Résultat de recherche pour "Ancien R%C3%A9gime"

Filtrer

Aucun résultat pour cette recherche

Filtrer
Voir l'article

Le Mariage de Figaro - Beaumarchais

Téléchargez gratuitement le livret pédagogique du Mariage de Figaro de Beaumarchais pour accompagner vos élèves dans l’étude de cette pièce emblématique du théâtre français.

Voir l'article
Le banquet de Cléopâtre

2

Ressources
complémentaires

Logo de la revue d'appartenance NRP

Fiche élève

Le banquet de Cléopâtre

Une évocation de la relation historique et mythique entre Cléopâtre et Antoine sous la plume de Pline l’Ancien et de Shakespeare ainsi que sous le pinceau de Tiepolo.

Voir l'article
Accompagner les lycéens et les parents pour mieux comprendre la réforme

Accompagner les lycéens et les parents pour mieux comprendre la réforme

La réforme lancée par le Ministère de l’Education nationale concerne d’une part le baccalauréat, et d’autre part l’organisation du lycée, et ceci, pour les voies générale et technologique. Cette réforme se met en place dès cette année et se poursuivra jusqu’en 2021. Pourquoi cette transformation du lycée et du baccalauréat ? Cette transformation part du constat que le baccalauréat en vigueur jusqu’alors est devenu trop complexe dans son organisation. Les épreuves en terminale sont plus nombreuses que dans les autres pays d’Europe, et concentrées dans un temps très court. D’autre part, ce baccalauréat ne semblait pas véritablement faire levier vers les études supérieures : si le taux de réussite au baccalauréat général et technologique était élevé (90% en moyenne), une fois dans l’enseignement supérieur, quasiment les deux tiers des étudiants n’arrivaient pas au terme des études qu’ils avaient démarrées. Les mesures prises ont donc pour ambition de simplifier et moderniser le Bac et son organisation, mais aussi de favoriser la réussite des études supérieures. Afin que chaque lycéen puisse tirer les meilleurs bénéfices de cette réforme, il est nécessaire de bien comprendre les enjeux et modes de fonctionnement de ce nouveau lycée, et d’être acteur de son orientation dès l’entrée au lycée. Les faits marquants de la réforme La disparition des filières En voie générale  : les séries S (scientifique), ES (économique et social) et L (littéraire), mises en place depuis 1993 en classes de première et terminale, sont supprimées au profit d’un socle de culture commune et d’enseignement de spécialité : Mathématiques, Physique-chimie, Histoire-géographie, Littérature, Langues et cultures de l’antiquité, Arts… En voie technologique : les classes de première et de terminale conservent leurs huit séries, correspondant chacune à des spécialités précises. Le principe est d’offrir plus de flexibilité aux lycéens , permettant de faire des choix plus ajustés à leurs véritables motivations, et d’éviter certains biais tels que la survalorisation du Bac S, ou a contrario la sous-valorisation du bac L par exemple. L’instauration d’un contrôle continu Afin d’assurer une évaluation des connaissances qui prenne d’avantage en compte les efforts réalisés dans la durée, et d’éviter les accidents qui peuvent fausser l’évaluation lors d’un Bac condensé en fin d’année, le contrôle continu est mis en place et participe à hauteur de 40% dans la note finale du bac. Des nouveaux programmes La finalité de mieux relier la fin des études secondaires avec les études supérieures passe par la rédaction de nouveaux programmes dans toutes les matières. La rédaction se fait en consultation de la communauté éducative, impliquant des experts, pédagogues et des représentants aussi bien du lycée que des filières post-bac. Voir nos articles : Réforme du lycée 2019 : en quoi consiste la mission des éditeurs ? Réforme du lycée 2019 : rencontre avec les enseignants-auteurs L’accompagnement à l’orientation Depuis le choix des spécialités jusqu’à la finalisation d’études réussies dans les filières choisies, en passant par le choix des vœux sur Parcoursup, les élèves vont devoir faire des choix d’orientation. Voir notre article : Réussir PARCOURSUP, l’enjeu des élèves de Terminale Afin d’accompagner les lycéens, un dispositif et des ressources d’accompagnement significatifs sont mis en place au lycée. Ce dernier est mis en place dès l’entrée en seconde, avec un calendrier annuel et des échéances précises, et l’implication de l’établissement tant dans l’information et le conseil aux élèves, que dans les décisions et le soutien des dossiers. Le calendrier de la réforme ​ Nathan accompagne les élèves et les parents pour comprendre cette réforme Ces transformations peuvent être vécues comme une opportunité, mais aussi comme un facteur d’incertitude ou de stress, que ce soit par les parents ou les élèves. Si les choix du lycée, de Parcoursup et des études supérieures ne doivent pas être pris à la légère, il est essentiel de garder le recul sur les finalités de vie de l’élève. En effet, il sera amené à évoluer, mûrir, affiner sa personnalité et ses choix tout au long des années à venir. Pour aider les parents et les élèves à comprendre la réforme du lycée et du baccalauréat et initier des démarches de réflexion et de construction de projet d’orientation, Nathan propose l’ouvrage « Comprendre la réforme du lycée ». ​ Le livre qui explique la réforme du Lycée ! Toutes les réponses aux questions que se posent les lycéens (et futurs lycéens) et les parents sur les nouvelles épreuves du Bac et sur les choix des spécialités pour l'orientation. - Le nouveau lycée expliqué : le choix des spécialités, le contrôle continu, le Bac 2021... - Un accompagnement à l'orientation : des méthodes, un test pour connaître ses intérêts, des aides... - Un carnet à remplir : recherches personnelles, objectifs d'orientation, suivi par classe... L'autrice : Juliette Hua est coach en orientation. Elle propose conseils et bilans de personnalité aux adultes, adolescents et étudiants dans une perspective de meilleure compréhension de soi et de ses projets de vie. Commander l’ouvrage

Voir l'article
Le siècle de Louis XIV : art, culture et politique

1

Ressources
complémentaires

Ressource vidéo

Le siècle de Louis XIV : art, culture et politique

Découvrir la vie et les réalisations de Louis XIV et comprendre les principes de la monarchie absolue de droit divin.

