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Les Choses humaines, une affaire intime à travers le prisme de la justice

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Un distanciel à visage humain : promouvoir la réciprocité des échanges par un blogue de classe
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Un distanciel à visage humain : promouvoir la réciprocité des échanges par un blogue de classe

Par Anthony Soron Quand le confinement a été établi en mars 2020, certains élèves ont ressenti comme une déferlante tomber sur eux. Force est de constater que la conscience professionnelle des professeurs les a conduits, malgré eux, à tendre jusqu’à la rupture le principe de la continuité pédagogique. Or, à rebours de cette transmission de savoirs et d’exercices, un manque s’est rapidement fait sentir sur lequel la communauté éducative continue de réfléchir. La qualité de cette continuité pédagogique ne dépend-elle pas fondamentalement de la mise en place d’un espace numérique ergonomique propice à l’instauration d’une réciprocité des échanges ? Le blogue* de la classe ou l’œuvre collective ouverte On comprendra dès lors que bon nombre de professeurs ont pris l’initiative de créer des blogues de classe en privilégiant des « blogues académiques » à partir de leur adresse professionnelle, d’abord pour déposer des éléments de cours, proposer des liens internet d’approfondissement (extraits de documentaires audiovisuels, articles en ligne, etc.) voire pour engager des activités ludiques. Pour autant, il est apparu à quelques-uns que cette transmission à sens unique avait ses limites. Le blogue ne pouvant être réellement celui d’une classe qu’à la condition que les élèves y jouent un rôle actif, non pas simplement en tant que récepteurs mais aussi comme dépositaires. Un professeur stagiaire (2019-2020 : donc confiné en mars) nous a d’ailleurs fait part de ce qui l’a conduit à concevoir un blogue pour chacune de ses deux classes. Tout a commencé par son questionnement sur l’intérêt qu’un élève puisse, par le biais de l’Espace Numérique de Travail, « mettre à jour son humeur ». Cette action instinctive ne lui semblait pas inintéressante, mais finalement assez peu productive d’un point de vue pédagogique. D’où sa démarche, en classe virtuelle, de demander aux élèves de commenter et d’expliciter leurs changements d’humeur. La réponse de l’élève lui indiquant que son « smiley » était lié au visionnage d’un film comique qui l’avait beaucoup fait rire, a constitué un déclic, d’autant plus vibrant que d’autres élèves se sont pris au jeu, et se sont mis à raconter ce qu’ils percevaient pour expliquer ce qu’ils ressentaient. Et si la conception d’un blogue permettait, du point de vue du professeur, une meilleure connaissance de la culture de ses élèves, et du point de vue de ces derniers, la reconnaissance des goûts de chacun par ses pairs ? C’est à partir de cette problématique que ce professeur s’est pris au jeu, devenant, pour ainsi dire, un « blogueur », ou plus rigoureusement, un directeur de publication du blogue de classe. Le travail de conception l’a conduit ensuite à une réflexion pédagogique afin que le blogue de classe lié à sa discipline ne perde pas toute cohérence et reste corrélé aux apprentissages scolaires qu’il souhaite mettre en pratique. Quoi de neuf docteur ? La structuration d’un blogue de classe reste évidemment très libre et dépend des objectifs qu’on lui confère. Une « norme » semble toutefois s’installer, celle de le concevoir comme un journal de bord partagé. Ainsi, parmi les expériences concrètes mises en œuvre depuis le mois de mars, certains professeurs ont retenu une pratique existant déjà depuis longtemps en présentiel à l’école primaire. Le vendredi au plus tard, les élèves s’inscrivent à un « Quoi de neuf ? » qui donnera lieu le lundi matin à une chronique, si besoin en classe virtuelle, au cours de laquelle chacun évoque dans un temps court un sujet qui lui tient à cœur ou ayant marqué sa semaine. Il peut s’agir d’un livre dont l’élève a envie de parler, ou d’une chanson qu’il ou elle a découverte ou a eu plaisir à réentendre, d’un film ou d’un épisode d’une série. Cela peut aussi impliquer une situation vécue, une rencontre, un imprévu qui mérite d’être raconté. Pendant la période de confinement, cette modalité d’échanges a connu un franc succès. Pour éviter que cela ne dévie vers un forum fourre-tout, il faut en définir les règles. Soit, d’abord, évoquer un sujet susceptible d’intéresser les autres et d’éveiller la curiosité de tous ; ensuite, opter pour une présentation à la fois courte et explicite : le format d’un « tweet » de 120 caractères pouvant être privilégié pour la proposition, et une durée de 4 minutes pour la chronique elle-même. Il est indispensable de passer du temps à la fois pour décider quels sujets peuvent faire l’objet d’une chronique, et pour donner un cadre formel aux interventions tant écrites qu’orales (sur le niveau de langage à employer, ainsi que le ton approprié et la correction indispensable de la langue). En fonction de ces critères établis et par le biais de commentaires, les autres élèves de la classe doivent donc déterminer l’intérêt et la pertinence de chaque proposition, le blogue devenant un support de communication à questionner, et le cas échéant à critiquer, afin d’en optimiser la fonction et la forme. Il est conseillé aux élèves d’écrire leur chronique avant de la dire, un peu comme cela se ferait à la radio. Ces « brèves de quotidien », recueillies de façon hebdomadaire, peuvent être regroupées dans un recueil annuel. Le(s) mot(s) de la semaine Le blogue peut également servir de support à des exercices ritualisés, par exemple pour des observations et une étude du lexique. La période que nous traversons appelle beaucoup d’interrogations chez les élèves. Comme les adultes, ils se trouvent contraints de vivre une situation pour le moins anxiogène. Depuis le mois de mars, nous sommes confrontés à une quantité non négligeable d’expressions et de mots nouveaux, qui, au fur et à mesure de leur emploi et de leur répétition dans les médias deviennent les marqueurs lexicaux d’une situation de crise durable. « Crise sanitaire », « distanciation sociale », « gestes barrière », sans parler des dérivés du verbe « confiner », sont devenus de véritables signes du temps. Tous ces mots nouveaux ou remis au goût du jour pour nommer la situation actuelle ne renvoient pas qu’à la crise du Covid-19. Le néologisme « trumpisme » est ainsi employé en référence à l’idéologie singulière de l’ex-président étatsunien. En tout état de cause, la façon individuelle avec laquelle les élèves s’emparent du sens des mots a pu aboutir à des interprétations intéressantes : « la distanciation sociale, c’est la mise à distance des gens », « la distanciation sociale ? Elle était là avant le Covid, non ? » ou encore « La distanciation sociale, seul un SDF peut en parler ! ». Les blogues de classe rendent possible une segmentation à la fois hebdomadaire et thématique avec des rubriques régulières comme « Le mot de la semaine », « Le livre de la semaine », « L’anecdote de la semaine » ou encore « Le film » ou « Le fait d’actualité » de la semaine. Ils peuvent constituer des espaces interactifs d’échanges impliquant activement les élèves. Depuis les premières heures du premier confinement, ils se sont multipliés et ont progressivement muté du point de vue de leurs enjeux et de leurs finalités. Désormais, beaucoup sont devenus tout autre chose qu’un simple espace de travail valorisant le contenu des cours et proposant des prolongements à ces derniers. Le blogue « nouvelle génération », ou si l’on préfère « post confinement », permet de rendre compte de la relation que les élèves entretiennent avec le monde qui les entoure et avec leur propre culture. Dans un environnement virtuel un peu glacial, on se réjouit de trouver des espaces où chacun peut laisser une trace et faire entendre sa voix. ADOPTONS L’ORTHOGRAPHE QUÉBÉCOISE ! Le terme « blogue* » correspond à une francisation proposée par l’Office québécois de la langue française en 2000, visant à remplacer l’anglicisme « blog » (« journal personnel sur internet »). CRÉER UN BLOGUE EN TOUTE SÉCURITÉ La création d’un blogue impliquant différentes contraintes notamment en termes de droit, il est vivement conseillé d’en saisir les enjeux d’utilisation. Pour répondre à la majorité des questions, voici trois liens utile. - Un support de réflexion sur le site de l’académie de Paris - Des réponses aux questions d’ordre juridique - Un mode d’emploi pour démontrer, si c’était nécessaire, que la création d’un blogue demeure un jeu d’enfants même pour un « non-millénial »  NRP- mars 2021 Lire d'autres articles sur l'enseignement à distance

