1. Laurent Lagarde (dir.), « Outil 34. Les croyances limitantes (PNL) », dans : La boîte à outils du développement personnel, Paris, Dunod, « BàO La Boîte à Outils », 2022, p. 90-91.

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Réforme du lycée 2019 : en quoi consiste la mission des éditeurs ?

Réforme du lycée 2019 : en quoi consiste la mission des éditeurs ?

​En quoi consiste le métier d’éditeur ? L’éditeur est le chef d'orchestre d’un livre. Il ne joue pas d’un instrument, n’a pas écrit la partition, mais anime tous les musiciens et leur dit quand démarrer. Il est à la tête de la gestion de l’élaboration d’un manuel. Il pilote une équipe d’auteurs. Ces derniers sont avant tout des enseignants motivés ayant à cœur de transmettre leur savoir faire via un manuel. Quels sont les objectifs d’un éditeur ? Il doit répondre aux exigences du programme, aux attentes des professeurs tout en étant capable d’innover et de se dépasser pour rendre le manuel attractif auprès des élèves. Mais avant d’arriver à ce résultat final, il a surtout pour objectif d’accompagner ses auteurs pour qu’ils réussissent à donner le meilleur d’eux-mêmes. Quelles sont les grandes étapes de l’élaboration d’un manuel ? Ensemble, l’éditeur et les auteurs définissent un concept éditorial, établissent un sommaire et répartissent le travail entre les auteurs. Vient ensuite la phase de rédaction des manuscrits (écriture des textes, recherche des documents, etc.) par les auteurs. Une fois réceptionnés par l’éditeur, ces manuscrits sont consciencieusement relus par l’éditeur, le directeur de collection, des relecteurs pédagogiques. En parallèle, l’éditeur lance la recherche iconographique, la réalisation des schémas, puis la mise en page. Il y a plusieurs étapes de mise en page, trois ou quatre, avant d’arriver à un travail complètement satisfaisant. Au total, il faut presque un an à un éditeur pour produire un ouvrage complet et de qualité.  Une journée type existe-t-elle chez un éditeur ? Pas vraiment ! Mais on peut tout de même trouver quelques missions récurrentes qui apparaissent au cours d’une année. Selon l’époque de l’année, l’éditeur passe sa journée à jongler entre les coups de fil aux auteurs, la relecture des manuscrits ou des mises en page, la rédaction des « briefs » pour les services internes tels que les maquettistes ou les iconographes, et la participation à des réunions de brainstorming ou de production. Dans le cadre de la réforme du lycée, comment nos éditeurs s’organisent-ils ? Les années de réforme sont particulièrement chargées pour eux. Chez Nathan, le travail de réflexion et de production a commencé depuis un certain temps ! Entourées d’enseignants passionnés, nos équipes sont organisées pour livrer les nouveaux manuels à temps.  Le travail d’équipe est la clé du succès et c’est avant tout un travail collectif que mènent les éditeurs, avec les auteurs, les maquettistes, les iconographes, les fabricants.  Savoir s’adapter est important pour des équipes motivées et mobilisées : celles-ci organisent au mieux leur travail en interne tout en étant à l’écoute des uns et des autres pour que l’ambiance reste positive durant la période de production la plus intense.  Enfin, c’est une exigence de toutes les minutes qui guide le travail des éditeurs : il faut savoir retravailler sans cesse les contenus, afin de garantir des ouvrages de qualité et une bonne conformité aux programmes. Comment font les éditeurs Nathan pour tenir le coup ? Chaque éditeur a sa petite astuce. Pour notre éditrice Marie, ça sera : «  Boire beaucoup de café et de thé ! Et continuer à s’amuser  » Noé se dit plutôt au quotidien : « Allez, c’est la dernière année ! L’année prochaine je pars faire le tour du monde à vélo  » Quant à Valérie : «  Fluctuat nec mergitur  »  = « il est battu par les flots, mais ne sombre pas »  

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L’IA et la littérature
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L’IA et la littérature

Par Claire Rouveron , professeure documentaliste, membre de l’APDEN Avec le développement de l’agent conversationnel ChatGPT en 2022, l’intelligence artificielle (IA) s’est invitée au premier plan des débats dans le monde de la culture. On peut citer, par exemple, l’utilisation de ChatGPT par les éditions du Net pour aider les auteurs à corriger leurs manuscrits et les conséquences sur les métiers de correcteur, traducteur et auteur lui même. Quelle place pour l’IA dans le secteur du livre aujourd’hui ? Quelles avancées peut-on saluer et adopter ? Sur quels usages doit-on se montrer vigilant ? Voilà les questions soulevées lors d’une séance menée par le professeur de français et le professeur documentaliste avec une classe de 2 de . Un robot écrivain ? La séance s’appuie sur la lecture du roman Ada d’Antoine Bello dans lequel on suit Franck Logan, policier dans la Silicon Valley, à la poursuite d’Ada, une IA conçue pour écrire des romans à l’eau de rose. Programmée pour produire des romans « commerciaux » avec des objectifs de vente élevés, Ada échappe à ses concepteurs, s’émancipe et découvre la « vraie » littérature dont elle va s’inspirer. Quelle aide une machine peut-elle apporter aux auteurs dans leur processus de recherche et d’écriture ? Est-elle susceptible de remplacer l’écrivain ? Quelle place reste-t-il pour les textes originaux ? Quels intérêts commerciaux pour les éditeurs ? Autant d’interrogations posées par le roman sur lesquelles les élèves sont invités à réfléchir. Un corpus de ressources documentaires écrites et audiovisuelles (voir la bibliographie) est proposé aux élèves afin de compléter et approfondir les questionnements sur les défis de l’art face à l’intelligence artificielle : le projet du « Next Rembrandt » développé en 2016, le « Théâtre d’opéra spatial » créé par Jason Allen en 2022 à l’aide du logiciel Midjourney ou encore une série de podcasts réalisés par France culture sur les domaines d’application de l’intelligence artificielle au cinéma, dans la musique, la peinture, la photographie et la littérature. Le lien est également fait avec l’actualité et la protestation sociale qui a agité Hollywood à l’été 2023 lors duquel les acteurs ont rejoint les scénaristes dans un mouvement de grève d’une ampleur inédite. Outre des revendications salariales et financières, des inquiétudes sur l’émergence de l’IA dans les industries créatives ont émaillé les discussions entre auteurs et producteurs cinématographiques. Les élèves consultent un corpus d’articles issus du journal Courrier International retraçant les différentes étapes de la grève et développant les arguments des acteurs du monde du cinéma. Émergent, entre autres, des questionnements autour des droits d’auteur et de la reproduction du style, de la « voix » d’un auteur. Margaret Atwood, romancière américaine, mondialement connue pour son ouvrage La Servante écarlate , s’en inquiète dans un autre article de Courrier International du 8 septembre 2023, « Margaret Atwood : l’intelligence artificielle m’a tuée… ou presque ». L’autrice y dénonce l’utilisation de versions piratées de 33 de ses romans pour nourrir des IA dites « génératives », auxquelles on donnera ensuite la consigne « Écris un roman de Margaret Atwood ». Réalité ou dystopie d’un monde dans lequel le robot remplacerait l’auteur ? En vue de l’organisation d’un débat sur ces questions, les élèves sont invités à compléter un document listant les avantages et les limites de l’intelligence artificielle dans le processus de création artistique et littéraire. Dis-moi qui tu es, je te dirai ce que tu lis Le professeur documentaliste aborde ensuite une autre facette du rôle de l’IA dans les domaines de la lecture et de la littérature : le processus de recommandation d’ouvrages après l’analyse des lectures des internautes. Pour ce faire, le professeur documentaliste va analyser avec les élèves les algorithmes de profilage en ligne. Pour amorcer ce travail, les élèves effectuent une recherche sur le livre Ada sur la plateforme numérique littéraire Babelio. Ils doivent ensuite étudier les propositions de lectures émises par le site dans la rubrique « Que lire après Ada ». Ils entreprennent la même démarche sur le site marchand de la Fnac, et consultent les titres d’ouvrages mentionnés dans la partie « Les internautes ont aussi acheté ». Il est demandé aux élèves d’émettre des hypothèses sur les données exploitées par les algorithmes à l’œuvre sur les deux sites : les métadonnées du livre (auteur, thème, éditeur), les interactions avec les lecteurs (qui l’a lu et apprécié), le panier d’achat de la clientèle, etc. Apparaissent alors évidemment des spécificités en fonction de l’intérêt commercial du site ou non. Les élèves s’interrogent alors sur les avantages et sur les limites de ces recommandations pour les lecteurs et les plateformes elles-mêmes : cibler les centres d’intérêt des internautes et personnaliser les propositions, fidéliser une communauté de goûts pour les premiers ; enfermer les lecteurs dans des bulles de filtre où seuls des contenus similaires à leur historique sont proposés, empêcher de proposer des contenus originaux pour les seconds. Le concept de « bulle de filtre » mérite d’être explicité et illustré plus précisément. Le professeur documentaliste développe cette notion en travaillant avec les élèves sur le réseau social X (anciennement Twitter) à partir d’une vidéo de la série Dopamine , produite par Arte. Le fonctionnement de ce réseau social y est particulièrement bien expliqué. Les élèves sont alors dans la capacité d’enrichir leur document avant de rédiger leur argumentaire pour le débat. Ces éléments de connaissance leur seront également utiles pour le cours de SNT dont plusieurs chapitres abordent des thématiques liées à l’IA. Bibliographie et sitographie Romans • Antoine Bello, Ada , Gallimard, 2016 • Greg Egan, La cité des permutants , 1994, Le Bélial, 2022 • Georges Orwell, 1984 , 1949, Gallimard, 2020 • Carina Rozenfeld, E.V.E , Syros, 2017 • Villiers de l’Isle-Adam, L’Ève future , 1886, Gallimard, 1993 Articles • « L’intelligence artificielle au service de la lecture », Lecture jeune n°180, décembre 2021. p.4-42 • Hypolite Damien, « Une peinture de Rembrandt imprimée en 3D, 347 ans après la mort de l’artiste », Sciences et avenir , 2016. • Pascal Mougin, « Comment lire un roman écrit par une voiture ? La doxa littéraire face à l’intelligence artificielle », ActuaLitté , 27/09/2021. • Zoé Picard, « ChatGPT, un tournant majeur dans le processus créatif », ActuaLitté , 23/06/2023. • « Les scénaristes en grève à Hollywood s’inquiètent de l’IA, mais proposent des solutions », Courrier international , 17/05/2023. • « Hollywood cherche experts en intelligence artificielle », Courrier international , 02/08/2023. • Margaret Atwood, « Margaret Atwood : l’intelligence artificielle m’a tuée… ou presque », Courrier international , 08/09/2023. Émissions de radio • « Littérature : l’intelligence artificielle est le nouvel avatar du nègre ». France Culture, 05/10/2021. • « L’art au défi de l’intelligence artificielle, un écrivain fantôme dans la littérature », France Culture, 2023. • Christine Siméone, « Lorsque l’intelligence artificielle est capable de créer, qui encaisse les droits d’auteur ? », France Inter, 10/02/2018. Vidéos • Florence Dartois, Du virtuel au réel, l’intelligence artificielle s’empare de l’art, INA, 18/01/2023. • Sonia Devilliers, « Le Dessous des images L’oeuvre et l’intelligence artificielle », ARTE France Développement, 2022. • Léo Favier, Dopamine , épisode “Twitter”, Arte.tv, 2019. Notion - Info documentaire • Un algorithme est une suite d'instructions informatiques que l'on utilise pour traiter un très grand nombre de données (récolte, tri, classement, croisement...). L'algorithme produit un résultat qui influence la manière dont nous nous informons. Il peut utiliser nos données personnelles. Définition complète à consulter ici . • Une Intelligence Artificielle est un système de calculs informatiques créé par des ingénieur·es et des scientifiques. Elle a de nombreuses applications dans beaucoup de domaines (vie quotidienne, monde du travail, médias, économie, santé, science, défense, etc.) via des prédictions, recommandations, solutions technologiques, productions de contenus. Elle utilise et crée des algorithmes à partir de très grandes quantités de données, dont des données personnelles. Elle s'oppose à l'intelligence biologique. Définition complète à consulter ici .