Voir l'article
Outils pour le confinement : élèves aux besoins éducatifs particuliers
Logo de la revue d'appartenance Speakeasy

Outils pour le confinement : élèves aux besoins éducatifs particuliers

Enseigner à distance est déjà un défi. Enseigner à des élèves aux besoins éducatifs particuliers peut sembler d'autant plus difficile. Heureusement les enseignants dans ce domaine utilisent déjà avec leurs élèves de nombreux outils qui peuvent s'avérer utiles pendant le confinement. En faisant le tour des sites académiques, nous avons trouvé plusieurs pistes différentes : L'équipe de l'Ecole inclusive de l'académie de Nancy Metz a mis en ligne un document spécifique avec des conseils pou r assurer la continuité pédagogique pour des élèves aux BEP . Il contient des liens vers des padlets avec des suggestions pour les enseignants d'EBEP en général, et un autre spécifiquement pour les enseignants d'élèves autistes, des conseils spécifiques pour aider les élèves avec peu ou pas d'accès aux outils numériques et le cas concret du blog d'une classe avec son emploi du temps d'une journée. Renaud Taillard nous a déjà présenté l'utilisation des TICE au service des langues dans des dispositifs ULIS. Pendant le confinement, ces outils deviennent les supports principaux de la continuité pédagogique. Chaque semaine, ou épisode, a un programme de matières variées , dont l'anglais, grâce aux C@psulis, petites vidéos avec des avatars animés préparées par les enseignants et les élèves.

Voir l'article
Nathan accompagne vos élèves dans l’apprentissage de l’Enseignement Scientifique

Nathan accompagne vos élèves dans l’apprentissage de l’Enseignement Scientifique

Le but de l’ Enseignement Scientifique (tronc commun de la filière générale du lycée) est de donner une formation scientifique à tous les élèves. Il vise notamment trois objectifs : contribuer à faire de chaque élève une personne lucide , consciente de ce qu’elle est, de ce qu’est le monde et de ce qu’est sa relation au monde ; contribuer à faire des élèves des citoyens responsables , qui connaissent les conséquences de leurs actions sur le monde et disposent des outils nécessaires pour les analyser et les anticiper  ; contribuer au développement en chaque élève d’un esprit rationnel, autonome et éclairé , capable d’exercer une analyse critique face aux fausses informations et aux rumeurs. Le nouveau manuel d’Enseignement Scientifique Terminale des Éditions Nathan répond à tous ces objectifs du programme, renouvelé en 2024, pour suivre au plus près de nombreux sujets actuels , aux enjeux de santé , d’ environnement et de société . Par exemple, le thème « Science, climat et société » fait intervenir les expressions « combustion de substances carbonées fossiles » et « artificialisation des sols » (l’ancien programme parlait d’hydrocarbures et de déforestation), des changements de vocabulaire pris en compte dans l’édition 2024 du manuel.  Le thème « Le futur des énergies » a été plus fortement remanié : la partie «  empreinte carbone et production d’énergie  », qui se trouvait dans le premier thème de l’ancien programme, a été mise à jour dans ce nouveau manuel. Les documents actualisés aideront les élèves à mieux comprendre que produire de l’énergie en contribuant le moins possible au changement climatique ou à la dégradation de la planète est devenu un enjeu majeur de la transition écologique . Les élèves pourront ainsi mieux travailler leur esprit critique . Le travail sur les graphes orientés dans le cadre de l’optimisation du transport de l’électricité n’est plus au programme. Il a été notamment remplacé par un travail autour de la mise en place d’une installation photovoltaïque . Toujours conformément au nouveau programme, le maillage européen des réseaux électriques est également mis en avant dans ce nouveau manuel, avec une activité innovante se basant sur l’exploitation d’un site Internet présentant quasiment en temps réel les filières de production et de distribution d’électricité. Côté environnement, les projections pour le climat du futur et les risques associés , basés sur les travaux du GIEC , ainsi que les scénarios de transition écologique sont bien sûr toujours présents dans ce manuel. Les enseignants pourront consulter à ce sujet un résumé du 6e rapport d’évaluation du GIEC   : Concernant le thème « Une histoire du vivant », l’intégration des concepts mathématiques a été revue et simplifiée . Comme le préconise le programme, les liens avec les mathématiques sont indiqués dans le manuel par une flèche double, permettant de mettre en avant les allers-retours entre situation contextualisée et formalisme mathématique. Dans ce thème, de nouvelles activités visent à donner aux élèves les moyens de mieux appréhender quelques enjeux en termes de santé : SARS-CoV-2 et vaccination , concept one health (voir à ce sujet la conférence One Health : La santé des écosystèmes , proposée par l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines). Il s’agit là d’une actualisation fondamentale , à la fois pour tenir compte des programmes, mais aussi de l’ évolution de la biologie , aussi bien sur les connaissances que sur les concepts . L’ intelligence artificielle , en constante évolution, a également pris une part notable dans ce nouveau programme : dans l’édition 2024 du manuel Nathan, l’entrée mathématique a été simplifiée , et l’ IA générative a été intégrée, pour tenir compte des changements importants de ce champ. Le programme a connu des ajustements en 2023 pour la classe de Première. Ces modifications ont été prises en compte dans le manuel Enseignement scientifique 1re publié en 2023. Pour en savoir plus sur nos manuels : Enseignement Scientifique 1re   Enseignement Scientifique Terminale   Accédez directement au Bulletin officiel n°25 du 22 Juin 2023 : Modification du programme d’Enseignement Scientifique de 1re   Modification du programme d’Enseignement Scientifique de Terminale   