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Par Antony Soron Quand le confinement a été établi en mars 2020, certains élèves ont ressenti comme une déferlante tomber sur eux. Force est de constater que la conscience professionnelle des professeurs les a conduits, malgré eux, à tendre jusqu’à la rupture le principe de la continuité pédagogique. Or, à rebours de cette transmission de savoirs et d’exercices, un manque s’est rapidement fait sentir sur lequel la communauté éducative continue de réfléchir. La qualité de cette continuité pédagogique ne dépend-elle pas fondamentalement de la mise en place d’un espace numérique ergonomique propice à l’instauration d’une réciprocité des échanges ? Le blogue* de la classe ou l’œuvre collective ouverte On comprendra dès lors que bon nombre de professeurs ont pris l’initiative de créer des blogues de classe en privilégiant des « blogues académiques » à partir de leur adresse professionnelle, d’abord pour déposer des éléments de cours, proposer des liens internet d’approfondissement (extraits de documentaires audiovisuels, articles en ligne, etc.) voire pour engager des activités ludiques. Pour autant, il est apparu à quelques-uns que cette transmission à sens unique avait ses limites. Le blogue ne pouvant être réellement celui d’une classe qu’à la condition que les élèves y jouent un rôle actif, non pas simplement en tant que récepteurs mais aussi comme dépositaires. Un professeur stagiaire (2019-2020 : donc confiné en mars) nous a d’ailleurs fait part de ce qui l’a conduit à concevoir un blogue pour chacune de ses deux classes. Tout a commencé par son questionnement sur l’intérêt qu’un élève puisse, par le biais de l’Espace Numérique de Travail, « mettre à jour son humeur ». Cette action instinctive ne lui semblait pas inintéressante, mais finalement assez peu productive d’un point de vue pédagogique. D’où sa démarche, en classe virtuelle, de demander aux élèves de commenter et d’expliciter leurs changements d’humeur. La réponse de l’élève lui indiquant que son « smiley » était lié au visionnage d’un film comique qui l’avait beaucoup fait rire, a constitué un déclic, d’autant plus vibrant que d’autres élèves se sont pris au jeu, et se sont mis à raconter ce qu’ils percevaient pour expliquer ce qu’ils ressentaient. Et si la conception d’un blogue permettait, du point de vue du professeur, une meilleure connaissance de la culture de ses élèves, et du point de vue de ces derniers, la reconnaissance des goûts de chacun par ses pairs ? C’est à partir de cette problématique que ce professeur s’est pris au jeu, devenant, pour ainsi dire, un « blogueur », ou plus rigoureusement, un directeur de publication du blogue de classe. Le travail de conception l’a conduit ensuite à une réflexion pédagogique afin que le blogue de classe lié à sa discipline ne perde pas toute cohérence et reste corrélé aux apprentissages scolaires qu’il souhaite mettre en pratique. Quoi de neuf docteur ? La structuration d’un blogue de classe reste évidemment très libre et dépend des objectifs qu’on lui confère. Une « norme » semble toutefois s’installer, celle de le concevoir comme un journal de bord partagé. Ainsi, parmi les expériences concrètes mises en œuvre depuis le mois de mars, certains professeurs ont retenu une pratique existant déjà depuis longtemps en présentiel à l’école primaire. Le vendredi au plus tard, les élèves s’inscrivent à un « Quoi de neuf ? » qui donnera lieu le lundi matin à une chronique, si besoin en classe virtuelle, au cours de laquelle chacun évoque dans un temps court un sujet qui lui tient à cœur ou ayant marqué sa semaine. Il peut s’agir d’un livre dont l’élève a envie de parler, ou d’une chanson qu’il ou elle a découverte ou a eu plaisir à réentendre, d’un film ou d’un épisode d’une série. Cela peut aussi impliquer une situation vécue, une rencontre, un imprévu qui mérite d’être raconté. Pendant la période de confinement, cette modalité d’échanges a connu un franc succès. Pour éviter que cela ne dévie vers un forum fourre-tout, il faut en définir les règles. Soit, d’abord, évoquer un sujet susceptible d’intéresser les autres et d’éveiller la curiosité de tous ; ensuite, opter pour une présentation à la fois courte et explicite : le format d’un « tweet » de 120 caractères pouvant être privilégié pour la proposition, et une durée de 4 minutes pour la chronique elle-même. Il est indispensable de passer du temps à la fois pour décider quels sujets peuvent faire l’objet d’une chronique, et pour donner un cadre formel aux interventions tant écrites qu’orales (sur le niveau de langage à employer, ainsi que le ton approprié et la correction indispensable de la langue). En fonction de ces critères établis et par le biais de commentaires, les autres élèves de la classe doivent donc déterminer l’intérêt et la pertinence de chaque proposition, le blogue devenant un support de communication à questionner, et le cas échéant à critiquer, afin d’en optimiser la fonction et la forme. Il est conseillé aux élèves d’écrire leur chronique avant de la dire, un peu comme cela se ferait à la radio. Ces « brèves de quotidien », recueillies de façon hebdomadaire, peuvent être regroupées dans un recueil annuel. Le(s) mot(s) de la semaine Le blogue peut également servir de support à des exercices ritualisés, par exemple pour des observations et une étude du lexique. La période que nous traversons appelle beaucoup d’interrogations chez les élèves. Comme les adultes, ils se trouvent contraints de vivre une situation pour le moins anxiogène. Depuis le mois de mars, nous sommes confrontés à une quantité non négligeable d’expressions et de mots nouveaux, qui, au fur et à mesure de leur emploi et de leur répétition dans les médias deviennent les marqueurs lexicaux d’une situation de crise durable. « Crise sanitaire », « distanciation sociale », « gestes barrière », sans parler des dérivés du verbe « confiner », sont devenus de véritables signes du temps. Tous ces mots nouveaux ou remis au goût du jour pour nommer la situation actuelle ne renvoient pas qu’à la crise du Covid-19. Le néologisme « trumpisme » est ainsi employé en référence à l’idéologie singulière de l’ex-président étatsunien. En tout état de cause, la façon individuelle avec laquelle les élèves s’emparent du sens des mots a pu aboutir à des interprétations intéressantes : « la distanciation sociale, c’est la mise à distance des gens », « la distanciation sociale ? Elle était là avant le Covid, non ? » ou encore « La distanciation sociale, seul un SDF peut en parler ! ». Les blogues de classe rendent possible une segmentation à la fois hebdomadaire et thématique avec des rubriques régulières comme « Le mot de la semaine », « Le livre de la semaine », « L’anecdote de la semaine » ou encore « Le film » ou « Le fait d’actualité » de la semaine. Ils peuvent constituer des espaces interactifs d’échanges impliquant activement les élèves. Depuis les premières heures du premier confinement, ils se sont multipliés et ont progressivement muté du point de vue de leurs enjeux et de leurs finalités. Désormais, beaucoup sont devenus tout autre chose qu’un simple espace de travail valorisant le contenu des cours et proposant des prolongements à ces derniers. Le blogue « nouvelle génération », ou si l’on préfère « post confinement », permet de rendre compte de la relation que les élèves entretiennent avec le monde qui les entoure et avec leur propre culture. Dans un environnement virtuel un peu glacial, on se réjouit de trouver des espaces où chacun peut laisser une trace et faire entendre sa voix. Adoptons l'orthographe québéquoise !  Le terme « blogue* » correspond à une francisation proposée par l’Office québécois de la langue française en 2000, visant à remplacer l’anglicisme « blog » (« journal personnel sur internet »). Créer un blogue en toute sécurité La création d’un blogue impliquant différentes contraintes notamment en termes de droit, il est vivement conseillé d’en saisir les enjeux d’utilisation. Pour répondre à la majorité des questions, voici trois liens utile. - Un support de réflexion sur le site de l’académie de Paris - Des réponses aux questions d’ordre juridique - Un mode d’emploi pour démontrer, si c’était nécessaire, que la création d’un blogue demeure un jeu d’enfants même pour un « non-millénial »  Consulter d'autres articles sur l'enseignement à distance Vers une redécouverte des QCM en français Développer l'écriture collaborative : un mur pour partager ses écrits Éloge paradoxal de la classe virtuelle : quand le distanciel interroge le présentiel Apprendre à distance Un collectif de professeurs « Corps enseignant – Corps apprenant », a mis au point une série de 5 fiches alliant humour et pédagogie pour aider les élèves à travailler à distance. Chaque fiche est accompagnée de conseils et exercices pour se détendre, se motiver, se déconnecter, etc. Et à y regarder de plus près, nous pouvons tous y trouver de l’inspiration… même en présentiel. NRP- mars 2021