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Chaud devant ! Dessine pour demain - Lire au CDI
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Chaud devant ! Dessine pour demain - Lire au CDI

Par Claire Rouveron, professeure documentaliste membre de l’A.P.D.E.N Le projet « Chaud devant ! Dessine pour demain » se donne pour ambition de travailler le dessin de presse avec une classe de 6e sur des thématiques écologiques, dans une perspective d’éducation au développement durable. Alliant les objectifs disciplinaires des professeurs d’histoire-géographie-EMC, de français et du professeur documentaliste, le travail artistique de réalisation d’un dessin d’actualité est complété par la rédaction d’un poème en français. Le tout est rassemblé dans une exposition interactive associant productions plastiques et numériques. Décoder le dessin de presse En premier lieu, les élèves découvrent l’exposition « Dessine-moi l’écologie 1 » réalisée par l’Association Cartooning for Peace. Celle-ci traite, notamment, des enjeux liés à la pollution, à la gestion des déchets, aux migrations climatiques, aux catastrophes naturelles ou encore à la biodiversité, afin de sensibiliser au dérèglement climatique et d’inciter à s’engager en faveur d’un monde durable. Le professeur documentaliste aborde avec les élèves l’histoire du dessin de presse, questionne le statut du dessinateur de presse, également journaliste, analyse les enjeux de la liberté d’expression et de la presse. Un dessin, oui, mais surtout un message, un engagement et un point de vue exprimés. Les techniques et les figures de style utilisées dans le dessin de presse, à visée souvent satirique, sont étudiées en coopération avec le professeur de français : le paradoxe, la personnification, la caricature, etc. Réaliser un dessin de presse sur l’environnement En second lieu, les élèves investissent les connaissances théoriques acquises précédemment dans la réalisation plastique d’un dessin de presse. Encadrés par un dessinateur de presse professionnel et par les professeurs de la classe, et plus particulièrement le professeur d’histoire-géographie, ils réfléchissent tout d’abord à la problématique environnementale qu’ils souhaitent aborder. Pour ce faire, un corpus de romans et de livres documentaires leur est proposé comme sources d’inspiration 2 . Puis, pendant cinq séances, les élèves apprennent des techniques de dessin, des tracés de personnages, d’animaux, de décors. Ils réfléchissent également à la notion de slogan, à la petite phrase « choc » qui accompagnera et dénoncera la situation mise en images. Les dessins ont vocation à être exposés, accompagnés d’un texte explicatif (genèse du choix de la problématique soulevée, techniques artistiques utilisées, solutions proposées pour un avenir durable, etc.). Écrire un poème : « Demain... » En troisième et dernier lieu, en complément du texte d’accompagnement du dessin, les élèves s’essaient à une autre forme d’écrit plus littéraire : le poème. En vers ou en prose, c’est au choix de chacun, les élèves racontent une histoire sur l’avenir, sur « Demain... ». Pour amorcer le travail d’écriture, les élèves sont invités à participer collectivement à un « remue-méninge » autour du mot « environnement ». Les élèves doivent noter sur des post-its tous les mots qui leur viennent spontanément à l’esprit. Les mots sont ensuite collés au tableau puis recopiés et classés en deux catégories : « problèmes » et « solutions ». Les élèves ont alors la possibilité de « piocher » des idées parmi les mots notés ou d’en choisir de nouveaux afin de rédiger leur poème pour la planète de demain. Les élèves s’entraînent ensuite à la lecture de leur texte à voix haute, dans l’optique de créer des enregistrements sonores qui seront intégrés à un livre numérique regroupant les dessins et poèmes réalisés par l’ensemble des élèves. La production numérique complète alors la production plastique dans une exposition interactive proposée à l’ensemble des élèves et des personnels de l’établissement. 1. https://www.calameo.com/read/00252483963363b29b93b 2. Une sélection partielle est proposée dans la bibliographie ci-dessus. NOTION INFO-DOCUMENTAIRE : EXPLOITATION DE L’INFORMATION L'exploitation de l'information comprend différentes actions de traitement (sélection, prise de notes, évaluation et référencement de l'information pertinente) permettant de comprendre, d'organiser et d'utiliser l'information pour répondre à ses besoins. Notion organisatrice de journalisme. Définition complète à consulter sur : https://wikinotions.apden.org/notions.php?p=consult&nom=Exploitation%20de%20l%27information BIBLIOGRAPHIE Documentaires • Ça chauffe pour la planète ! : 60 dessins de presse , Gallimard loisirs, 2018. • Jacques Azam, C'est quoi, l'écologie ? : nos réponses dessinées à tes questions pressantes , Milan jeunesse, 2017. • Karine Balzeau, Clémence Lallemand, Trier les déchets, ça sert à quoi ? : et toutes les questions que tu te poses pour protéger la planète... , Fleurus, 2018. • Karine Balzeau, Laurent Audouin, Défis zéro déchet : 32 défis à relever pour protéger la planète ! , Rusti'kid, 2019 et 2020 • Emmanuelle Figueras, Terramania : biodiversité, écologie, écosystèmes , Milan jeunesse, 2018. • Sophie Frys, Vis une année sans plastique ! : en 52 missions , Fleurus, 2020. Romans • La série de Thierry Colombie, Polar vert , chez Milan jeunesse : 1. Les Algues assassines , 2021 ; 2. Anguilles sous roches , 2022 ; saison 2 - 1, La Malédiction de l’ours , 2022 ; saison 2 - 2, Les Arbres magiques , 2023.

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Un distanciel à visage humain : promouvoir la réciprocité des échanges par un blogue de classe
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Un distanciel à visage humain : promouvoir la réciprocité des échanges par un blogue de classe

Par Anthony Soron Quand le confinement a été établi en mars 2020, certains élèves ont ressenti comme une déferlante tomber sur eux. Force est de constater que la conscience professionnelle des professeurs les a conduits, malgré eux, à tendre jusqu’à la rupture le principe de la continuité pédagogique. Or, à rebours de cette transmission de savoirs et d’exercices, un manque s’est rapidement fait sentir sur lequel la communauté éducative continue de réfléchir. La qualité de cette continuité pédagogique ne dépend-elle pas fondamentalement de la mise en place d’un espace numérique ergonomique propice à l’instauration d’une réciprocité des échanges ? Le blogue* de la classe ou l’œuvre collective ouverte On comprendra dès lors que bon nombre de professeurs ont pris l’initiative de créer des blogues de classe en privilégiant des « blogues académiques » à partir de leur adresse professionnelle, d’abord pour déposer des éléments de cours, proposer des liens internet d’approfondissement (extraits de documentaires audiovisuels, articles en ligne, etc.) voire pour engager des activités ludiques. Pour autant, il est apparu à quelques-uns que cette transmission à sens unique avait ses limites. Le blogue ne pouvant être réellement celui d’une classe qu’à la condition que les élèves y jouent un rôle actif, non pas simplement en tant que récepteurs mais aussi comme dépositaires. Un professeur stagiaire (2019-2020 : donc confiné en mars) nous a d’ailleurs fait part de ce qui l’a conduit à concevoir un blogue pour chacune de ses deux classes. Tout a commencé par son questionnement sur l’intérêt qu’un élève puisse, par le biais de l’Espace Numérique de Travail, « mettre à jour son humeur ». Cette action instinctive ne lui semblait pas inintéressante, mais finalement assez peu productive d’un point de vue pédagogique. D’où sa démarche, en classe virtuelle, de demander aux élèves de commenter et d’expliciter leurs changements d’humeur. La réponse de l’élève lui indiquant que son « smiley » était lié au visionnage d’un film comique qui l’avait beaucoup fait rire, a constitué un déclic, d’autant plus vibrant que d’autres élèves se sont pris au jeu, et se sont mis à raconter ce qu’ils percevaient pour expliquer ce qu’ils ressentaient. Et si la conception d’un blogue permettait, du point de vue du professeur, une meilleure connaissance de la culture de ses élèves, et du point de vue de ces derniers, la reconnaissance des goûts de chacun par ses pairs ? C’est à partir de cette problématique que ce professeur s’est pris au jeu, devenant, pour ainsi dire, un « blogueur », ou plus rigoureusement, un directeur de publication du blogue de classe. Le travail de conception l’a conduit ensuite à une réflexion pédagogique afin que le blogue de classe lié à sa discipline ne perde pas toute cohérence et reste corrélé aux apprentissages scolaires qu’il souhaite mettre en pratique. Quoi de neuf docteur ? La structuration d’un blogue de classe reste évidemment très libre et dépend des objectifs qu’on lui confère. Une « norme » semble toutefois s’installer, celle de le concevoir comme un journal de bord partagé. Ainsi, parmi les expériences concrètes mises en œuvre depuis le mois de mars, certains professeurs ont retenu une pratique existant déjà depuis longtemps en présentiel à l’école primaire. Le vendredi au plus tard, les élèves s’inscrivent à un « Quoi de neuf ? » qui donnera lieu le lundi matin à une chronique, si besoin en classe virtuelle, au cours de laquelle chacun évoque dans un temps court un sujet qui lui tient à cœur ou ayant marqué sa semaine. Il peut s’agir d’un livre dont l’élève a envie de parler, ou d’une chanson qu’il ou elle a découverte ou a eu plaisir à réentendre, d’un film ou d’un épisode d’une série. Cela peut aussi impliquer une situation vécue, une rencontre, un imprévu qui mérite d’être raconté. Pendant la période de confinement, cette modalité d’échanges a connu un franc succès. Pour éviter que cela ne dévie vers un forum fourre-tout, il faut en définir les règles. Soit, d’abord, évoquer un sujet susceptible d’intéresser les autres et d’éveiller la curiosité de tous ; ensuite, opter pour une présentation à la fois courte et explicite : le format d’un « tweet » de 120 caractères pouvant être privilégié pour la proposition, et une durée de 4 minutes pour la chronique elle-même. Il est indispensable de passer du temps à la fois pour décider quels sujets peuvent faire l’objet d’une chronique, et pour donner un cadre formel aux interventions tant écrites qu’orales (sur le niveau de langage à employer, ainsi que le ton approprié et la correction indispensable de la langue). En fonction de ces critères établis et par le biais de commentaires, les autres élèves de la classe doivent donc déterminer l’intérêt et la pertinence de chaque proposition, le blogue devenant un support de communication à questionner, et le cas échéant à critiquer, afin d’en optimiser la fonction et la forme. Il est conseillé aux élèves d’écrire leur chronique avant de la dire, un peu comme cela se ferait à la radio. Ces « brèves de quotidien », recueillies de façon hebdomadaire, peuvent être regroupées dans un recueil annuel. Le(s) mot(s) de la semaine Le blogue peut également servir de support à des exercices ritualisés, par exemple pour des observations et une étude du lexique. La période que nous traversons appelle beaucoup d’interrogations chez les élèves. Comme les adultes, ils se trouvent contraints de vivre une situation pour le moins anxiogène. Depuis le mois de mars, nous sommes confrontés à une quantité non négligeable d’expressions et de mots nouveaux, qui, au fur et à mesure de leur emploi et de leur répétition dans les médias deviennent les marqueurs lexicaux d’une situation de crise durable. « Crise sanitaire », « distanciation sociale », « gestes barrière », sans parler des dérivés du verbe « confiner », sont devenus de véritables signes du temps. Tous ces mots nouveaux ou remis au goût du jour pour nommer la situation actuelle ne renvoient pas qu’à la crise du Covid-19. Le néologisme « trumpisme » est ainsi employé en référence à l’idéologie singulière de l’ex-président étatsunien. En tout état de cause, la façon individuelle avec laquelle les élèves s’emparent du sens des mots a pu aboutir à des interprétations intéressantes : « la distanciation sociale, c’est la mise à distance des gens », « la distanciation sociale ? Elle était là avant le Covid, non ? » ou encore « La distanciation sociale, seul un SDF peut en parler ! ». Les blogues de classe rendent possible une segmentation à la fois hebdomadaire et thématique avec des rubriques régulières comme « Le mot de la semaine », « Le livre de la semaine », « L’anecdote de la semaine » ou encore « Le film » ou « Le fait d’actualité » de la semaine. Ils peuvent constituer des espaces interactifs d’échanges impliquant activement les élèves. Depuis les premières heures du premier confinement, ils se sont multipliés et ont progressivement muté du point de vue de leurs enjeux et de leurs finalités. Désormais, beaucoup sont devenus tout autre chose qu’un simple espace de travail valorisant le contenu des cours et proposant des prolongements à ces derniers. Le blogue « nouvelle génération », ou si l’on préfère « post confinement », permet de rendre compte de la relation que les élèves entretiennent avec le monde qui les entoure et avec leur propre culture. Dans un environnement virtuel un peu glacial, on se réjouit de trouver des espaces où chacun peut laisser une trace et faire entendre sa voix. ADOPTONS L’ORTHOGRAPHE QUÉBÉCOISE ! Le terme « blogue* » correspond à une francisation proposée par l’Office québécois de la langue française en 2000, visant à remplacer l’anglicisme « blog » (« journal personnel sur internet »). CRÉER UN BLOGUE EN TOUTE SÉCURITÉ La création d’un blogue impliquant différentes contraintes notamment en termes de droit, il est vivement conseillé d’en saisir les enjeux d’utilisation. Pour répondre à la majorité des questions, voici trois liens utile. - Un support de réflexion sur le site de l’académie de Paris - Des réponses aux questions d’ordre juridique - Un mode d’emploi pour démontrer, si c’était nécessaire, que la création d’un blogue demeure un jeu d’enfants même pour un « non-millénial »  NRP- mars 2021 Lire d'autres articles sur l'enseignement à distance