Voir l'article
À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique
Logo de la revue d'appartenance NRP

À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique

Par Claire Beilin-Bourgeois, avec Véronique Vieux, professeure de Lettres modernes, organisatrice du salon Plumes en Seine Lovée dans un méandre de La Seine, Elbeuf est une ancienne cité drapière dont le nom affleure dans les récits de Maupassant et de Flaubert. La ville abrite le collège-lycée Fénelon, qui organise depuis 2019 un projet audacieux autour de la lecture. Chaque année à l’automne, il se concrétise par un événement original : le salon Plumes en Seine, le seul de ce type, organisé entièrement en milieu scolaire. Les classes Évasion-lecture La classe lecture se déroule sur un cycle de 2 ans (6 e /5 e ) que l’élève s’engage avec ses parents à suivre jusqu’au bout. Elle implique deux heures par semaine en plus de l’emploi du temps habituel. Chaque cours de Français débute par 5 minutes de lecture à haute voix. Les collègues des autres disciplines s’associent au projet en faisant alternativement des lectures en lien avec leur matière. Grâce à cette sensibilisation au plaisir que donne la lecture, le bonus de temps est consacré aux activités dans le cadre des heures « Évasion Lecture ». Verbatim « J’aime que les profs lisent au début ou à la fin du cours car cela nous fait découvrir d’autres livres » (Jalaé, 6 e ) « La classe lecture m’a apporté beaucoup de choses, j’étais très timide et là je ne le suis plus, je n’aimais pas lire et maintenant j’adore. Je ne peux pas ne pas lire de la journée. » (Imany, 6 e ) « Ce que je préfère ce sont les 5 minutes de lecture avant de commencer le cours. » (Axel, 6 e ) « En 6 e , je ne voulais pas aller en classe lecture car on avait 2 heures en plus, mais en réalité c’est bien. Ça fait un an et demi que je suis là, je ne le regrette pas. » (Renan, 5 e ) « Quand notre professeur commence le cours, la première chose que l’on fait c’est la lecture d’un livre, du coup quand on commence, on est tous, comment dire, apaisés et surtout intéressés. » (Imane, 5 e ) Lire et faire Le projet est organisé autour d’une gamme d’activités que les professeurs veulent la plus étendue possible. L’activité première est … la lecture. Ainsi, une bibliothèque de classe permet aux élèves d’emprunter les ouvrages pour les lire, autant qu’ils le souhaitent. Suivent les activités autour des lectures. Certaines entrent dans un cadre rigoureusement scolaire, comme des exposés et des ateliers d’expression orale. Par ailleurs, les élèves participent à des rencontres et des échanges avec les écrivains. La liste des activités proposées s’allonge chaque année. Elle s’étend de la création de jeux de société et de calendriers sur un livre ou un thème à l’organisation d’un running culturel autour d’Elbeuf. Verbatim « J’aime les livres et je me suis dit " cette classe est faite pour moi " Et je ne le regrette pas ! Ce que j’aime dans cette classe lecture c’est qu’il y a 2 heures d’évasion lecture par semaine, on présente des livres, on peut en emprunter, on fait des exposés sur différents thèmes et on fait des sorties scolaires. » (Tom, 6 e ) « J’adore travailler à plusieurs pour faire nos jeux et aussi travailler l’oral. » (Nina, 6 e ) « J’aime la classe lecture car c’est une classe où l’on fait toujours quelque chose, un projet est toujours en cours. » (Amina, 5 e ) « Trois auteurs cette année qui sont intervenus dans notre classe pour nous parler de leur métier. » (Célia, 5 e ) Le salon Plumes en Seine Le salon du livre Plumes en Seine se déroule en novembre au sein de l’établissement. Les enseignants à l’origine du projet, Marie-Laure Ankersmit, Pascal Lozay et Véronique Vieux, ont installé un véritable continuum entre les activités de la classe et le salon. Les élèves de la classe lecture œuvrent à sa préparation, et les auteurs qui participent au salon sont invités à intervenir dans les classes. À l’instar de tous les salons du livre, celui d’Elbeuf reçoit des écrivains, des libraires, des éditeurs, de Normandie et d’ailleurs. C’est d’ailleurs un normand, Michel Bussi, ancien élève de l’école, qui a parrainé la première édition, suivi en 2021 par Anny Duperey et en 2022 par Philippe Torreton. Verbatim « Le salon du livre nous a permis de découvrir 50 auteurs dont 1 invité d’honneur. Il y a aussi des auteurs qui interviennent dans notre classe pour nous expliquer leur métier et comment écrire un livre. » (Alban, 5 e ) « La préparation du salon du livre, s’occuper des invités : mener ce projet du début à la fin du haut de leurs 12 ans représentait une grosse responsabilité. » (Parents de Julian, 5 e ) Des enjeux au-delà de la lecture ? Au détour d’une phrase, nombreux sont les élèves qui disent que le bénéfice qu’ils retirent du projet dépasse l’accès à la lecture. Peu à peu, les échanges réguliers permettent de vaincre sa timidité, de commencer l’heure de cours plus détendus, d’acquérir une certaine aisance à l’oral. Une manière, donc, d’entretenir des relations simples entre pairs, de laisser un peu plus de place à l’imaginaire et au jeu dans la classe, ce qui n’a rien d’anecdotique. « Le projet Évasion lecture », analyse un parent d’élève, « c'est, à l'école, l'accompagnement de nos enfants dans l'exploitation de leur monde intérieur, par-delà des notions d’apprentissage pur. C’est une ouverture aux mondes, réel, imaginaire et artistique, et aux autres, car il porte en lui de nombreux échanges et interactions entre les enfants et avec les adultes. C’est presque un maintien d’un lien de parentalité… de la petite histoire du soir. »