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Monstres & cie au CDI ! - Lire au CDI
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Monstres & cie au CDI ! - Lire au CDI

Par Claire Rouveron, professeure documentaliste dans l’académie de Limoges, membre de l’A.P.D.E.N. « Faut-il avoir peur des livres qui font peur ? ». À l’instar d’Antonin, le jeune héros du roman de Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou 1 , le professeur documentaliste est amené à s’interroger sur les limites à ne pas franchir dans la découverte des livres. Comment accompagner les jeunes lecteurs dans la découverte de ce genre encore peu visible dans le milieu scolaire ? Quelles pratiques pédagogiques mettre en œuvre, en coopération avec le professeur de français ? « Le monstre, aux limites de l’humain » Le programme de français de la classe de 6 e permet une entrée dans le monde des créatures horrifiques en tout genre qui peuplent les contes et autres récits de notre enfance en s’interrogeant sur la figure du monstre. Qu’est-ce qu’un monstre ? Comment le définir ? Quel rôle va-t-il jouer dans l’histoire ? Quelles émotions ressent le lecteur ? Les réponses apportées à ces questions lors du cours de français permettent de s’approprier cette monstruosité et de maîtriser sa peur. Un travail plus particulier peut être mené au CDI sur la lecture d’albums et la représentation illustrée de ces figures monstrueuses. Il est intéressant de comparer par exemple l’histoire de Barbe Bleue, illustrée par Sébastien Mourrain chez Glénat 2 , et celle imaginée par Elsa Oriol pour l’École des Loisirs 3 . Les élèves réalisent à leur tour un portrait littéraire et plastique d’un monstre né de leur imagination ; leurs productions sont réunies afin de réaliser un « bestiaire monstrueux » sous format papier mais aussi numérique. Un prolongement de ce travail est mené dans le cadre de recherches sur les créatures monstrueuses, mythologiques et légendaires.  Un corpus d’ouvrages documentaires est mis à disposition des élèves incluant, au vu de l’appétence grandissante des jeunes lecteurs pour le manga, les Yokai, ces esprits qui peuplent le folklore japonais. Pour découvrir l’offre actuelle en mangas, l’accompagnement par le professeur documentaliste est nécessaire, violence et horreur pouvant être au rendez-vous dans la bande dessinée japonaise. Le travail de médiateur est ici primordial. Quand le fantastique flirte avec l’horreur Les élèves sont invités à découvrir plus particulièrement ce genre en classe de 4e et vont, avec leur professeur de français, questionner « la fiction pour interroger le réel ». Un corpus de nouvelles est proposé, mêlant les « incontournables » et des auteurs contemporains de littérature jeunesse. Suite à la lecture et l’étude de ces nouvelles, les élèves restituent leur lecture sous une forme originale qu’est la boîte de lecture. Le principe ? Les élèves doivent utiliser une boîte à chaussures dont ils décorent l’extérieur et l’intérieur sur le thème du fantastique et sur le livre retenu. Ils placent ensuite dans la boîte une dizaine d’objets rencontrés au cours de la lecture puis rédigent une fiche récapitulative dressant un inventaire des objets sélectionnés, la raison de leur présence dans la boîte et leur importance dans l’histoire. Le dernier travail demandé est la rédaction de leur avis personnel argumenté sur le livre 4 . Les élèves endossent ainsi le rôle de prescripteurs auprès de leurs camarades : une exposition des boîtes au CDI suscite nécessairement la curiosité des autres élèves qui sont alors enclins à emprunter les ouvrages ainsi mis à l’honneur. 1. Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou, L’Ecole des loisirs, 2016 2. Jean-Pierre Kerloch’, Sébastien Mourrain, Barbe-Bleue, Glénat, 2007 3. Charles Perrault, Elsa Oriol, La Barbe bleue, L’Ecole des loisirs, 2007 4. Exemples de réalisations d’élèves visibles sur ce site.   NOTION INFO-DOCUMENTAIRE : NATURE PHYSIQUE DE L’INFORMATION La nature physique de l'information désigne les signes utilisés dans un document pour y inscrire des informations. Ces signes peuvent être textuels, iconiques ou sonores. Ils dépendent de la structure du document. Définition complète à consulter ici. Bibliographie Fictions 10 nouvelles fantastiques : de l’Antiquité à nos jours , Castor Poche Flammarion, 2005 Anthony Horowitz, La photo qui tue : neuf histoires à vous glacer le sang , Hachette jeunesse, 2007 Jean-Pierre Kerloch’, Mourrain Sébastien, Barbe-Bleue , Glénat, 2007 Charles Perrault, Elsa Oriol, La Barbe bleue , L’Ecole des loisirs, 2007 Stéphane Chomienne, Histoires de vampires , Belin / Gallimard, 2010 Marie-Aude Murail, Amour, vampire et loup-garou , L’École des loisirs, 2016 Cécile Pelissier-Folcolini, Le veston ensorcelé : et autres nouvelles inquiétantes : anthologie , Hatier, 2018 Bertrand Puard, Série Trouille académie , Poulpe Fictions Vincent Villeminot, Série Hôtel des frissons , Nathan Livres documentaires Judy Allen, L'encyclopédie de la fantasy. Dans le monde des créatures imaginaires, Rouge et or, 2010. Erich Ballinger, ABC des monstres , École des loisirs, 1998. Sylvie Baussiere et Nicolas Martelle, Animaux et créatures de la mythologie , Milan jeunesse, 2015. Émilie Beaumont, Sabine Boccador,  Créatures fantastiques. Fleurus, 2010. Archibald Brooks, Joshua Kraik, Vampirologie : la véritable histoire des âmes déchues , Milan jeunesse, 2010. Daugey, Fleur / Thommen, Sandrine. Yôkai ! le monde étrange des monstres japonais . Actes Sud junior, 2017. 51 p. Delaroche, Jack. Les monstres . Fleurus, 2021. 32 p. La grande imagerie. ISBN 978-2215158066 Duprat, Guillaume. Dans la peau des monstres. Saltimbanque, 2019. 28 p. Frattini, Stéphane. La vie des monstres : sorcières, vampires, loups-garous ... Milan, 2002. 37 p. Les essentiels Milan junior, 31. ISBN 2-7459-0704-2 Lécuyer, Philippe. Diable, zombies, monstres et compagnie . La Martinière jeunesse, 2011. ISBN  978-2-7324-4343-0 Loon, Paul van / Brébisson, Florence de. Tout savoir sur les vampires, les monstres, etc. Le Livre de poche jeunesse, 2010,Le livre de poche jeunesse.  