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Un distanciel à visage humain : promouvoir la réciprocité des échanges par un blogue de classe

Par Antony Soron Quand le confinement a été établi en mars 2020, certains élèves ont ressenti comme une déferlante tomber sur eux. Force est de constater que la conscience professionnelle des professeurs les a conduits, malgré eux, à tendre jusqu’à la rupture le principe de la continuité pédagogique. Or, à rebours de cette transmission de savoirs et d’exercices, un manque s’est rapidement fait sentir sur lequel la communauté éducative continue de réfléchir. La qualité de cette continuité pédagogique ne dépend-elle pas fondamentalement de la mise en place d’un espace numérique ergonomique propice à l’instauration d’une réciprocité des échanges ? Le blogue* de la classe ou l’œuvre collective ouverte On comprendra dès lors que bon nombre de professeurs ont pris l’initiative de créer des blogues de classe en privilégiant des « blogues académiques » à partir de leur adresse professionnelle, d’abord pour déposer des éléments de cours, proposer des liens internet d’approfondissement (extraits de documentaires audiovisuels, articles en ligne, etc.) voire pour engager des activités ludiques. Pour autant, il est apparu à quelques-uns que cette transmission à sens unique avait ses limites. Le blogue ne pouvant être réellement celui d’une classe qu’à la condition que les élèves y jouent un rôle actif, non pas simplement en tant que récepteurs mais aussi comme dépositaires. Un professeur stagiaire (2019-2020 : donc confiné en mars) nous a d’ailleurs fait part de ce qui l’a conduit à concevoir un blogue pour chacune de ses deux classes. Tout a commencé par son questionnement sur l’intérêt qu’un élève puisse, par le biais de l’Espace Numérique de Travail, « mettre à jour son humeur ». Cette action instinctive ne lui semblait pas inintéressante, mais finalement assez peu productive d’un point de vue pédagogique. D’où sa démarche, en classe virtuelle, de demander aux élèves de commenter et d’expliciter leurs changements d’humeur. La réponse de l’élève lui indiquant que son « smiley » était lié au visionnage d’un film comique qui l’avait beaucoup fait rire, a constitué un déclic, d’autant plus vibrant que d’autres élèves se sont pris au jeu, et se sont mis à raconter ce qu’ils percevaient pour expliquer ce qu’ils ressentaient. Et si la conception d’un blogue permettait, du point de vue du professeur, une meilleure connaissance de la culture de ses élèves, et du point de vue de ces derniers, la reconnaissance des goûts de chacun par ses pairs ? C’est à partir de cette problématique que ce professeur s’est pris au jeu, devenant, pour ainsi dire, un « blogueur », ou plus rigoureusement, un directeur de publication du blogue de classe. Le travail de conception l’a conduit ensuite à une réflexion pédagogique afin que le blogue de classe lié à sa discipline ne perde pas toute cohérence et reste corrélé aux apprentissages scolaires qu’il souhaite mettre en pratique. Quoi de neuf docteur ? La structuration d’un blogue de classe reste évidemment très libre et dépend des objectifs qu’on lui confère. Une « norme » semble toutefois s’installer, celle de le concevoir comme un journal de bord partagé. Ainsi, parmi les expériences concrètes mises en œuvre depuis le mois de mars, certains professeurs ont retenu une pratique existant déjà depuis longtemps en présentiel à l’école primaire. Le vendredi au plus tard, les élèves s’inscrivent à un « Quoi de neuf ? » qui donnera lieu le lundi matin à une chronique, si besoin en classe virtuelle, au cours de laquelle chacun évoque dans un temps court un sujet qui lui tient à cœur ou ayant marqué sa semaine. Il peut s’agir d’un livre dont l’élève a envie de parler, ou d’une chanson qu’il ou elle a découverte ou a eu plaisir à réentendre, d’un film ou d’un épisode d’une série. Cela peut aussi impliquer une situation vécue, une rencontre, un imprévu qui mérite d’être raconté. Pendant la période de confinement, cette modalité d’échanges a connu un franc succès. Pour éviter que cela ne dévie vers un forum fourre-tout, il faut en définir les règles. Soit, d’abord, évoquer un sujet susceptible d’intéresser les autres et d’éveiller la curiosité de tous ; ensuite, opter pour une présentation à la fois courte et explicite : le format d’un « tweet » de 120 caractères pouvant être privilégié pour la proposition, et une durée de 4 minutes pour la chronique elle-même. Il est indispensable de passer du temps à la fois pour décider quels sujets peuvent faire l’objet d’une chronique, et pour donner un cadre formel aux interventions tant écrites qu’orales (sur le niveau de langage à employer, ainsi que le ton approprié et la correction indispensable de la langue). En fonction de ces critères établis et par le biais de commentaires, les autres élèves de la classe doivent donc déterminer l’intérêt et la pertinence de chaque proposition, le blogue devenant un support de communication à questionner, et le cas échéant à critiquer, afin d’en optimiser la fonction et la forme. Il est conseillé aux élèves d’écrire leur chronique avant de la dire, un peu comme cela se ferait à la radio. Ces « brèves de quotidien », recueillies de façon hebdomadaire, peuvent être regroupées dans un recueil annuel. Le(s) mot(s) de la semaine Le blogue peut également servir de support à des exercices ritualisés, par exemple pour des observations et une étude du lexique. La période que nous traversons appelle beaucoup d’interrogations chez les élèves. Comme les adultes, ils se trouvent contraints de vivre une situation pour le moins anxiogène. Depuis le mois de mars, nous sommes confrontés à une quantité non négligeable d’expressions et de mots nouveaux, qui, au fur et à mesure de leur emploi et de leur répétition dans les médias deviennent les marqueurs lexicaux d’une situation de crise durable. « Crise sanitaire », « distanciation sociale », « gestes barrière », sans parler des dérivés du verbe « confiner », sont devenus de véritables signes du temps. Tous ces mots nouveaux ou remis au goût du jour pour nommer la situation actuelle ne renvoient pas qu’à la crise du Covid-19. Le néologisme « trumpisme » est ainsi employé en référence à l’idéologie singulière de l’ex-président étatsunien. En tout état de cause, la façon individuelle avec laquelle les élèves s’emparent du sens des mots a pu aboutir à des interprétations intéressantes : « la distanciation sociale, c’est la mise à distance des gens », « la distanciation sociale ? Elle était là avant le Covid, non ? » ou encore « La distanciation sociale, seul un SDF peut en parler ! ». Les blogues de classe rendent possible une segmentation à la fois hebdomadaire et thématique avec des rubriques régulières comme « Le mot de la semaine », « Le livre de la semaine », « L’anecdote de la semaine » ou encore « Le film » ou « Le fait d’actualité » de la semaine. Ils peuvent constituer des espaces interactifs d’échanges impliquant activement les élèves. Depuis les premières heures du premier confinement, ils se sont multipliés et ont progressivement muté du point de vue de leurs enjeux et de leurs finalités. Désormais, beaucoup sont devenus tout autre chose qu’un simple espace de travail valorisant le contenu des cours et proposant des prolongements à ces derniers. Le blogue « nouvelle génération », ou si l’on préfère « post confinement », permet de rendre compte de la relation que les élèves entretiennent avec le monde qui les entoure et avec leur propre culture. Dans un environnement virtuel un peu glacial, on se réjouit de trouver des espaces où chacun peut laisser une trace et faire entendre sa voix. Adoptons l'orthographe québéquoise !  Le terme « blogue* » correspond à une francisation proposée par l’Office québécois de la langue française en 2000, visant à remplacer l’anglicisme « blog » (« journal personnel sur internet »). Créer un blogue en toute sécurité La création d’un blogue impliquant différentes contraintes notamment en termes de droit, il est vivement conseillé d’en saisir les enjeux d’utilisation. Pour répondre à la majorité des questions, voici trois liens utile. - Un support de réflexion sur le site de l’académie de Paris - Des réponses aux questions d’ordre juridique - Un mode d’emploi pour démontrer, si c’était nécessaire, que la création d’un blogue demeure un jeu d’enfants même pour un « non-millénial »  Consulter d'autres articles sur l'enseignement à distance Vers une redécouverte des QCM en français Développer l'écriture collaborative : un mur pour partager ses écrits Éloge paradoxal de la classe virtuelle : quand le distanciel interroge le présentiel Apprendre à distance Un collectif de professeurs « Corps enseignant – Corps apprenant », a mis au point une série de 5 fiches alliant humour et pédagogie pour aider les élèves à travailler à distance. Chaque fiche est accompagnée de conseils et exercices pour se détendre, se motiver, se déconnecter, etc. Et à y regarder de plus près, nous pouvons tous y trouver de l’inspiration… même en présentiel. NRP- mars 2021

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Le prix Jean Renoir en lycée : le cinéma en débat(s) - Lire au CDI
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Le prix Jean Renoir en lycée : le cinéma en débat(s) - Lire au CDI