Voir l'article
À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique
Logo de la revue d'appartenance NRP

À Elbeuf, la lecture au cœur du projet pédagogique

Par Claire Beilin-Bourgeois, avec Véronique Vieux, professeure de Lettres modernes, organisatrice du salon Plumes en Seine Lovée dans un méandre de La Seine, Elbeuf est une ancienne cité drapière dont le nom affleure dans les récits de Maupassant et de Flaubert. La ville abrite le collège-lycée Fénelon, qui organise depuis 2019 un projet audacieux autour de la lecture. Chaque année à l’automne, il se concrétise par un événement original : le salon Plumes en Seine, le seul de ce type, organisé entièrement en milieu scolaire. Les classes Évasion-lecture La classe lecture se déroule sur un cycle de 2 ans (6 e /5 e ) que l’élève s’engage avec ses parents à suivre jusqu’au bout. Elle implique deux heures par semaine en plus de l’emploi du temps habituel. Chaque cours de Français débute par 5 minutes de lecture à haute voix. Les collègues des autres disciplines s’associent au projet en faisant alternativement des lectures en lien avec leur matière. Grâce à cette sensibilisation au plaisir que donne la lecture, le bonus de temps est consacré aux activités dans le cadre des heures « Évasion Lecture ». Verbatim « J’aime que les profs lisent au début ou à la fin du cours car cela nous fait découvrir d’autres livres » (Jalaé, 6 e ) « La classe lecture m’a apporté beaucoup de choses, j’étais très timide et là je ne le suis plus, je n’aimais pas lire et maintenant j’adore. Je ne peux pas ne pas lire de la journée. » (Imany, 6 e ) « Ce que je préfère ce sont les 5 minutes de lecture avant de commencer le cours. » (Axel, 6 e ) « En 6 e , je ne voulais pas aller en classe lecture car on avait 2 heures en plus, mais en réalité c’est bien. Ça fait un an et demi que je suis là, je ne le regrette pas. » (Renan, 5 e ) « Quand notre professeur commence le cours, la première chose que l’on fait c’est la lecture d’un livre, du coup quand on commence, on est tous, comment dire, apaisés et surtout intéressés. » (Imane, 5 e ) Lire et faire Le projet est organisé autour d’une gamme d’activités que les professeurs veulent la plus étendue possible. L’activité première est … la lecture. Ainsi, une bibliothèque de classe permet aux élèves d’emprunter les ouvrages pour les lire, autant qu’ils le souhaitent. Suivent les activités autour des lectures. Certaines entrent dans un cadre rigoureusement scolaire, comme des exposés et des ateliers d’expression orale. Par ailleurs, les élèves participent à des rencontres et des échanges avec les écrivains. La liste des activités proposées s’allonge chaque année. Elle s’étend de la création de jeux de société et de calendriers sur un livre ou un thème à l’organisation d’un running culturel autour d’Elbeuf. Verbatim « J’aime les livres et je me suis dit " cette classe est faite pour moi " Et je ne le regrette pas ! Ce que j’aime dans cette classe lecture c’est qu’il y a 2 heures d’évasion lecture par semaine, on présente des livres, on peut en emprunter, on fait des exposés sur différents thèmes et on fait des sorties scolaires. » (Tom, 6 e ) « J’adore travailler à plusieurs pour faire nos jeux et aussi travailler l’oral. » (Nina, 6 e ) « J’aime la classe lecture car c’est une classe où l’on fait toujours quelque chose, un projet est toujours en cours. » (Amina, 5 e ) « Trois auteurs cette année qui sont intervenus dans notre classe pour nous parler de leur métier. » (Célia, 5 e ) Le salon Plumes en Seine Le salon du livre Plumes en Seine se déroule en novembre au sein de l’établissement. Les enseignants à l’origine du projet, Marie-Laure Ankersmit, Pascal Lozay et Véronique Vieux, ont installé un véritable continuum entre les activités de la classe et le salon. Les élèves de la classe lecture œuvrent à sa préparation, et les auteurs qui participent au salon sont invités à intervenir dans les classes. À l’instar de tous les salons du livre, celui d’Elbeuf reçoit des écrivains, des libraires, des éditeurs, de Normandie et d’ailleurs. C’est d’ailleurs un normand, Michel Bussi, ancien élève de l’école, qui a parrainé la première édition, suivi en 2021 par Anny Duperey et en 2022 par Philippe Torreton. Verbatim « Le salon du livre nous a permis de découvrir 50 auteurs dont 1 invité d’honneur. Il y a aussi des auteurs qui interviennent dans notre classe pour nous expliquer leur métier et comment écrire un livre. » (Alban, 5 e ) « La préparation du salon du livre, s’occuper des invités : mener ce projet du début à la fin du haut de leurs 12 ans représentait une grosse responsabilité. » (Parents de Julian, 5 e ) Des enjeux au-delà de la lecture ? Au détour d’une phrase, nombreux sont les élèves qui disent que le bénéfice qu’ils retirent du projet dépasse l’accès à la lecture. Peu à peu, les échanges réguliers permettent de vaincre sa timidité, de commencer l’heure de cours plus détendus, d’acquérir une certaine aisance à l’oral. Une manière, donc, d’entretenir des relations simples entre pairs, de laisser un peu plus de place à l’imaginaire et au jeu dans la classe, ce qui n’a rien d’anecdotique. « Le projet Évasion lecture », analyse un parent d’élève, « c'est, à l'école, l'accompagnement de nos enfants dans l'exploitation de leur monde intérieur, par-delà des notions d’apprentissage pur. C’est une ouverture aux mondes, réel, imaginaire et artistique, et aux autres, car il porte en lui de nombreux échanges et interactions entre les enfants et avec les adultes. C’est presque un maintien d’un lien de parentalité… de la petite histoire du soir. »