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Peau de chagrin - Honoré de Balzac

Téléchargez  gratuitement  le livret pédagogique de Peau de chagrin d' Honoré de Balzac pour aider vos élèves à décrypter toute la richesse de ce roman.

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Rencontrer l'autre - Anthologie

Téléchargez  gratuitement le livret pédagogique de l'anthologie Rencontrer l’autre pour accompagner vos élèves dans l’étude de ces textes majeurs.

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Nathan Actu

Nathan Actu

Vos manuels au diapason de l'actualité grâce aux ressources sélectionnées et didactisées par nos auteurs, disponibles en lettres, langues et sciences humaines. 

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Fables (Livres VII à XI) - Jean de La Fontaine

Téléchargez  gratuitement le livret pédagogique des Fables (livres VII à XI)  de Jean de La Fontaine pour accompagner vos élèves dans l’étude de ces textes emblématiques.

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Pauca Meae - Victor Hugo

Téléchargez gratuitement le livret pédagogique pour accompagner vos élèves dans l’étude de cette œuvre profondément émouvante.

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Cahiers Collège

Cahiers Collège

Découvrez en intégralité les cahiers en Sciences Humaines, Langues Vivantes, Sciences et Lettres. Profitez-en pour testez les démo numériques de l’ensemble de ces cahiers offrant le meilleur du papier et le meilleur du numérique.

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Apollinaire et l'héritage médiéval

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Séquence pédagogique

Apollinaire et l'héritage médiéval

Cette séquence offre une entrée originale dans Alcools en soulignant l'inspiration médiévale dans des poèmes de Guillaume Apollinaire, poète aussi érudit que moderne et inventif.

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Figure de Monstres - Anthologie

Téléchargez gratuitement le livret pédagogique de l'anthologie Figures de monstres pour accompagner vos élèves dans l’étude de ces récits captivants.

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« Mon nom est Personne »

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Fiche élève

« Mon nom est Personne »

"Mon nom est Personne", affirme Ulysse pour tromper le cyclope. En prenant connaissance de cet épisode de l'Odyssée, les élèves sont également amenés à réfléchir aux catégories grammaticales des noms et des pronoms.

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L’IA générative : une révolution dans la création automatisée ? - Technologies
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L’IA générative : une révolution dans la création automatisée ? - Technologies