Par Sabine Herquin , professeure de Lettres et Amélie Rouveron, professeure documentaliste et membre de l’A.P.D.E.N. Le prix Jean Renoir des lycéens offre l’opportunité à des lycéens de visionner en salle de cinéma sept films français et étrangers en exploitation pendant l’année scolaire, puis de participer au jury qui récompense le film de l’année. Ce projet collectif d’éducation à l’image permet aux élèves de découvrir des œuvres contemporaines et d’aiguiser leur regard critique en le confrontant à celui de leurs pairs. C’est donc tout naturellement qu’une professeure de français et deux professeures documentalistes ont engagé une classe de 2de dans l’aventure. Le sens de la critique De septembre à mai, les films sélectionnés sont projetés dans des salles partenaires de l’établissement scolaire. La rédaction de critiques sur ces films est l’occasion d’« approfondir et exercer le jugement et l’esprit critique des élèves, de les rendre capables de développer une réflexion personnelle et une argumentation convaincante, à l’écrit comme à l’oral, mais aussi d’analyser les stratégies argumentatives des discours lus ou entendus » (BO). Le projet, dans son ensemble, favorise l’acquisition de compétences écrites essentielles au lycée grâce à la rédaction régulière de critiques, exercice qui requiert des capacités d’analyse et d’argumentation. En outre, les élèves apprennent à structurer une pensée, à construire un devoir, à développer une pensée, à analyser images et construction d’un récit, à lier arguments et exemples, à peser le pour et le contre (apprentissage du plan dialectique, à la base de la dissertation et de l’essai), à utiliser des connecteurs logiques et à rédiger des paragraphes argumentatifs. Des compétences orales sont aussi travaillées puisque chaque film est suivi de débats en classe. Les élèves défendent leur point de vue, écoutent ceux des autres, réagissent à ce qui est dit. Ils saisissent l’importance de présenter des arguments, d’étoffer leurs raisonnements, d’avancer des exemples à l’appui de leurs idées. Ils prennent confiance en eux à l’oral et dans l’exercice de la prise de parole, se préparant ainsi à l’oral du Bac de français (notamment à la deuxième partie où ils devront présenter un livre lu dans l’année et défendre leur choix, analyser l’ouvrage en question, en dégager l’intérêt) et au Grand oral. La communication autour de la sélection En amont des visionnages des films, les professeures documentalistes encadrent les élèves dans leurs recherches d’informations sur, par exemple, le thème du film, sur des éléments biographiques du réalisateur, sur les métiers du cinéma, etc. Le site Eduscol propose un grand nombre de ressources pour chacun des films de la sélection. Ces travaux de groupe permettent aux élèves de collaborer et de travailler en équipe. Ils donnent l’occasion aux professeures documentalistes de cibler comme compétences info-documentaires la sélection et l’organisation de l’information. Les résultats des recherches des élèves peuvent faire l’objet d’une présentation orale afin de travailler sur la communication de l’information. Au fur et à mesure des projections de films, les élèves renseignent un carnet de bord avec leurs impressions sur le film (photographies, images, citations, passages, mots-clés, références à d’autres oeuvres, articles de presse) et leurs critiques. Ce carnet de bord répond aux objectifs « Argumenter, analyser, développer un point de vue » du parcours citoyen et de l’EMI (Éducation aux Médias et là l’Information). Les élèves ont également pour consigne de promouvoir le prix et de présenter les films auprès de la communauté éducative. Deux possibilités leur sont présentées : la réalisation d’affiches ou la production de podcasts. Dans les deux cas, il leur est demandé de réutiliser les éléments du carnet de lecture. Les professeures documentalistes engagent avec les élèves une réflexion sur l’organisation de l’information en fonction du support choisi. Ces activités donneront également l’occasion aux professeures documentalistes d’aborder la notion de droit de l’information, relative à la publication et diffusion de leur travail. En effet, les affiches sont exposées au CDI et les podcasts mis en ligne sur le portail du CDI ou sur le site web de l’établissement. Les sept films de la sélection 2021-2022 – La Traversée , Florence Miailhe – Eugénie Grandet , Marc Dugain – Haut et fort , Nabil Ayouch – Le Diable n’existe pas , Mohammad Rasoulof – Ouistreham , Emmanuel Carrère – Robuste , Constance Meyer – À plein temps , Éric Gravel En juin, chaque classe envoie deux délégués qui participent à des rencontres autour de chacun des films de la sélection. Ces élus sont chargés de défendre le choix de leur classe. En juin 2022, c’est Le Diable n’existe pas de Mohammad Rasoulov qui a remporté le prix. D’autre part, des journalistes attribuent des récompenses à des productions d’élèves dans le cadre des prix de la Critique. Le prix Jean Renoir 2023 Les candidatures se font en juin et sont désormais closes. Toutefois, comme la sélection se fait en fonction des sorties en salle des films, les professeurs peuvent disposer des ressources pédagogiques à mesure qu’elles seront publiés. Pour en savoir plus : Voir le site Notion info-documentaire : production documentaire Concerne la mise en forme d’une information sur un support. Fait suite à une analyse documentaire et à une évaluation de l’information. Suppose le suivi d’un processus de production et une réflexion sur l’organisation de l’information.

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Pas facile d’être une femme libre !  Calamity Jane - Lire au CDI
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Pas facile d’être une femme libre ! Calamity Jane - Lire au CDI

Par Cécile Chabassier, professeure documentaliste dans l’académie de Limoges, membre de l’A.P.D.E.N Les élèves d’une classe de sixième vont rencontrer Claire Gaudriot, illustratrice du très bel album Calamity Jane l’indomptable , publié aux éditions À pas de loups en 2019, et dont les textes ont été écrits par Anne Loyer. Pour préparer la rencontre, la professeure documentaliste et la professeure de français décident d’étudier avec les élèves la figure de Calamity Jane : qui était-elle ? Quelle part de mystère demeure malgré ce que l’on sait d’elle aujourd’hui ? Surtout : qu’est-ce qu’être une femme à l’époque de la conquête de l’Ouest ? Un personnage dans son époque En préambule, deux séances de recherches d’informations sont organisées pour faire découvrir aux élèves le personnage de Calamity Jane et l’époque à laquelle elle a vécu. Deux articles issus du périodique Histoire Junior sont mis à leur disposition : « Calamity Jane : la légende de l’Ouest » (n°62, avril 2017) et « À la conquête de l’Ouest » (n°73, avril 2018). Ils doivent repérer et extraire les informations pertinentes pour compléter  une  carte  mentale  concernant  la  conquête de l’Ouest et un portrait de Calamity Jane. Chaque élève dispose également d’un lot de photographies (issues de l’encyclopédie Wikipedia) à associer aux différents éléments de la carte mentale. Des fictions pour découvrir une personnalité. Les  élèves  doivent  lire  individuellement  l’album de Claire Gaudriot et Anne Loyer, dont plusieurs exemplaires sont à disposition, au CDI et en classe. Il est à noter que cet ouvrage étant assez court, il circulera rapidement. Deux autres ouvrages de fiction autour du personnage de Calamity Jane sont proposés aux élèves : l’album de la série Lucky Lucke (Dupuis, 2021) et le premier tome d’une bande dessinée d’Adeline Avril (Delcourt, 2021). Une vie entourée de mystères La  professeure  de  français  commence  sa  séquence sur l’aventure, construite autour des Lettres à sa fille (Rivages poche, 2014). Ce recueil est composé de vingt-cinq lettres que Calamity Jane aurait écrites à sa fille. Devenue adulte, cette dernière les a fait publier. Il existe aujourd’hui un doute sur l’authenticité des lettres, et sur l’identité de la prétendue fille de Calamity Jane, mais ce recueil contribue à alimenter la légende ! La professeure de français sélectionne deux lettres en lien avec le thème de l’aventure et les étudie avec les élèves (celle du 28 septembre 1877 et celle de 1889). Elle consacre également une séance au vocabulaire, avec une activité sur l’étymologie et le sens de mots en lien avec le Far West. En fin de séquence, les points communs entre le contenu des lettres et celui de l’album sont dégagés. L’album : le lien texte-images En cours d’EMI, la professeure documentaliste propose aux élèves une analyse de certaines pages de l’album, à travers le questionnement suivant : était-il facile pour Calamity Jane d’être une femme libre et rebelle ? Après avoir montré une Calamity Jane conquérante et libre, petit à petit, les autrices dévoilent ses souffrances. L’étude  de  la  relation  texte-images  s’avère  particulièrement intéressante, car les sentiments repérés révèlent très souvent une dichotomie entre le sens du texte et celui de l’image correspondant. Parfois les illustrations la montrent riant à gorge déployée, ou défiant du regard les femmes qui la méprisent, tandis que le texte souligne sa solitude et ses errances. Au fur et à mesure de l’étude de l’album, nous revenons avec les élèves sur les recherches d’informations faites en début de projet. Une réflexion se met en place sur les conditions de vie des femmes à l’époque, et sur la question de leur émancipation. Bibliographie Claire Gaudriot, Anne Loyer, Calamity Jane, l’indomptable , À pas de loups, 2019 Calamity Jane, Lettres à sa fille , Rivages poche, 2014 Adeline Avril, Calamity Jane, 1 . La fièvre, Delcourt, 2021 Morris, René Goscinny, Lucky Luke 30, Calamity Jane , Dupuis, 1986 « À la conquête de l'Ouest », Histoire junior n°73, avril 2018, p.14-23 « Calamity Jane : la légende de l'Ouest », Histoire junior n°62 , avril 2017, p.14-19 « Calamity Jane : la ruée vers la liberté », séquence NRP collège n°661 , janvier 2019       Notion info-documentaire : exploitation de l’information L'exploitation de l'information comprend différentes actions de traitement (sélection, prise de notes, évaluation et référencement de l'information pertinente) permettant de comprendre, d'organiser et d'utiliser l'information pour répondre à ses besoins. Voir le site

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Accompagner les lycéens et les parents pour mieux comprendre la réforme