Voir l'article
Sensibiliser les lycéens aux fondements juridiques de la République

Sensibiliser les lycéens aux fondements juridiques de la République

L’alliance parfaite entre expertises juridique et pédagogique : un vrai plus !  - Chaque thème du programme a été traité par un juriste spécialiste de la question  - La mise en œuvre pédagogique a été réalisée par des professeurs qui enseignent cette option  - Les cours précis et synthétiques mettent le droit à la portée des élèves de Terminale qui le découvrent  - Plusieurs mises en situation favorisent l’oral : cas pratiques, débats, préparation d’exposés, travail en équipes, simulations de plaidoiries…  - Des témoignages de professionnels sur les métiers du Droit  - Des ressources numériques :  Pour les enseignants : un complément de formation juridique en vidéo ou podcast, par des spécialistes des sujets traités ; le livre du professeur avec toutes les réponses et toutes les ressources disponibles sur le site compagnon dgemc.nathan.fr  Pour les élèves : de nombreux liens vers les textes législatifs, des documents actualisés au fil des changements sur le site élève… FEUILLETER UN EXTRAIT DU MANUEL I NÉDIT ! 13 interviews vidéos de grandes personnalités du droit réalisées spécifiquement à destination des élèves ○ Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation ○ Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et ancien président du Conseil constitutionnel ○ Christophe Bigot, avocat spécialisé en droit des médias ○ Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l'INSERM ○ Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL ○ Anne Dupuy, première vice-présidente coordinatrice du pôle famille au tribunal judiciaire de Paris ○ Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel ○ Mattias Guyomar, juge français à la Cour européenne des Droits de l’Homme ○ Claire Hedon, Défenseure des droits ○ Bruno Lasserre, vice-président du Conseil d’État ○ Koen Lenaerts, président de la Cour de justice de l’UE ○ Antoine Lyon-Caen, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation ○ François Molins, procureur général près la Cour de cassation VOIR L’INTERVIEW DE ROBERT BADINTER     « Consacré au droit, présenté à travers les grands enjeux du monde contemporain, l’ouvrage se devait d’être tout à la fois juste et rigoureux, innovant et stimulant. L’alliance, inédite dans le domaine de l’édition scolaire, de deux équipes, l’une composée de juristes spécialistes des thèmes abordés par le programme, l’autre de professeurs du secondaire experts des méthodes pédagogiques, a permis de relever ce défi. » déclare Bénédicte Fauvarque-Cosson, Conseillère d’Etat et agrégée des facultés de droit, et Directrice de Collection. Accompagner les enseignants et les élèves dans la découverte de cette nouvelle option inscrite dans les programmes de lycée. La liberté, l’égalité, la fraternité, la démocratie, la laïcité, le respect de l’État de droit et des droits de l’Homme sont les fondements juridiques de la République. Divers enseignements y sensibilisent déjà les élèves. Dans la voie générale, aucun n’était encore consacré au droit, alors qu’il est au cœur de toute organisation sociale. Le programme d’enseignement optionnel de Terminale générale, « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (BO spécial n° 8 du 25 juillet 2019), est entré en vigueur en septembre 2020, à l’occasion de la réforme du lycée. Il a pour objectif de permettre à celles et ceux qui se destinent aux études de droit de mieux réussir leur première année à l’université, mais aussi et surtout de donner aux élèves, quelles que soient leurs futures études, les moyens de comprendre le fonctionnement de nos sociétés démocratiques et d’y exercer pleinement leur rôle de citoyen.

Voir l'article
ÊtrePROF, un vade-mecum pour l’enseignant du XXIe siècle
Logo de la revue d'appartenance NRP