Par Pierre Bourgeois, professeur de mathématiques Les nouvelles possibilités qu’offre l’intelligence artificielle dite « générative » remettent profondément en question notre conception traditionnelle de la créativité et de l’originalité. Si une machine peut générer du contenu artistique ou littéraire de manière autonome, comme c’est déjà le cas actuellement, des interrogations sur le rôle de l’homme en tant que créateur et sur la nature même de la créativité apparaissent. Tout au long de l’année, nous vous proposons une série d’articles sur l’IA générative, son impact dans nos vies et dans les métiers de l’éducation. Quels changements dans nos vies ? Une révolution ? Les avancées actuelles de l’intelligence artificielle générative (IA) font penser à d’autres moments clés de l’histoire où l’humanité a connu des changements profonds. Peut-être vivons-nous un tel moment, une véritable révolution qui transforme de manière significative de nombreux domaines tels que la création artistique, la recherche scientifique, la conception de produits et plus généralement la façon d’utiliser l’ensemble des connaissances humaines accumulées au cours des siècles. L’arrivée d’internet a envoyé au pilon dictionnaires et encyclopédies, seuls outils de référence au siècle dernier pour obtenir des informations et des connaissances fiables. Google, les moteurs de recherche et Wikipédia ont balayé tout cela. Le monde du travail va-t-il subir un changement de la même ampleur que celui vécu lors de la révolution industrielle, quand le passage de l’artisanat à la production à grande échelle a radicalement transformé la société ? Sans disparaître, des dizaines de métiers seront affectés. Pour les rédacteurs, journalistes, traducteurs, graphistes, designers, professionnels du droit et de la finance, l’automatisation des tâches répétitives et laborieuses et l’assistance apportée par les machines aux processus de production et de création vont modifier les compétences requises et la nature de leur travail. Leur nombre diminuera drastiquement. En 2000, 600 traders travaillaient au siège de la banque d’affaires de New York Goldman Sachs, ils ne sont plus que deux en 2023. Va-t-on vers des mutations encore plus profondes, comparables à celles de la Renaissance puis des Lumières qui ont remis en question les croyances établies et ont ouvert de nouvelles voies de compréhension du monde ? Avec l’IA, notre rapport à la vérité évolue : peut-on croire ce que l’on lit, ce que l’on voit, ce que l’on entend ? Que sait faire l’IA générative ? Aujourd’hui, l’IA générative est capable de produire des textes, des images, de la musique, des vidéos et d’autres formes de contenus dont le niveau de qualité et de réalisme les rend indiscernables des productions humaines. Grâce à l’apprentissage profond (le fameux « deep learning »), les modèles d’IA générative peuvent imiter le style, la structure et même l’esthétique humaine dans des processus de création qui nécessitent l’utilisation d’immenses quantités de données. Tous les formats de productions sont concernés. L’IA sait générer du texte : des modèles, dont le plus célèbre est le médiatique « ChatGPT » de la firme OpenAI, sont capables de produire des articles de presse, des résumés, des histoires fictives, voire des poèmes. À partir de descriptions textuelles, l’IA peut aussi créer une image qui peut paraître authentique mais qui n’existe pas réellement. L’IA compose aussi des mélodies, des harmonies et des rythmes originaux, dans un style particulier ou à partir d’un thème donné. Une IA générative peut même composer une chanson qui imite à la perfection le style d’un chanteur, à tel point qu’en avril dernier, le groupe Universal a demandé à la plateforme de musique en ligne Spotify de retirer des dizaines de milliers de morceaux générés par des IA qui utilisent les voix de leurs artistes. Comme pour les images, des modèles d’IA peuvent prendre une description textuelle d’une scène ou d’une action et générer une séquence vidéo correspondante, même si cela requiert des ordinateurs très puissants et des quantités énormes de données. En fournissant une description comme « un chat jouant avec une balle dans un jardin ensoleillé » le programme d’IA génère une séquence vidéo réaliste respectant la demande. Comment en est-on arrivé là ? L’histoire des sciences montre que, très souvent, des raisonnements abstraits et des concepts théoriques précèdent les découvertes techniques. Voici deux exemples fascinants qui ont joué un rôle dans l’invention de l’informatique d’abord, puis dans l’apparition de l’intelligence artificielle. Leibniz et le code binaire Dans son livre Explication de l’arithmétique binaire (1703), le mathématicien Gottfried Wilhelm Leibniz expose en détail ses idées sur l’utilisation du système binaire pour les calculs mathématiques. Il simplifie, se débarrasse des encombrants chiffres 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 que nous utilisons tous les jours, pour ne garder que le 0 et le 1. Leibniz présente sa vision théorique d’une machine à calculer binaire, qu’il = essaiera même de construire en utilisant des sphères de métal qui peuvent occuper 2 positions, « haute » pour représenter le 1 et « basse » pour le 0. Il n’y parviendra pas. Il faudra attendre 240 ans pour que le premier ordinateur programmable voie le jour. Ne reprochons pas trop à Leibniz son échec. À son époque, l’électricité, base