Accompagner les lycéens et les parents pour mieux comprendre la réforme

La réforme lancée par le Ministère de l’Education nationale concerne d’une part le baccalauréat, et d’autre part l’organisation du lycée, et ceci, pour les voies générale et technologique. Cette réforme se met en place dès cette année et se poursuivra jusqu’en 2021. Pourquoi cette transformation du lycée et du baccalauréat ? Cette transformation part du constat que le baccalauréat en vigueur jusqu’alors est devenu trop complexe dans son organisation. Les épreuves en terminale sont plus nombreuses que dans les autres pays d’Europe, et concentrées dans un temps très court. D’autre part, ce baccalauréat ne semblait pas véritablement faire levier vers les études supérieures : si le taux de réussite au baccalauréat général et technologique était élevé (90% en moyenne), une fois dans l’enseignement supérieur, quasiment les deux tiers des étudiants n’arrivaient pas au terme des études qu’ils avaient démarrées. Les mesures prises ont donc pour ambition de simplifier et moderniser le Bac et son organisation, mais aussi de favoriser la réussite des études supérieures. Afin que chaque lycéen puisse tirer les meilleurs bénéfices de cette réforme, il est nécessaire de bien comprendre les enjeux et modes de fonctionnement de ce nouveau lycée, et d’être acteur de son orientation dès l’entrée au lycée. Les faits marquants de la réforme La disparition des filières En voie générale  : les séries S (scientifique), ES (économique et social) et L (littéraire), mises en place depuis 1993 en classes de première et terminale, sont supprimées au profit d’un socle de culture commune et d’enseignement de spécialité : Mathématiques, Physique-chimie, Histoire-géographie, Littérature, Langues et cultures de l’antiquité, Arts… En voie technologique : les classes de première et de terminale conservent leurs huit séries, correspondant chacune à des spécialités précises. Le principe est d’offrir plus de flexibilité aux lycéens , permettant de faire des choix plus ajustés à leurs véritables motivations, et d’éviter certains biais tels que la survalorisation du Bac S, ou a contrario la sous-valorisation du bac L par exemple. L’instauration d’un contrôle continu Afin d’assurer une évaluation des connaissances qui prenne d’avantage en compte les efforts réalisés dans la durée, et d’éviter les accidents qui peuvent fausser l’évaluation lors d’un Bac condensé en fin d’année, le contrôle continu est mis en place et participe à hauteur de 40% dans la note finale du bac. Des nouveaux programmes La finalité de mieux relier la fin des études secondaires avec les études supérieures passe par la rédaction de nouveaux programmes dans toutes les matières. La rédaction se fait en consultation de la communauté éducative, impliquant des experts, pédagogues et des représentants aussi bien du lycée que des filières post-bac. Voir nos articles : Réforme du lycée 2019 : en quoi consiste la mission des éditeurs ? Réforme du lycée 2019 : rencontre avec les enseignants-auteurs L’accompagnement à l’orientation Depuis le choix des spécialités jusqu’à la finalisation d’études réussies dans les filières choisies, en passant par le choix des vœux sur Parcoursup, les élèves vont devoir faire des choix d’orientation. Voir notre article : Réussir PARCOURSUP, l’enjeu des élèves de Terminale Afin d’accompagner les lycéens, un dispositif et des ressources d’accompagnement significatifs sont mis en place au lycée. Ce dernier est mis en place dès l’entrée en seconde, avec un calendrier annuel et des échéances précises, et l’implication de l’établissement tant dans l’information et le conseil aux élèves, que dans les décisions et le soutien des dossiers. Le calendrier de la réforme ​ Nathan accompagne les élèves et les parents pour comprendre cette réforme Ces transformations peuvent être vécues comme une opportunité, mais aussi comme un facteur d’incertitude ou de stress, que ce soit par les parents ou les élèves. Si les choix du lycée, de Parcoursup et des études supérieures ne doivent pas être pris à la légère, il est essentiel de garder le recul sur les finalités de vie de l’élève. En effet, il sera amené à évoluer, mûrir, affiner sa personnalité et ses choix tout au long des années à venir. Pour aider les parents et les élèves à comprendre la réforme du lycée et du baccalauréat et initier des démarches de réflexion et de construction de projet d’orientation, Nathan propose l’ouvrage « Comprendre la réforme du lycée ». ​ Le livre qui explique la réforme du Lycée ! Toutes les réponses aux questions que se posent les lycéens (et futurs lycéens) et les parents sur les nouvelles épreuves du Bac et sur les choix des spécialités pour l'orientation. - Le nouveau lycée expliqué : le choix des spécialités, le contrôle continu, le Bac 2021... - Un accompagnement à l'orientation : des méthodes, un test pour connaître ses intérêts, des aides... - Un carnet à remplir : recherches personnelles, objectifs d'orientation, suivi par classe... L'autrice : Juliette Hua est coach en orientation. Elle propose conseils et bilans de personnalité aux adultes, adolescents et étudiants dans une perspective de meilleure compréhension de soi et de ses projets de vie. Commander l’ouvrage

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La gamification dans l'enseignement : les escape games

La gamification dans l'enseignement : les escape games

Un levier de motivation Le jeu suscite la motivation de l'élève. Or la motivation pour s'engager dans le travail, c'est essentiel, comme le rappelle l'enseignant et chercheur québécois Rolland Viaud dans son livre  La motivation en contexte scolaire . Lorsque le jeu s'intègre dans une séquence didactique et qu'il s'adapte à la pédagogie de l'enseignant, il devient un vecteur d'apprentissage complémentaire pour consolider, réviser, mémoriser ou retravailler des notions abordées en classe. Les enseignants convaincus n'hésitent pas à avoir recours aux jeux dans leur classe car ils réenchantent les apprentissages et dédramatisent l’aventure scolaire.  Le jeu d'évasion pédagogique ou  Escape game Depuis peu, un nouveau jeu s'invite dans les établissements du secondaire. Né en 2008 au Japon, l’ Escape game  ou jeu d'évasion arrive en Europe dans les années 2010. Plusieurs joueurs sont enfermés dans une pièce et doivent résoudre une enquête dans un temps donné pour en sortir. En milieu scolaire et donc dans sa forme « sérieuse », cette pratique pédagogique innovante, parfois pluridisciplinaire, fonctionne en trois temps : l’immersion dans l’histoire avec les consignes ; la réflexion avec des énigmes parallèles à résoudre ; le débriefing, qui permet de revoir toutes les énigmes et de s'assurer que les notions sont acquises. En classe le «  serious  »  escape game  s'organise de deux façons. Soit les élèves et leur professeur créent le jeu d'évasion de A à Z au sein d'un projet comme au collège du Fort, à Sucy-en-Brie, en région parisienne. Durant l'année 2016-2017, deux professeures principales ont transformé deux salles en deux jeux d'évasion avec leurs classes sciences et européennes : «  L’usine à gaz  » (mathématiques, physique-chimie, sciences et techniques) et  « Missing or not missing »  (anglais, SVT, Sciences et techniques). Soit les élèves jouent à un escape game conçu par des enseignants et désormais par des éditeurs. «  La recette du bonheur  », un jeu en kit utilisé notamment par des 5e Segpa, revoit les notions mathématiques utiles à la codification et intègre dans son déroulement l'usage des outils numériques.  Lire la suite de l'article "La gamification dans l'enseignament" Les Escape Games Nathan Escape Games pour l’école Escape game bimédia… pour apprendre à raisonner, chercher, créer – Cycle 2 Auteur(s) : J. Garbarg-Chenon, H. Thibon Un Escape Game bimédia pour apprendre à raisonner, chercher et créer en classe ! En savoir plus et commander l’Escape game Nathan – Dipongo Escape Games Développement durable – CE et CM Auteur(s) : C. Bonneau, S. Pointu Collection dirigée par : E. Botalla Une démarche active et interdisciplinaire pour préparer l'élève futur citoyen face aux enjeux de développement durable ! En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Développement durable – CE En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Développement durable – CM Escape Games Français - Compréhension de textes CM Auteur(s) : E. Botalla Enseigner autrement le français et la compréhension de textes grâce à une pratique pédagogique innovante ! En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Français – CM Escape Games Maths - CE2, CM1, CM2 Auteur(s) : C. Bonneau, M.-C. Cosson, M. Vernet Sous la direction de : E. Botalla Quand les Mathématiques deviennent un terrain de jeu ! En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Maths CE2 En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Maths CM1 En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Maths CM2 Escape Games Sciences CM Auteur(s) : W. Freyssinet, S. Pointu, H. Villette-Zolty Collection dirigée par : E. Botalla Quand les Sciences deviennent un terrain de jeu ! En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Sciences CM   Escape Games Histoire CM Auteur(s) : E. Botalla Quand l'Histoire devient un terrain de jeu ! En savoir plus et commander les Escape Games Escape Games Histoire CM   Les escape games au collège Escape Games Mathématiques 6 e – Version papier Auteur(s) : A. Bedoussac, F. Castellana, A. Dominique, R. Geha Et si l’apprentissage des Maths devenait un jeu ? Une pochette d’Escape Games proposant 3 jeux pour apprendre et faire aimer les Mathématiques de façon ludique. En savoir plus et commander les Escape Games Mathématiques 6 e – Version papier   Escape Games SVT – Collège – Version papier Auteur(s) : N. Bihel, C. Courjaud, B. Guilloux, M. Jubault-Bregler Et si l'apprentissage des Sciences devenait un jeu ?... Une pochette d’Escape Games proposant 4 jeux pour apprendre et faire aimer les SVT de façon ludique. En savoir plus et commander les Escape Games SVT Collège – Version papier   Pochette Escape Games EMC EMI – Version papier Auteur(s) : C. Delorge, M. Laurent, G. Lipman Et si l'EMC et l'EMI devenaient un jeu ?... Avec la pochette d'Escape Games EMC - EMI, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir des thèmes du programme de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games EMC EMI Collège – Version papier Pochette Escape Games Français 6e/5e/4 e – Version papier Auteur(s) : A. Berthou-Sergeant, V. Christophe, E. Davodeau, J. Dozinel, F. Renner, C. Retrouvey Et si le Français devenait un jeu ?... Avec la pochette d'Escape Games Français, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir des thèmes spécifiques du programme de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games Français 6e/5e/4 e – Version papier Escape Games Anglais A1 > A2 – Version papier Auteur(s) : M. Canepa, P. Moore, E. Newman Et si la découverte culturelle devenait un jeu ?... Avec la pochette d'Escape Games Anglais A1 > A2, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir la culture anglophone de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games Anglais A1 > A2 – Version papier Escape Games Anglais Cycle 4 - (A2 / A2+ / B1) Auteur(s) : C. Baudry, P. Moore, E. Newman Et si la découverte culturelle devenait un jeu ?... Avec la pochette d'Escape Games Anglais Cycle 4, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir la culture anglophone de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games Anglais Cycle 4 - (A2 / A2+ / B1) Escape games Allemand A1 > B1 – Version papier Auteur(s) : N. Bibard, S. Morvan Touri Et si la découverte culturelle devenait un jeu ? Avec la pochette d'Escape Games Allemand A2>B1, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir la culture germanique de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games Allemand A1 > B1  – Version papier Escape Games Espagnol Cycle 4 Auteur(s) : P. Chupin, M. Roy, I. Santos Et si la découverte culturelle devenait un jeu ?... Avec la pochette d'Escape Espagnol cycle 4, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir la culture hispanique de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games Espagnol Cycle 4 Escape Games Physique-Chimie Cycle 4 – Version papier Auteur(s) : F. Amauger, F. Hauss Rizzetto, J. Henry, O. Renault Et si la découverte des sciences devenait un jeu ?... Avec la pochette d'Escape Games Physique-Chimie Cycle 4, plongez vos élèves dans 4 aventures passionnantes et ludiques à vivre en équipes. En savoir plus et commander les Escape Games Physique-Chimie Cycle 4 – Version papier Pochette Escape Games Histoire 6e/5e/4 e – Version papier Auteur(s) : M. Laurent, G. Lipman, M. Mirafza Et si l'Histoire devenait un jeu ? Avec la pochette d'Escape Games Histoire, plongez vos élèves dans trois aventures passionnantes à vivre en équipes pour découvrir des époques historiques de façon ludique ! En savoir plus et commander les Escape Games Histoire 6e/5e/4e – Version papier Les Escapes games pour le collège existent également au format numérique : en savoir plus Découvrez également nos collections d'escape games pour réviser pendant les vacances et cultiver le goût de la lecture  ! En savoir plus  

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Les neurosciences : Le silence est d’or : apprendre… par défaut !
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Les neurosciences : Le silence est d’or : apprendre… par défaut !