ÊtrePROF, un vade-mecum pour l’enseignant du XXIe siècle

Par Armand Kadivar Dans son plan de réformes tous azimuts de l’Éducation nationale, Gabriel Attal a désigné la mère de toutes les batailles : le recrutement et la formation des enseignants. Face à ces manques, l’association Ecolhuma qui, comme son nom l’indique, vise à remettre de l’humain dans le système scolaire, a créé la plateforme ÊtrePROF. Fort aujourd’hui de ses 160 000 membres, le site propose un panel de ressources transdisciplinaires gratuites, créées par et pour des enseignants. L’association Ecolhuma Anciennement nommé SynLab, Ecolhuma est une association d’intérêt général, indépendante, apolitique et non confessionnelle née en 2012. Elle s’est donné pour mission de soutenir les enseignants et chefs d’établissement, afin de faciliter la réussite des 12 millions d’élèves en France, notamment à travers différents dispositifs d’accompagnement, en ligne ou en présentiel. Ecolhuma utilise le levier du numérique pour faire le pont entre les acteurs de terrain, la recherche, les expérimentations et les décideurs éducatifs. La théorie L’association est à l’origine d’enquêtes, fruits du travail de ses chercheurs internes et externes, et dont les notes sont accessibles sur son site. Quatre thématiques prioritaires définissent les horizons de recherche de l’observatoire : le décrochage scolaire, les compétences psychosociales, la santé mentale et la transition écologique. Le dernier rapport, publié en collaboration avec le think thank Terra Nova, se penche sur l’urgence d’une grande réforme de la formation continue des enseignants. Les auteurs de cette publication incitent à repenser le système de formation continue en mettant en place un processus différent : le développement professionnel continu, comme cela se fait dans le monde de la santé. La pratique : des sites pour le personnel éducatif Pour aider concrètement le monde éducatif, Ecolhuma a lancé le site internet ÊtrePROF qui propose de nombreuses ressources consultables gratuitement. Ce contenu se fonde non pas sur une approche disciplinaire mais sur un accompagnement pédagogique autour de la transversalité du métier. Ainsi, les ressources sont faites pour accompagner la vie des professeurs et les aider à faire progresser leurs élèves, à enrichir leur pédagogie et à gérer les relations avec le reste de la communauté éducative. On passe donc d’une fiche intitulée « Stopper les bavardages » à « 6 conseils pour survivre face à des collègues insupportables ». La prise en compte des aspects psychologiques du métier d’enseignant constitue l’une des singularités et, partant, l’une des forces d’ÊtrePROF, qui refuse que les membres de la communauté scolaire soient réduits à des numéros et met l’accent sur le soutien humain et la solidarité intraprofessionnelle. Pour les sujets qui requièrent davantage de documentation, des guides pratiques sont proposés, pour accompagner par exemple des élèves dys ou pour organiser une sortie scolaire. Enfin, des parcours de plusieurs heures sont mis en place : ce sont des séries de formations courtes pour aborder à son rythme un aspect du métier d’enseignant (développer le travail en équipe, mieux connaître ses élèves, prévenir le décrochage…) avec un expert ou un mentor. Un tel dispositif veut permet de pallier les lenteurs administratives. Si un enseignant découvre à la rentrée qu’il a un élève dyslexique dans sa classe alors qu’il n’a aucune expérience en la matière, les formations officielles pour qu’il apprenne à adapter son enseignement n’interviendront, dans le meilleur des cas, que 12 à 18 mois après. Les ressources ne sont pas exclusivement textuelles : la plateforme produit des podcasts, des tutoriaux en vidéo et des lives sur Facebook qui permettent d’échanger en direct sur le métier et ses problématiques.

Voir l'article
Lycée : le retour de l’explication linéaire
Logo de la revue d'appartenance NRP