de l’électronique actuelle, n’était encore qu’un phénomène mystérieux ; Benjamin Franklin, qui allait domestiquer la foudre, n’est né qu’en 1706. En 1943, avec l’invention de l’ordinateur, Leibniz aurait pu voir les conséquences extraordinaires de ses idées sur le système binaire, et serait fasciné par la numérisation actuelle de nos sociétés où tout, textes, images, vidéos, est codé sous la forme d’une suite de 1 et de 0. « Bonjour », c’est « 01000010 01101111 01101110 01101010 01101111 01110101 01110010 » dans la mémoire des ordinateurs. Un peu long pour nous, mais tellement pratique à utiliser pour nos programmes informatiques. On peut y appliquer des calculs mathématiques, on peut les transmettre d’un clic à l’autre bout du monde sans la moindre erreur. Réseaux neuronaux En 1943, Warren McCulloch, neurologue et psychiatre américain, et Walter Pitts, brillant étudiant en mathématiques, collaborent et proposent de modéliser le fonctionnement d’un neurone biologique. Ils créent le modèle « McCulloch-Pitts », une abstraction mathématique qui imite un vrai neurone. C’est un neurone abstrait hyper simplifié, pour des raisons de calculabilité, et ça marche : en connectant plusieurs de ces neurones artificiels, on peut réaliser n’importe quel calcul logique ou arithmétique. En 1957, Frank Rosenblatt invente le « Perceptron », premier neurone artificiel ayant des capacités d’apprentissage. Plus tard, dans les années 1980, Geoffrey Hinton, chercheur canadien, met au point son algorithme de « rétropropagation de l’erreur » : désormais les réseaux de neurones peuvent s’améliorer automatiquement et apprendre. Les bases théoriques de l’apprentissage automatique sont posées. Tout est allé très vite. Trente ans plus tard, les applications pratiques des concepts théoriques de l’apprentissage automatique peuvent être utilisées par quiconque possède un ordinateur et une liaison internet. Geoffrey Hinton, qui a aujourd’hui 76 ans, peut écrire, si ce n’est déjà fait, ses mémoires en utilisant ChatGPT-4. Que sait faire la machine ? La question de la collaboration entre l’homme et la machine a suscité de nombreuses réflexions et interrogations. La réalité rattrape-t-elle la science-fiction ? Les futurologues trop sages vont-ils voir leurs prédictions dépassées en quelques années ? Son inconcevable puissance Il est difficile de réaliser à quel point les ordinateurs actuels peuvent atteindre des vitesses de calcul stupéfiantes. Imaginons un compteur aussi lent par rapport à nous que nous le sommes, pauvres humains, par rapport à un ordinateur. Si ce compteur hyper lent dit « un » aujourd’hui, il dira « deux » dans cent mille ans et « trois » dans deux cent mille ans… Difficile aussi de se rendre compte des immenses capacités dans les traitements de données (les fameux « data ») : ChatGPT-2 a été entraîné sur un ensemble massif de données contenant des centaines de giga-octets de texte seulement. La taille exacte de l’ensemble de données n’a d’ailleurs pas été divulguée publiquement par OpenAI. Pour comparer, en septembre 2021, la version anglaise de Wikipedia occupait environ 21 giga-octets de données – images et vidéos comprises – compressées. Une IA générative est entrainée et apprend à partir de volumes énormes, et la course au gigantisme n’est pas finie. Le plus gros ordinateur actuel, le supercalculateur « Frontier », conçu par Hewlett Packard, vient d’être vendu à une entreprise qui compte le louer aux firmes qui créent des IA génératives. Ses talents d’imitation En 1950, Alan Turing, mathématicien, logicien et cryptographe britannique dont les travaux pionniers ont jeté les bases de l’informatique moderne (Turing est connu aussi pour son rôle crucial dans le décodage des codes allemands pendant la Seconde Guerre mondiale) a proposé un test pour évaluer la capacité d’une machine à produire un comportement intelligent indiscernable de celui d’un être humain. Un humain interrogateur engage une conversation écrite avec deux participants, dissimulés à sa vue ; l’un est un être humain, l’autre est une machine ou un programme d’intelligence artificielle. Si la machine parvient à tromper l’interrogateur en se faisant passer, dans un pourcentage significatif des interactions, pour un être humain, alors elle réussit le test de Turing. Ce test, qui a marqué les débats sur la question « Une machine peut-elle penser ? » est aujourd’hui bien dépassé : en 2014 une machine appelée « Eugene Goostman » a réussi à convaincre plus de 30 % des juges qu’elle était un être humain. Pourtant, même si « Eugene » est parvenu à tromper son monde, on ne peut pas dire que cette machine pense. Elle imite seulement le comportement intelligent d’un être humain de manière extrêmement convaincante et efficace. La machine ne pense pas, elle imite le fonctionnement du cerveau humain. Chaque époque a comparé le cerveau humain à l’objet technologique le plus avancé : une horloge complexe avec ses mécanismes d’engrenages, plus tard une machine à vapeur, avec ses leviers et ses processus mécaniques, dans l’Antiquité un système hydraulique. Comparer le cerveau à un ordinateur n’est qu’une étape de plus. Les transhumanistes, partisans de la « singularité technologique », qui croient que dans un futur proche l’intelligence artificielle deviendrait si avancée qu’elle atteindrait et dépasserait la conscience humaine vont peut-être devoir attendre encore un peu.  