Par Violaine Carry Des élèves engagés dans les apprentissages : voilà le leitmotiv de notre temps, qui promeut pédagogie de projet, travaux de groupes et autres stratégies pour capter l’attention des élèves et les maintenir actifs. Constamment actifs… Et si, pour bien apprendre, ils avaient aussi besoin de… ne rien faire ? « Mademoiselle Martin, pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ? »… et voila Lucie Martin qui panique, car elle vient d’être rappelée à la réalité par son professeur, et n’a aucune idée de ce qui s’est passé au cours de la dernière minute. Lucie ne s’était même pas rendu compte que son esprit s’était mis à vagabonder. Cette situation – notre esprit qui part en roue libre –, nous l’avons tous vécue, et pourtant, elle est souvent associée à un jugement négatif. Et la culpabilité est d’autant plus grande qu’en général, nous sommes replongés dans la réalité en pensant à ce que nous devrions être en train de faire… ou par un tiers qui nous le rappelle, avec plus ou moins de bienveillance… Ne rien faire, c’est vital ! L’ironie est que cet état, ou concrètement nous ne faisons rien, en tous cas rien de constructif à nos yeux, est un mode cérébral dans lequel notre cerveau fourmille d’activités, au point d’être plus gourmand en énergie que quand il est focalisé sur une tâche complexe. Ce paradoxe a été découvert en 2001 par le neurologue Marcus Raichle, de l’université de Saint-Louis (USA). Il a baptisé cet état du cerveau « mode par défaut » , et le réseau des neurones impliqués « réseau par défaut » . Or, nous passerions entre un tiers et la moitié de notre temps d’éveil en mode par défaut, sans compter que ce réseau s’active également pendant notre sommeil. Il n’en a pas fallu plus aux chercheurs pour en conclure que la fonction de ce temps de « vagabondage » devait être beaucoup plus importante que ce qui paraissait. Et pour cause ! Les chercheurs ont depuis découvert que ce réseau était impliqué dans des fonctions non négligeables. Confirmée par plusieurs recherches depuis 2013, une corrélation a été établie entre le réseau par défaut d’une part, et la créativité et la pensée divergente d’autre part. En effet, les personnes dont les liens sont les plus denses entre les zones cérébrales impliquées dans le réseau par défaut sont celles qui trouvent le plus d’usages décalés pour un objet du quotidien, comme une chaussure ou une canette vide, par exemple. De même, une séance de brainstorming est d’autant plus riche qu’elle a été précédée d’un moment ou les participants pouvaient laisser vagabonder leur esprit. Mieux que ça : le mode par défaut est aussi le moment ou le cerveau en profite pour faire le tri et renforcer certaines informations, ainsi que pour éliminer les « métabolites », déchets produits pendant les temps de concentration, et même pour générer de nouvelles cellules, dont de nouveaux neurones. Ainsi, le mode par défaut assure certaines des fonctions fondamentales du sommeil, alors que nous sommes en état de veille. Il nous permet d’éviter la saturation de données et de fluidifier l’assimilation de celles-ci ; c’est donc paradoxalement dans ces moments où on ne fait rien qu’on mémorise réellement les informations, qu’on régule nos capacités d’attention et de concentration et qu’on optimise nos facultés d’innovation. De l’intérêt du mode par défaut en français En lisant cela, mon cerveau de professeure de lycée s’est retrouvé sur le coup un brin frustré : tout cela est bien joli, mais que puis-je en faire avec les élèves, concrètement ? Nous sommes tiraillés entre des programmes plus qu’ambitieux, la préparation aux nouvelles EAF, plus tard au grand oral, mais aussi le désir de faire vivre aux élèves des expériences de lecteurs et de scripteurs à la fois riches et utiles. Bref, à première vue, nous avons d’autres chats à fouetter que de nous occuper du réseau par défaut des élèves. Et si cela nous était bénéfique ? Nous avons déjà mentionné l’intérêt du mode par défaut pour la mémorisation (et pour les notions de grammaire, qui sont désormais évaluées à l’oral du bac, ce qui n’est pas du luxe) mais en français, favoriser la créativité et la pensée divergente de nos élèves peut également avoir un impact non négligeable sur leurs performances. En effet, nous déplorons souvent en commentaire que les élèves ne fassent pas les liens entre les œuvres, qu’ils ne perçoivent pas l’inspiration d’un mouvement chez un auteur, ou encore qu’ils n’adaptent pas leur plan a une autre problématique, a une autre vision du texte. Or, le mode par défaut, en faisant la part belle aux associations d’idées, en activant les zones qui développent l’empathie, c'est-à-dire la capacité à adopter le point de vue et le ressenti d’autrui, est une solution toute trouvée à ces défaillances. De même, quand les élèves bloquent, lors d’une dissertation, pour passer à la synthèse, qui demande tout de même un déplacement de point de vue parfois difficile à réaliser, le réseau par défaut peut aussi aider. Autre application du mode par défaut : l’appropriation des lectures. Certains (généralement des lecteurs qui ont déjà cette pratique) exploiteront naturellement le mode par défaut pour se mettre dans la peau d’un personnage et assimiler ses expériences – et par extension la lecture. D’autres, en revanche, auront besoin d’être davantage guidés par des exercices plus cadrés, mais qui mobiliseront indirectement cette faculté à déplacer son point de vue, d’où l’intérêt dans tous les cas de développer le réseau par défaut. Des temps de vagabondage mental pendant le cours ? J.-P. Lachaux ne cesse de le répéter d’un écrit à l’autre : il est impossible (et malsain !) d’être concentré(e) en permanence, d’où son idée de « bulles » d’attention de durée prédéfinie. Que nous le voulions ou non, nos élèves ont besoin de décrocher régulièrement, et cela dépend de leurs ressources attentionnelles propres, du moment de la journée et de leur hygiène de vie (alimentation, sport, interactions sociales) : la durée de concentration chez l’adulte est de 20 minutes maximum ; elle diminue a 15, voire à 10, chez les enfants et les adolescents, sans parler des personnes atteintes de TDAH… Or, nous avons tendance a toujours vouloir maintenir les élèves en activité, à mettre leur cerveau à ébullition, en oubliant que cela ne sera efficace que si ces moments sont entourés de temps de « récupération », un peu comme lors d’un effort physique. Seulement, nous ne maîtrisons pas toutes les données. Tout d'abord, il y a fort à parier que nos collègues cherchent eux aussi à optimiser leur temps de cours au maximum, de sorte que nous ne pouvons pas anticiper comment et en quelle proportion les élèves décrocheront en mode par défaut dans notre cours, avant ou après. Ensuite, notre société fabrique de plus en plus des individus qui fuient l’ennui comme la peste : en témoigne cette étude du psychologue T. Wilson qui, en 2014, n’a laissé qu’un appareil a électrochocs à des volontaires enfermés dans une salle d’attente et dépossédés de tout outil de distraction (téléphones, tablettes, livres…). Quinze minutes plus tard, deux tiers des hommes et un tiers des femmes s’étaient eux-mêmes infligés des électrochocs, tant le fait de patienter leur paraissait insupportable. La synthèse de Michel Desmurget sur l’impact des écrans sur les fonctions cognitives, dans son ouvrage délibérément provocateur, nous rappelle par ailleurs combien l’attention de nos enfants est capturée au quotidien par les réseaux sociaux, plateformes vidéos, etc. Ce temps consacré aux écrans, outre qu’il n’est pas investi dans d’autres activités plus constructives comme les interactions sociales, ne l’est pas non plus dans du temps de vagabondage mental, soit du mode par défaut… et cela éclaire tout de suite beaucoup mieux l’extension dramatique des troubles attentionnels dans notre société. En clair : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Si nous voulons que nos élèves assimilent bien notre cours, il faut leur en donner les moyens au sein du cours. Comment exploiter le mode par défaut sans perdre de temps en cours ? Deux contraintes s’ajoutent en pratique. La première est que les élèves ont chacun des rythmes et des intérêts pour les matières variés, de sorte qu’ils « vagabondent » naturellement a des moments différents. La seconde est que pour ce qui est de la créativité, l’effet positif du mode par défaut est accru si la personne se rend elle-même compte du décrochage, ce qui est le principe de base de la méditation de pleine conscience. Dans ce deuxième cas, la personne travaille en effet sa métacognition, une faculté qui est par ailleurs fondamentale pour la compréhension des erreurs et leur remédiation. Exploiter le mode par défaut au fil de la séance Pour renforcer la mémorisation, et harmoniser au mieux les temps de cerveaux en mode par défaut, je propose (car ce n’est pas une recette miracle pour tous les élèves) la structure suivante : L’idéal serait tout d’abord de ménager un temps court (5-10 min) d’acclimatation, donc une activité peu couteuse en énergie, pour que les élèves qui « sont » encore dans le cours précédent par un vagabondage mental, aient le temps de raccrocher à la thématique et à la problématique du cours. Ensuite serait bienvenu un temps plus couteux en terme d’attention (réflexion sur un cas-limite, une situation-problème, et/ou un apport théorique avec prise de note autonome). Ce temps, pour être mieux marqué comme important par le cerveau de l’élève, doit inclure un intérêt (plaisir direct du mode d’enseignement, indirect par projection modérée dans un avenir proche) et ne pas excéder 15 minutes. Dans l’idéal toujours, ce temps pourrait être suivi d’un moment d’appropriation. Une solution très simple est la « dictée » de la leçon (soit avec un brin de temps en plus que nécessaire pour qu’ils aient le temps de « décrocher », soit avec des reformulations variées) : les élèves mobilisent des facultés mécaniques et ont le temps de la fixer en mémoire. Peut-être plus couteuse en temps, l’autre solution est de proposer aux élèves un moment de méditation autour de la leçon. Le principe est simple : ils peuvent être dans la position qu’ils souhaitent à condition que celle-ci soit confortable et qu’elle les isole des autres, au moins visuellement ; l’enseignant répète en boucle les notions principales du cours pendant 4 à 5 minutes d’une voix monocorde. Notez que la fixation des informations ne sera effective que si les élèves se sont réellement engagés dans l’activité précédente. Ce temps ne doit pas être trop long, au risque de réellement perdre les élèves. Enfin, une série d’exercices pourra à la fois permettre à ceux qui en ont besoin, de poursuivre leur vagabondage mental (surtout si les exercices en question sont mécaniques), et aux autres, de mettre en application ce qu’ils auront assimilé pendant le temps d’appropriation. Travailler régulièrement sur la métacognition et le réseau par défaut Vous pouvez au quotidien demander à des élèves que vous surprenez dans la lune ce à quoi ils sont en train de penser. Vous pouvez demander aux élèves de marquer d’une barre les moments où ils décrochent de votre cours, sans que ce soit un facteur de sanction. Ils mentionnent à l’écrit ou à l’oral la pensée qui les a détournés de votre enseignement. De façon générale :  Attention aux travaux de groupe ! Ils sont très populaires, et a raison, parce qu’ils permettent aux élèves de se confronter à d'autres points de vue et d’apprendre ainsi les uns des autres, mais ce dispositif provoque des mises en mode par défaut malvenues parce que certains ne supportent pas le chaos sonore qui en résulte et préfèrent décrocher. Et de fait, une pollution sonore empoisonne la réflexion de tous nos élèves, même s’ils savent la filtrer. Attention aux dictées ! Celles-ci ne sont réellement efficaces que pour les élèves qui maîtrisent l’orthographe, la syntaxe et la grammaire ; elles ne deviennent utiles en mode par défaut que si le professeur prend la peine de reformuler. La parole est d’argent, le silence est d’or… Mais il est difficile, voire courageux, selon les inspecteurs, de l’accepter. Mon souhait est évident : je ne le formule pas. BIBLIOGRAPHIE M. Desmurget, La Fabrique du crétin digital , Seuil, 2019. B. Baird, J. Smallwood, M. D. Mrazek, Inspired by distraction : mind wanderind facilities creative incubation , Psychological Science, vol 23, pp. 1117-1122, 2012. Josie Glausiusz, « Esprit vagabond, esprit fécond », Cerveau et psycho n° 46. Josie Glausiusz, « Éclairages », Cerveau et psycho n°119. Consultez d'autres articles sur les neurosciences Les émotions au service des apprentissages Apprendre en résistant Être attentif… ça s’apprend Des mémoires pour mieux apprendre L’éclairage des neurosciences en grammaire