Lycée : le retour de l’explication linéaire

Après des années où le commentaire dit « composé » était roi, c’est désormais une explication de texte linéaire qui sera demandée aux élèves à l’oral. Daniel Bergez, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à cet exercice, le défend, et esquisse une méthode. Signalons ici que les nouveaux manuels de Français 2 de et 1 re Nathan issus de la collection « Horizons Pluriels » donnent à lire aux classes, en version numérique, des textes littéraires enrichis de leur analyse linéaire. Des ressources interactives qui proposent une autre manière de s’emparer du texte. Explication vs commentaire • Qu’appeler « explication de texte » ? Pour certains anciens élèves, l’expression peut rappeler des souvenirs d’ennui liés à une paraphrase qui ne faisait que redoubler le texte sans lui faire gagner en signification. Pour d’autres à l’inverse, l’explication de texte s’est révélée la meilleure porte d’accès à la richesse d’un texte littéraire. C’est bien sûr à cela qu’il faut viser. • La circulaire ministérielle précise, entre parenthèses, que « la méthode est laissée au choix du professeur ». Mais il est par ailleurs fait mention d’un autre exercice, le « commentaire de texte ». Ce que l’on entend par « explication de texte » se déduit a contrario de la différence entre les deux expressions : le commentaire considère le texte globalement, sous l’angle de plusieurs thèmes, ou questions (la conduite du récit ; l’évolution d’un personnage ; l’atmosphère fantastique…), en collectant dans l’ensemble de l’extrait les occurrences qui leur correspondent. En revanche, l’explication de texte (qui vise le même but : éclairer la teneur littéraire du passage) en suit la chronologie ; le début de l’explication commence par le début du passage, et s’achève par la fin de celui-ci. Origine et nature de l’explication de texte • Cette démarche, qui pourrait par caricature s’apparenter à un mot à mot un peu fastidieux, repose sur toute une tradition qui la légitime : elle prolonge le travail d’herméneutique (art de l’interprétation), qui s’origine dans la Grèce ancienne, et s’est pendant des siècles appliquée au commentaire de la Bible (dont on distinguait plusieurs niveaux de signification). On la retrouve, pratiquée librement et avec éclat, dans Mimésis d’Eric Auerbach (Gallimard, coll. « Tel ») : formé à l’école de la philologie allemande, le critique y travaille sur des extraits successifs de toute la littérature occidentale, de Homère à Virginia Woolf ; sur les passages qu’il cite en premier, il déploie d’abord une approche linguistique, grammaticale, interrogeant le sens des mots, montrant la résonance des expressions, avant de déboucher à chaque fois sur des interprétations globales très fécondes de la vision du monde et de l’esthétique des auteurs. • La difficulté de l’explication réside dans l’ambiguïté de la position du commentateur : il se laisse guider par le texte, qu’il suit dans son déroulement, tout en l’éclairant par des analyses qui dépassent le point précis du texte où il se trouve. C’est une position à la fois passive et active, qui mêle ce que le critique Jean Starobinski appelait l’attitude de sympathie et l’attitude de surplomb. Elle a l’avantage d’accompagner le mouvement naturel, linéaire, de la lecture, et de rendre compte des effets de sens au fur et à mesure de leur apparition dans le texte. Elle a néanmoins l’inconvénient, si le commentateur n’est pas bien inspiré, ou suffisamment habile, de frôler parfois la paraphrase ; et l’élève se demande alors : « à quoi bon redire ce que le texte formule déjà ? ». Pour éviter cet écueil, il faut bien sûr se fixer successivement sur les points saillants du texte (mots, expressions, syntaxe, « thèmes » apparaissant, ponctuation même, rythmes, etc.), et à chaque fois les mettre en rapport avec des enjeux majeurs du texte. Déroulement de l’explication de texte Concrètement, dans la pratique, l’exercice obéit au schéma traditionnel, lui-même tiré de la rhétorique antique, qui vaut tout autant pour une dissertation ou un commentaire  : L’introduction Comme le terme l’indique, elle présente le texte, le situe (dans une œuvre, dans la vie d’un auteur, dans un courant littéraire, etc.), et en indique rapidement la teneur, et les centres d’intérêts importants. La lecture du texte Comme l’indiquent les instructions officielles, elle doit être « expressive ». Une excellente lecture, qui sait faire « respirer » un texte, met en valeur ses aspects importants, varie éventuellement les tons (comme on le ferait au théâtre) signifie déjà une excellente compréhension du texte, et dispose l’auditeur à entendre attentivement la suite. Une réflexion sur la composition du texte La composition n’est pas seulement un plan descriptif, mais une compréhension de l’organisation du passage, éclairant sa construction. Une définition de grands axes de réflexion Ces axes sont l’équivalent de ce que seraient les titres des parties d’un commentaire composé ; cela permet de cadrer par avance les analyses, qu’on rattachera à ces enjeux au cours de l’explication. L’explication proprement dite On prend le texte dans son déroulement, phrase après phrase, en relevant les éléments importants qui construisent le  sens, et appellent un commentaire (mots à double sens, étymologies, figures de style, motifs thématiques, etc.). C’est la partie proprement explicative, qui est à la fois la plus intéressante et la plus difficile, car elle nécessite d’utiliser en permanence une double focale : en commentant et éclairant un détail, on n’oublie pas de le rattacher à l’ensemble de la page. Et l’on progresse de plus en plus dans la compréhension de celle-ci en approfondissant la réflexion sur les enjeux définis initialement. La conclusion Elle fait le bilan de l’explication, en reformulant les enjeux initiaux à la lumière des explications qu’on a données. Elle montre la progression qu’on a accomplie dans la compréhension des effets de sens et des centres d’intérêt du passage. Elle peut bien sûr s’achever, si l’on a le temps, en élargissant la réflexion à l’esthétique d’ensemble ou à la vision du monde de l’écrivain. Difficultés et démarche La grande difficulté, et aussi le plus grand intérêt, de l’explication de texte, résident dans le moment central, où l’on suit le déroulement du passage. Il faut à la fois choisir successivement les éléments que l’on va expliquer et commenter, et les raccorder les uns aux autres, pour construire à terme une vision d’ensemble du texte. Pour y parvenir, le mieux est de bien choisir, à chaque fois : - la partie du texte sur laquelle on travaille ; ce peut être une phrase ou deux, une strophe, un ou deux vers, formant une unité de sens ; on peut relire chacun de ces ensembles avant de le commenter ; - ce que l’on va commenter dans la partie choisie. Comme il est bien sûr exclu de tout analyser, il faut retenir uniquement les éléments importants : un syntagme, une mage, un effet d’allitération, etc. La bonne explication, comme le bon commentaire, évite naturellement la paraphrase, qui n’apporte rien, et redouble inutilement le texte. Il faut donc à chaque fois poser la question du sens et des effets produits sur le lecteur, en même temps que celle des intentions de l’auteur : c’est en croisant, ou alternant, ces différentes perspectives, que l’on est fidèle à la nature d’un texte littéraire. En rester à une taxinomie qui identifie les figures de rhétorique, par exemple, n’apporte guère : encore faut-il se demander pourquoi l’auteur a choisi une métaphore (et non pas une comparaison par exemple), pourquoi il l’a choisie dans tel champ lexical, ce que cela apporte à cet endroit du texte, les échos qu’on peut y trouver ailleurs, etc. De la sorte on fait apparaître la profondeur et l’épaisseur d’un texte littéraire, qui croise les significations, comme l’indique l’étymologie du mot « texte » (qui vient du latin textum , littéralement « tissé »). En révélant cette richesse et ce maillage de significations et d’effets divers, l’explication justifie également son étymologie : « expliquer » (du latin ex-plicare ), c‘est d’abord déplier, faire apparaître à la surface ce qui est contenu dans l’épaisseur et les plis de ce tissage de mots qu’est un texte littéraire.