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L’IA générative : une révolution dans la création automatisée ? - Technologies
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L’IA générative : une révolution dans la création automatisée ? - Technologies

Par Pierre Bourgeois, professeur de mathématiques Les nouvelles possibilités qu’offre l’intelligence artificielle dite « générative » remettent profondément en question notre conception traditionnelle de la créativité et de l’originalité. Si une machine peut générer du contenu artistique ou littéraire de manière autonome, comme c’est déjà le cas actuellement, des interrogations sur le rôle de l’homme en tant que créateur et sur la nature même de la créativité apparaissent. Tout au long de l’année, nous vous proposons une série d’articles sur l’IA générative, son impact dans nos vies et dans les métiers de l’éducation. Quels changements dans nos vies ? Une révolution ? Les avancées actuelles de l’intelligence artificielle générative (IA) font penser à d’autres moments clés de l’histoire où l’humanité a connu des changements profonds. Peut-être vivons-nous un tel moment, une véritable révolution qui transforme de manière significative de nombreux domaines tels que la création artistique, la recherche scientifique, la conception de produits et plus généralement la façon d’utiliser l’ensemble des connaissances humaines accumulées au cours des siècles. L’arrivée d’internet a envoyé au pilon dictionnaires et encyclopédies, seuls outils de référence au siècle dernier pour obtenir des informations et des connaissances fiables. Google, les moteurs de recherche et Wikipédia ont balayé tout cela. Le monde du travail va-t-il subir un changement de la même ampleur que celui vécu lors de la révolution industrielle, quand le passage de l’artisanat à la production à grande échelle a radicalement transformé la société ? Sans disparaître, des dizaines de métiers seront affectés. Pour les rédacteurs, journalistes, traducteurs, graphistes, designers, professionnels du droit et de la finance, l’automatisation des tâches répétitives et laborieuses et l’assistance apportée par les machines aux processus de production et de création vont modifier les compétences requises et la nature de leur travail. Leur nombre diminuera drastiquement. En 2000, 600 traders travaillaient au siège de la banque d’affaires de New York Goldman Sachs, ils ne sont plus que deux en 2023. Va-t-on vers des mutations encore plus profondes, comparables à celles de la Renaissance puis des Lumières qui ont remis en question les croyances établies et ont ouvert de nouvelles voies de compréhension du monde ? Avec l’IA, notre rapport à la vérité évolue : peut-on croire ce que l’on lit, ce que l’on voit, ce que l’on entend ? Que sait faire l’IA générative ? Aujourd’hui, l’IA générative est capable de produire des textes, des images, de la musique, des vidéos et d’autres formes de contenus dont le niveau de qualité et de réalisme les rend indiscernables des productions humaines. Grâce à l’apprentissage profond (le fameux « deep learning »), les modèles d’IA générative peuvent imiter le style, la structure et même l’esthétique humaine dans des processus de création qui nécessitent l’utilisation d’immenses quantités de données. Tous les formats de productions sont concernés. L’IA sait générer du texte : des modèles, dont le plus célèbre est le médiatique « ChatGPT » de la firme OpenAI, sont capables de produire des articles de presse, des résumés, des histoires fictives, voire des poèmes. À partir de descriptions textuelles, l’IA peut aussi créer une image qui peut paraître authentique mais qui n’existe pas réellement. L’IA compose aussi des mélodies, des harmonies et des rythmes originaux, dans un style particulier ou à partir d’un thème donné. Une IA générative peut même composer une chanson qui imite à la perfection le style d’un chanteur, à tel point qu’en avril dernier, le groupe Universal a demandé à la plateforme de musique en ligne Spotify de retirer des dizaines de milliers de morceaux générés par des IA qui utilisent les voix de leurs artistes. Comme pour les images, des modèles d’IA peuvent prendre une description textuelle d’une scène ou d’une action et générer une séquence vidéo correspondante, même si cela requiert des ordinateurs très puissants et des quantités énormes de données. En fournissant une description comme « un chat jouant avec une balle dans un jardin ensoleillé » le programme d’IA génère une séquence vidéo réaliste respectant la demande. Comment en est-on arrivé là ? L’histoire des sciences montre que, très souvent, des raisonnements abstraits et des concepts théoriques précèdent les découvertes techniques. Voici deux exemples fascinants qui ont joué un rôle dans l’invention de l’informatique d’abord, puis dans l’apparition de l’intelligence artificielle. Leibniz et le code binaire Dans son livre Explication de l’arithmétique binaire (1703), le mathématicien Gottfried Wilhelm Leibniz expose en détail ses idées sur l’utilisation du système binaire pour les calculs mathématiques. Il simplifie, se débarrasse des encombrants chiffres 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 que nous utilisons tous les jours, pour ne garder que le 0 et le 1. Leibniz présente sa vision théorique d’une machine à calculer binaire, qu’il = essaiera même de construire en utilisant des sphères de métal qui peuvent occuper 2 positions, « haute » pour représenter le 1 et « basse » pour le 0. Il n’y parviendra pas. Il faudra attendre 240 ans pour que le premier