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Par Violaine Carry Des élèves engagés dans les apprentissages : voilà le leitmotiv de notre temps, qui promeut pédagogie de projet, travaux de groupes et autres stratégies pour capter l’attention des élèves et les maintenir actifs. Constamment actifs… Et si, pour bien apprendre, ils avaient aussi besoin de… ne rien faire ? « Mademoiselle Martin, pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ? »… et voila Lucie Martin qui panique, car elle vient d’être rappelée à la réalité par son professeur, et n’a aucune idée de ce qui s’est passé au cours de la dernière minute. Lucie ne s’était même pas rendu compte que son esprit s’était mis à vagabonder. Cette situation – notre esprit qui part en roue libre –, nous l’avons tous vécue, et pourtant, elle est souvent associée à un jugement négatif. Et la culpabilité est d’autant plus grande qu’en général, nous sommes replongés dans la réalité en pensant à ce que nous devrions être en train de faire… ou par un tiers qui nous le rappelle, avec plus ou moins de bienveillance… Ne rien faire, c’est vital ! L’ironie est que cet état, ou concrètement nous ne faisons rien, en tous cas rien de constructif à nos yeux, est un mode cérébral dans lequel notre cerveau fourmille d’activités, au point d’être plus gourmand en énergie que quand il est focalisé sur une tâche complexe. Ce paradoxe a été découvert en 2001 par le neurologue Marcus Raichle, de l’université de Saint-Louis (USA). Il a baptisé cet état du cerveau « mode par défaut » , et le réseau des neurones impliqués « réseau par défaut » . Or, nous passerions entre un tiers et la moitié de notre temps d’éveil en mode par défaut, sans compter que ce réseau s’active également pendant notre sommeil. Il n’en a pas fallu plus aux chercheurs pour en conclure que la fonction de ce temps de « vagabondage » devait être beaucoup plus importante que ce qui paraissait. Et pour cause ! Les chercheurs ont depuis découvert que ce réseau était impliqué dans des fonctions non négligeables. Confirmée par plusieurs recherches depuis 2013, une corrélation a été établie entre le réseau par défaut d’une part, et la créativité et la pensée divergente d’autre part. En effet, les personnes dont les liens sont les plus denses entre les zones cérébrales impliquées dans le réseau par défaut sont celles qui trouvent le plus d’usages décalés pour un objet du quotidien, comme une chaussure ou une canette vide, par exemple. De même, une séance de brainstorming est d’autant plus riche qu’elle a été précédée d’un moment ou les participants pouvaient laisser vagabonder leur esprit. Mieux que ça : le mode par défaut est aussi le moment ou le cerveau en profite pour faire le tri et renforcer certaines informations, ainsi que pour éliminer les « métabolites », déchets produits pendant les temps de concentration, et même pour générer de nouvelles cellules, dont de nouveaux neurones. Ainsi, le mode par défaut assure certaines des fonctions fondamentales du sommeil, alors que nous sommes en état de veille. Il nous permet d’éviter la saturation de données et de fluidifier l’assimilation de celles-ci ; c’est donc paradoxalement dans ces moments où on ne fait rien qu’on mémorise réellement les informations, qu’on régule nos capacités d’attention et de concentration et qu’on optimise nos facultés d’innovation. De l’intérêt du mode par défaut en français En lisant cela, mon cerveau de professeure de lycée s’est retrouvé sur le coup un brin frustré : tout cela est bien joli, mais que puis-je en faire avec les élèves, concrètement ? Nous sommes tiraillés entre des programmes plus qu’ambitieux, la préparation aux nouvelles EAF, plus tard au grand oral, mais aussi le désir de faire vivre aux élèves des expériences de lecteurs et de scripteurs à la fois riches et utiles. Bref, à première vue, nous avons d’autres chats à fouetter que de nous occuper du réseau par défaut des élèves. Et si cela nous était bénéfique ? Nous avons déjà mentionné l’intérêt du mode par défaut pour la mémorisation (et pour les notions de grammaire, qui sont désormais évaluées à l’oral du bac, ce qui n’est pas du luxe) mais en français, favoriser la créativité et la pensée divergente de nos élèves peut également avoir un impact non négligeable sur leurs performances. En effet, nous déplorons souvent en commentaire que les élèves ne fassent pas les liens entre les œuvres, qu’ils ne perçoivent pas l’inspiration d’un mouvement chez un auteur, ou encore qu’ils n’adaptent pas leur plan a une autre problématique, a une autre vision du texte. Or, le mode par défaut, en faisant la part belle aux associations d’idées, en activant les zones qui développent l’empathie, c'est-à-dire la capacité à adopter le point de vue et le ressenti d’autrui, est une solution toute trouvée à ces défaillances. De même, quand les élèves bloquent, lors d’une dissertation, pour passer à la synthèse, qui demande tout de même un déplacement de point de vue parfois difficile à réaliser, le réseau par défaut peut aussi aider. Autre application du mode par défaut : l’appropriation des lectures. Certains (généralement des lecteurs qui ont déjà cette pratique) exploiteront naturellement le mode par défaut pour se mettre dans la peau d’un personnage et assimiler ses expériences – et par extension la lecture. D’autres, en revanche, auront besoin d’être davantage guidés par des exercices plus cadrés, mais qui mobiliseront indirectement cette faculté à déplacer son point de vue, d’où l’intérêt dans tous les cas de développer le réseau par défaut. Des temps de vagabondage mental pendant le cours ? J.-P. Lachaux ne cesse de le répéter d’un écrit à l’autre : il est impossible (et malsain !) d’être concentré(e) en permanence, d’où son idée de « bulles » d’attention de durée prédéfinie. Que nous le voulions ou non, nos élèves ont besoin de décrocher régulièrement, et cela dépend de leurs ressources attentionnelles propres, du moment de la journée et de leur hygiène de vie (alimentation, sport, interactions sociales) : la durée de concentration chez l’adulte est de 20 minutes maximum ; elle diminue a 15, voire à 10, chez les enfants et les adolescents, sans parler des personnes atteintes de TDAH… Or, nous avons tendance a toujours vouloir maintenir les élèves en activité, à mettre leur cerveau à ébullition, en oubliant que cela ne sera efficace que si ces moments sont entourés de temps de « récupération », un peu comme lors d’un effort physique. Seulement, nous ne maîtrisons pas toutes les données. Tout d'abord, il y a fort à parier que nos collègues cherchent eux aussi à optimiser leur temps de cours au maximum, de sorte que nous ne pouvons pas anticiper comment et en quelle proportion les élèves décrocheront en mode par défaut dans notre cours, avant ou après. Ensuite, notre société fabrique de plus en plus des individus qui fuient l’ennui comme la peste : en témoigne cette étude du psychologue T. Wilson qui, en 2014, n’a laissé qu’un appareil a électrochocs à des volontaires enfermés dans une salle d’attente et dépossédés de tout outil de distraction (téléphones, tablettes, livres…). Quinze minutes plus tard, deux tiers des hommes et un tiers des femmes s’étaient eux-mêmes infligés des électrochocs, tant le fait de patienter leur paraissait insupportable. La synthèse de Michel Desmurget sur l’impact des écrans sur les fonctions cognitives, dans son ouvrage délibérément provocateur, nous rappelle par ailleurs combien l’attention de nos enfants est capturée au quotidien par les réseaux sociaux, plateformes vidéos, etc. Ce temps consacré aux écrans, outre qu’il n’est pas investi dans d’autres activités plus constructives comme les interactions sociales, ne l’est pas non plus dans du temps de vagabondage mental, soit du mode par défaut… et cela éclaire tout de suite beaucoup mieux l’extension dramatique des troubles attentionnels dans notre société. En clair : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Si nous voulons que nos élèves assimilent bien notre cours, il faut leur en donner les moyens au sein du cours. Comment exploiter le mode par défaut sans perdre de temps en cours ? Deux contraintes s’ajoutent en pratique. La première est que les élèves ont chacun des rythmes et des intérêts pour les matières variés, de sorte qu’ils « vagabondent » naturellement a des moments différents. La seconde est que pour ce qui est de la créativité, l’effet positif du mode par défaut est accru si la personne se rend elle-même compte du décrochage, ce qui est le principe de base de la méditation de pleine conscience. Dans ce deuxième cas, la personne travaille en effet sa métacognition, une faculté qui est par ailleurs fondamentale pour la compréhension des erreurs et leur remédiation. Exploiter le mode par défaut au fil de la séance Pour renforcer la mémorisation, et harmoniser au mieux les temps de cerveaux en mode par défaut, je propose (car ce n’est pas une recette miracle pour tous les élèves) la structure suivante : L’idéal serait tout d’abord de ménager un temps court (5-10 min) d’acclimatation, donc une activité peu couteuse en énergie, pour que les élèves qui « sont » encore dans le cours précédent par un vagabondage mental, aient le temps de raccrocher à la thématique et à la problématique du cours. Ensuite serait bienvenu un temps plus couteux en terme d’attention (réflexion sur un cas-limite, une situation-problème, et/ou un apport théorique avec prise de note autonome). Ce temps, pour être mieux marqué comme important par le cerveau de l’élève, doit inclure un intérêt (plaisir direct du mode d’enseignement, indirect par projection modérée dans un avenir proche) et ne pas excéder 15 minutes. Dans l’idéal toujours, ce temps pourrait être suivi d’un moment d’appropriation. Une solution très simple est la « dictée » de la leçon (soit avec un brin de temps en plus que nécessaire pour qu’ils aient le temps de « décrocher », soit avec des reformulations variées) : les élèves mobilisent des facultés mécaniques et ont le temps de la fixer en mémoire. Peut-être plus couteuse en temps, l’autre solution est de proposer aux élèves un moment de méditation autour de la leçon. Le principe est simple : ils peuvent être dans la position qu’ils souhaitent à condition que celle-ci soit confortable et qu’elle les isole des autres, au moins visuellement ; l’enseignant répète en boucle les notions principales du cours pendant 4 à 5 minutes d’une voix monocorde. Notez que la fixation des informations ne sera effective que si les élèves se sont réellement engagés dans l’activité précédente. Ce temps ne doit pas être trop long, au risque de réellement perdre les élèves. Enfin, une série d’exercices pourra à la fois permettre à ceux qui en ont besoin, de poursuivre leur vagabondage mental (surtout si les exercices en question sont mécaniques), et aux autres, de mettre en application ce qu’ils auront assimilé pendant le temps d’appropriation. Travailler régulièrement sur la métacognition et le réseau par défaut Vous pouvez au quotidien demander à des élèves que vous surprenez dans la lune ce à quoi ils sont en train de penser. Vous pouvez demander aux élèves de marquer d’une barre les moments où ils décrochent de votre cours, sans que ce soit un facteur de sanction. Ils mentionnent à l’écrit ou à l’oral la pensée qui les a détournés de votre enseignement. De façon générale :  Attention aux travaux de groupe ! Ils sont très populaires, et a raison, parce qu’ils permettent aux élèves de se confronter à d'autres points de vue et d’apprendre ainsi les uns des autres, mais ce dispositif provoque des mises en mode par défaut malvenues parce que certains ne supportent pas le chaos sonore qui en résulte et préfèrent décrocher. Et de fait, une pollution sonore empoisonne la réflexion de tous nos élèves, même s’ils savent la filtrer. Attention aux dictées ! Celles-ci ne sont réellement efficaces que pour les élèves qui maîtrisent l’orthographe, la syntaxe et la grammaire ; elles ne deviennent utiles en mode par défaut que si le professeur prend la peine de reformuler. La parole est d’argent, le silence est d’or… Mais il est difficile, voire courageux, selon les inspecteurs, de l’accepter. Mon souhait est évident : je ne le formule pas. BIBLIOGRAPHIE M. Desmurget, La Fabrique du crétin digital , Seuil, 2019. B. Baird, J. Smallwood, M. D. Mrazek, Inspired by distraction : mind wanderind facilities creative incubation , Psychological Science, vol 23, pp. 1117-1122, 2012. Josie Glausiusz, « Esprit vagabond, esprit fécond », Cerveau et psycho n° 46. Josie Glausiusz, « Éclairages », Cerveau et psycho n°119. Consultez d'autres articles sur les neurosciences Les émotions au service des apprentissages Apprendre en résistant Être attentif… ça s’apprend Des mémoires pour mieux apprendre L’éclairage des neurosciences en grammaire

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Mission prof': L'expression orale au collège
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Mission prof': L'expression orale au collège

Notre nouvelle collection de guides pratiques Mission Prof' accueillit son deuxième livre : Stimuler l'expression orale.Une mine d'idées pour aider vos élèves à s’exprimer au collège !

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Fables (Livres VII à XI) - Jean de La Fontaine

Téléchargez  gratuitement le livret pédagogique des Fables (livres VII à XI)  de Jean de La Fontaine pour accompagner vos élèves dans l’étude de ces textes emblématiques.

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Professeur Albert, lauréat du prix La science se livre

Professeur Albert, lauréat du prix La science se livre

Le jury, présidé par Denis Guthleben, attaché scientifique au Comité pour l'histoire du CNRS, rédacteur en chef d'Histoire de la recherche contemporaine, et composé d'experts du monde scientifique, issus du CNRS, du CEA, de l'Observatoire de Paris, du monde du livre (BNF, réseau de lecture publique, libraires) et de la jeunesse, a primé  "Professeur Albert présente la relativité, même pas peur". Pour le prix adolescents, des élèves des collèges Armande Béjart de Meudon, Pasteur de Neuilly et Michelet de Vanvesont également pris part au vote. En savoir plus Témoignage de Carola Strang, Directrice éditoriale, en vidéo     Nathan contribue activement à l'éveil de la curiosité scientifique en publiant des livres de sciences, ludiques et accessibles. Basés sur l'expérimentation et le goût de l'observation des enfants, ils permettent dès le plus jeune âge d'apprivoiser les grands concepts et de développer le goût pour les sciences. A propos du livre documentaire "Pr Albert présente : La relativité, même pas peur ! " Ce livre très illustré permet aux enfants de saisir en un clin d’œil ce qu’est la théorie de la relativité d’Albert Einstein, et comprendre le monde qui les entoure ! Chaque concept est expliqué en double-pages, infographies à l’appui. Comment mesurer le temps ? Qu’est-ce que la vitesse, le mouvement et les systèmes de référence ? Pourquoi peut-on dire que le temps se dilate et que les masses augmentent ? Autant de questions auxquelles le livre répond dans un texte accessible à tous, avec des illustrations teintées d’humour. En savoir plus

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Léon, un livre essentiel

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Léon, un livre essentiel

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L’Aube à Birkenau, un livre précieux
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L’Aube à Birkenau, un livre précieux

Pendant une vingtaine d’années, David Teboul, documentariste cinéaste, a enregistré des entretiens avec Simone Veil. Il en a fait L’Aube à Birkenau , un ouvrage avec de nombreuses images, contenant aussi des récits où il présente de manière très personnelle chaque moment rapporté. Publié aux éditions des Arènes en 2019, L’Aube à Birkenau est désormais un beau livre de poche paru chez Pocket le 10 novembre 2021, qui peut être proposé aux collégiens et aux lycéens. L’Aube à Birkenau , une installation puis un livre Depuis leur rencontre en 2003 pour réaliser un documentaire sur Simone Veil, David Teboul a engagé une longue conversation avec elle qui s’est poursuivie jusqu’au crépuscule de sa vie. Et pour accompagner l’entrée au Panthéon de Simone et Antoine Veil le 1er juillet 2018, il lui a été donné de créer une œuvre. Ce fut L’Aube à Birkenau , installation en cinq tableaux qui trouve sa genèse dans les propos qu’elle lui a un jour confiés à Birkenau : « Les arbres pour moi surtout sur la route dans certains trajets, il faisait très froid et j’ai le souvenir que ces arbres pris dans la glace, c’était l’un des rares moments où l’on avait un sentiment de beauté. » Cette œuvre sonore et visuelle, « hommage à la fois au parcours politique exceptionnel de Simone Veil et à la survivante d’Auschwitz » 1 , honorait la mémoire des millions de déportés raciaux, Juifs et Tziganes. Un an plus tard, sous le même titre, David Teboul publiait un livre écrit à partir des enregistrements de plus de quarante heures d’entretiens avec Simone Veil. Des voix et des images La voix et le visage de Simone occupent la plus grande partie du texte. On y trouve son témoignage très précis sur l’enfance, la déportation, le retour et la vie d’après. David Teboul a également enregistré des dialogues avec Marceline, la plus jeune déportée de Birkenau qui sera l’amie de toujours ainsi que des conversations avec sa sœur Denise. Dès lors, le lecteur n’est plus le destinataire d’un discours mais le témoin d’un amour, d’une amitié, d’une extraordinaire complicité. La douleur fait surgir une émotion plus vive encore, une émotion qu’expriment les portraits en très gros plan où l’on voit les yeux de Simone Veil gonflés de larmes retenues. En retrait, dans une typographie réservée habituellement aux interventions orales, David Teboul écrit un texte à la première personne pour raconter chacune de ces rencontres et se raconter aussi. Il rappelle les étapes d’une mémoire qui se réveille. Il évoque, comme une scène initiatique, la projection à la télévision du feuilleton américain Holocauste et de la participation de Simone Veil au débat qui l’a suivi, puis il accompagne le livre de souvenirs et de réflexions. Parce que les voix se répondent et que les images se suivent en se répétant parfois à un détail près, le livre est presque déjà un film. 1 . Présentation par David Teboul de L’Aube à Birkenau , « Œuvre sonore et visuelle en cinq tableaux. Pour accompagner l’entrée deSimone Veil et de son époux Antoine dans la crypte du Panthéon. » POUR DES ÉLÈVES DES COLLÈGES ET DES LYCÉES L’Aube à Birkenau pourra être lu en 3 e pour répondre à la question « se raconter, se représenter », ou en 2de dans le cadre de l’étude de la littérature d’idées. Télécharger le dossier UN ACCOMPAGNEMENT PÉDAGOGIQUE SUR LES SITES DE LA NRP Vous trouverez sur les sites de la NRP une séquence pédagogique pour aborder le livre au collège et au lycée, accompagnée d’un entretien avec David Teboul.

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Pendant une vingtaine d’années, David Teboul, documentariste cinéaste, a enregistré des entretiens avec Simone Veil. Il en a fait L’Aube à Birkenau , un ouvrage avec de nombreuses images, contenant aussi des récits où il présente de manière très personnelle chaque moment rapporté. Publié aux éditions des Arènes en 2019, L’Aube à Birkenau est désormais un beau livre de poche paru chez Pocket le 10 novembre 2021, qui peut être proposé aux collégiens et aux lycéens. L’Aube à Birkenau , une installation puis un livre Depuis leur rencontre en 2003 pour réaliser un documentaire sur Simone Veil, David Teboul a engagé une longue conversation avec elle qui s’est poursuivie jusqu’au crépuscule de sa vie. Et pour accompagner l’entrée au Panthéon de Simone et Antoine Veil le 1er juillet 2018, il lui a été donné de créer une œuvre. Ce fut L’Aube à Birkenau , installation en cinq tableaux qui trouve sa genèse dans les propos qu’elle lui a un jour confiés à Birkenau : « Les arbres pour moi surtout sur la route dans certains trajets, il faisait très froid et j’ai le souvenir que ces arbres pris dans la glace, c’était l’un des rares moments où l’on avait un sentiment de beauté. » Cette œuvre sonore et visuelle, « hommage à la fois au parcours politique exceptionnel de Simone Veil et à la survivante d’Auschwitz » 1 , honorait la mémoire des millions de déportés raciaux, Juifs et Tziganes. Un an plus tard, sous le même titre, David Teboul publiait un livre écrit à partir des enregistrements de plus de quarante heures d’entretiens avec Simone Veil. Des voix et des images La voix et le visage de Simone occupent la plus grande partie du texte. On y trouve son témoignage très précis sur l’enfance, la déportation, le retour et la vie d’après. David Teboul a également enregistré des dialogues avec Marceline, la plus jeune déportée de Birkenau qui sera l’amie de toujours ainsi que des conversations avec sa sœur Denise. Dès lors, le lecteur n’est plus le destinataire d’un discours mais le témoin d’un amour, d’une amitié, d’une extraordinaire complicité. La douleur fait surgir une émotion plus vive encore, une émotion qu’expriment les portraits en très gros plan où l’on voit les yeux de Simone Veil gonflés de larmes retenues. En retrait, dans une typographie réservée habituellement aux interventions orales, David Teboul écrit un texte à la première personne pour raconter chacune de ces rencontres et se raconter aussi. Il rappelle les étapes d’une mémoire qui se réveille. Il évoque, comme une scène initiatique, la projection à la télévision du feuilleton américain Holocauste et de la participation de Simone Veil au débat qui l’a suivi, puis il accompagne le livre de souvenirs et de réflexions. Parce que les voix se répondent et que les images se suivent en se répétant parfois à un détail près, le livre est presque déjà un film. 1 . Présentation par David Teboul de L’Aube à Birkenau , « Œuvre sonore et visuelle en cinq tableaux. Pour accompagner l’entrée deSimone Veil et de son époux Antoine dans la crypte du Panthéon. » POUR DES ÉLÈVES DES COLLÈGES ET DES LYCÉES L’Aube à Birkenau pourra être lu en 3 e pour répondre à la question « se raconter, se représenter », ou en 2de dans le cadre de l’étude de la littérature d’idées. Télécharger le dossier UN ACCOMPAGNEMENT PÉDAGOGIQUE SUR LES SITES DE LA NRP Vous trouverez sur les sites de la NRP une séquence pédagogique pour aborder le livre au collège et au lycée, accompagnée d’un entretien avec David Teboul.

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Un livre a le même prix partout

Un livre a le même prix partout

Promulguée le 10 août 1981, la loi sur le prix unique du livre (dite loi « Lang ») est entrée en vigueur le 1er janvier 1982 en instaurant le système du prix unique du livre en France : toute personne qui publie ou importe un livre est tenue de fixer pour ce livre un prix de vente au public. Ainsi, un livre est vendu partout en France au même prix.  La loi du prix unique du livre à trois objectifs fondamentaux :  l’égalité des citoyens devant le livre, qui sera vendu au même prix sur tout le territoire national; le maintien d’un réseau décentralisé très dense de distribution, grâce aux libraires, notamment dans les zones défavorisées; le soutien au pluralisme dans la création et l’édition en particulier pour les ouvrages difficiles. Le prix unique est peu connu du public. Il l’est d’autant moins à l’heure où l’on a pris l’habitude de comparer et de négocier sans arrêt les prix. Il est donc apparu important de rappeler à travers une campagne nationale menée par le Syndicat de la Librairie française , l’existence et les objectifs du prix unique du livre et de convaincre ce faisant les lecteurs qu’au même prix une librairie leur offre bien davantage.  Que vous achetiez votre livre papier, numérique ou audio dans une librairie physique, sur un site libraire ou chez un géant du Web, le livre a le même prix partout. Alors, pensez à soutenir vos libraires indépendants lors de vos achats de lecture pour l’été. Revue de presse à propos de cette campagne Lire l'article d'Actualitté  Lire l'article de Livres Hebdo Lire l'article d'Europe 1

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4 contes de sorcières - Anthologie

Téléchargez gratuitement le livret pédagogique de l'anthologie : 4 Contes de sorcières pour accompagner vos élèves dans leur découverte de cet univers ensorcelant.

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