ordinateur programmable voie le jour. Ne reprochons pas trop à Leibniz son échec. À son époque, l’électricité, base de l’électronique actuelle, n’était encore qu’un phénomène mystérieux ; Benjamin Franklin, qui allait domestiquer la foudre, n’est né qu’en 1706. En 1943, avec l’invention de l’ordinateur, Leibniz aurait pu voir les conséquences extraordinaires de ses idées sur le système binaire, et serait fasciné par la numérisation actuelle de nos sociétés où tout, textes, images, vidéos, est codé sous la forme d’une suite de 1 et de 0. « Bonjour », c’est « 01000010 01101111 01101110 01101010 01101111 01110101 01110010 » dans la mémoire des ordinateurs. Un peu long pour nous, mais tellement pratique à utiliser pour nos programmes informatiques. On peut y appliquer des calculs mathématiques, on peut les transmettre d’un clic à l’autre bout du monde sans la moindre erreur. Réseaux neuronaux En 1943, Warren McCulloch, neurologue et psychiatre américain, et Walter Pitts, brillant étudiant en mathématiques, collaborent et proposent de modéliser le fonctionnement d’un neurone biologique. Ils créent le modèle « McCulloch-Pitts », une abstraction mathématique qui imite un vrai neurone. C’est un neurone abstrait hyper simplifié, pour des raisons de calculabilité, et ça marche : en connectant plusieurs de ces neurones artificiels, on peut réaliser n’importe quel calcul logique ou arithmétique. En 1957, Frank Rosenblatt invente le « Perceptron », premier neurone artificiel ayant des capacités d’apprentissage. Plus tard, dans les années 1980, Geoffrey Hinton, chercheur canadien, met au point son algorithme de « rétropropagation de l’erreur » : désormais les réseaux de neurones peuvent s’améliorer automatiquement et apprendre. Les bases théoriques de l’apprentissage automatique sont posées. Tout est allé très vite. Trente ans plus tard, les applications pratiques des concepts théoriques de l’apprentissage automatique peuvent être utilisées par quiconque possède un ordinateur et une liaison internet. Geoffrey Hinton, qui a aujourd’hui 76 ans, peut écrire, si ce n’est déjà fait, ses mémoires en utilisant ChatGPT-4. Que sait faire la machine ? La question de la collaboration entre l’homme et la machine a suscité de nombreuses réflexions et interrogations. La réalité rattrape-t-elle la science-fiction ? Les futurologues trop sages vont-ils voir leurs prédictions dépassées en quelques années ? Son inconcevable puissance Il est difficile de réaliser à quel point les ordinateurs actuels peuvent atteindre des vitesses de calcul stupéfiantes. Imaginons un compteur aussi lent par rapport à nous que nous le sommes, pauvres humains, par rapport à un ordinateur. Si ce compteur hyper lent dit « un » aujourd’hui, il dira « deux » dans cent mille ans et « trois » dans deux cent mille ans… Difficile aussi de se rendre compte des immenses capacités dans les traitements de données (les fameux « data ») : ChatGPT-2 a été entraîné sur un ensemble massif de données contenant des centaines de giga-octets de texte seulement. La taille exacte de l’ensemble de données n’a d’ailleurs pas été divulguée publiquement par OpenAI. Pour comparer, en septembre 2021, la version anglaise de Wikipedia occupait environ 21 giga-octets de données – images et vidéos comprises – compressées. Une IA générative est entrainée et apprend à partir de volumes énormes, et la course au gigantisme n’est pas finie. Le plus gros ordinateur actuel, le supercalculateur « Frontier », conçu par Hewlett Packard, vient d’être vendu à une entreprise qui compte le louer aux firmes qui créent des IA génératives. Ses talents d’imitation En 1950, Alan Turing, mathématicien, logicien et cryptographe britannique dont les travaux pionniers ont jeté les bases de l’informatique moderne (Turing est connu aussi pour son rôle crucial dans le décodage des codes allemands pendant la Seconde Guerre mondiale) a proposé un test pour évaluer la capacité d’une machine à produire un comportement intelligent indiscernable de celui d’un être humain. Un humain interrogateur engage une conversation écrite avec deux participants, dissimulés à sa vue ; l’un est un être humain, l’autre est une machine ou un programme d’intelligence artificielle. Si la machine parvient à tromper l’interrogateur en se faisant passer, dans un pourcentage significatif des interactions, pour un être humain, alors elle réussit le test de Turing. Ce test, qui a marqué les débats sur la question « Une machine peut-elle penser ? » est aujourd’hui bien dépassé : en 2014 une machine appelée « Eugene Goostman » a réussi à convaincre plus de 30 % des juges qu’elle était un être humain. Pourtant, même si « Eugene » est parvenu à tromper son monde, on ne peut pas dire que cette machine pense. Elle imite seulement le comportement intelligent d’un être humain de manière extrêmement convaincante et efficace. La machine ne pense pas, elle imite le fonctionnement du cerveau humain. Chaque époque a comparé le cerveau humain à l’objet technologique le plus avancé : une horloge complexe avec ses mécanismes d’engrenages, plus tard une machine à vapeur, avec ses leviers et ses processus mécaniques, dans l’Antiquité un système hydraulique. Comparer le cerveau à un ordinateur n’est qu’une étapde plus. Les transhumanistes, partisans de la « singularité technologique », qui croient que dans un futur proche l’intelligence artificielle deviendrait si avancée qu’elle atteindrait et dépasserait la conscience humaine vont peut-être devoir attendre encore un peu.  

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