Voir l'article
Rencontre avec les enseignants-auteurs en géographie

Rencontre avec les enseignants-auteurs en géographie

« Déjà petit, je faisais la classe à mes peluches. » Thomas Choquet , 34 ans, 11 ans de carrière, Lycée Albert Châtelet à St-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) Auteur chez Nathan depuis quand ? Première fois cette année. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Participer à la construction de nouveaux manuels en un espace de temps réduit est un vrai défi. La recherche de documents récents, originaux, et la construction d’activités destinées aux élèves de toute la France est vraiment une expérience passionnante. Qu’est-ce qui est le plus difficile ? Ce qui est le plus difficile, et surtout le plus frustrant, est de devoir se limiter à quelques documents par page  :  il faut sélectionner les supports les plus pertinents, n’en garder que quatre ou cinq au final, et les choix sont parfois très difficiles. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Ce qui est plaisant dans la rédaction des manuels, c’est le travail en équipe : chacun apporte sa pierre à la production finale, tout est soumis au débat, les tâches sont bien réparties entre auteurs et on garde une grande liberté dans les propositions que l’on peut faire lors des réunions. On peut même réinvestir des activités que nous avons déjà testées dans nos propres cours. Enseignant, une vocation ? J’ai toujours voulu être enseignant. Déjà petit, je faisais la classe à mes peluches, j’avais même installé un tableau à craies dans ma chambre, et honnêtement aujourd’hui, je ne vois pas quel autre métier je pourrais exercer… Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer des activités novatrices sur des supports originaux. « Proposer un outil réellement adapté à la réalité de nos classes ! » Heinrich Jannot , 39 ans, 15 ans d'enseignement, Lycée Etienne Bézout à Nemours (77) Auteur chez Nathan depuis quand ? Depuis 2008 pour le scolaire. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? En tant qu'élève, étudiant ou professeur, j'ai toujours eu beaucoup de plaisir à feuilleter et à utiliser les manuels scolaires. Il était donc fort tentant de passer « de l'autre côté de la page » ! Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? Travailler en équipe est ce qui me plaît le plus aujourd'hui et c'est ce qui était le plus difficile pour moi en commençant à rédiger des manuels. Il est parfois difficile d'abandonner un point de vue personnel sur le choix d'un document ou sur l'organisation d'une double page. Je suis davantage « maître à bord » au lycée ! Mais j'apprécie de plus en plus la confrontation d'expériences, de regards, permise par le travail avec des professionnels du livre et avec des collègues de lycées différents, enseignant dans des classes de collège jusqu'aux classes préparatoires. Ce regard élargi est un moyen pour moi de renouveler mon approche des cours. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? J'ai été surpris par le temps nécessaire à la réalisation d'un ouvrage, qu'il s'agisse du temps de travail personnel ou du temps pris par les différentes étapes de production d'un livre, de la proposition des premiers manuscrits jusqu'à l'impression. Ça a été, pour moi, la découverte d'un processus qui restait assez mystérieux. Une anecdote à partager ? Je ne sais pas si je dois être ravi de la réaction fréquente de mes élèves qui semblent prendre mes cours plus au sérieux quand ils découvrent mon nom au début du manuel ! Ils sont souvent surpris qu'un professeur puisse également être un auteur. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer un outil réellement adapté à la réalité de nos classes ! « La différence de niveau d’enseignement nourrit tous mes enseignements. » Christophe Leon , 25 années d’enseignement, agrégé de Géographie au Collège Max Bramerie – La Force et au Département de Géographie – UFR STC – Université Bordeaux Montaigne à Pessac (33) Auteur chez Nathan depuis quand ? C’est la première année. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Partager et réfléchir à l’enseignement de la Géographie et de l’Histoire dans tous les niveaux d’enseignement. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? Ce qui me plaît le plus sont le travail en équipe, la confrontation des idées et le partage, et le passage du savoir scientifique au savoir enseigné. Le plus difficile est de trouver le ou les documents originaux permettant d’aborder différemment des sujets souvent abordés. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? La réalité dépasse ce que j’avais examiné puisqu’il y a tout un aspect organisationnel et rédactionnel contraint qui exige la plus grande rigueur. Une anecdote à partager ? Le plus beau souvenir est d’avoir fait le même jour la même leçon de cartographie, en l’ayant adapté, le matin avec des 6 e et l’après-midi avec des 1 re années et des agrégatifs. L’année suivante, sur une même semaine, avoir fait un TD de cartographie en CE2-CM1, en 2 de et en prépa CAPES. La différence de niveau d’enseignement nourrit tous mes enseignements. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer des documents inattendus pour introduire des notions et des concepts, pour susciter des interrogations des élèves. « Il est nécessaire de bien appréhender la philosophie générale adoptée par les éditeurs et les auteurs, tant sur le fond que sur la forme. » Antoine Mariani , 49 ans – 25 années d’enseignement, Lycée Fénelon à Paris Auteur chez Nathan depuis quand ? Depuis 2017-2018  Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Pour participer à un travail d’équipe tout en approfondissant ma propre approche scientifique et surtout pédagogique. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? La recherche des documents (articles, photographies, dessins…) les plus pertinents, efficaces et récents est certainement l’activité la plus réjouissante. Les échanges avec les autres auteurs et les éditeurs sont aussi particulièrement stimulants et enrichissants. La concision (contrainte liée à la maquette, à la pagination pourtant compréhensible) est sans aucun doute la difficulté la plus importante à prendre en compte. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? Malgré l’avertissement bienveillant de mon ancien professeur de géographie en classes préparatoires aux grandes écoles qui était auteur et co-directrice de collection, jamais je n’avais imaginé le temps considérable passé, collectivement et individuellement, à concevoir et rédiger (sans hésiter à reprendre sans cesse le manuscrit) un manuel scolaire. Depuis, j’ai un tout autre regard sur ces ouvrages et beaucoup de respect pour les équipes qui les élaborent. Cette réalité doit absolument être prise en compte au moment du choix effectué par nos collègues lors de la parution de nouvelles éditions. Il est nécessaire de bien appréhender la philosophie générale adoptée par les éditeurs et les auteurs, tant sur le fond que sur la forme. Une anecdote à partager ? Le plus grand plaisir est de retrouver, quelques années plus tard, d’anciens élèves ou étudiants, et de constater le chemin parcouru et les progrès effectués. Une des plus grandes satisfactions a été d’assister, lors du Festival International de Saint-Dié-des-Vosges, à deux conférences données par une ancienne étudiante sur les villes australiennes. Quelle joie de constater que l’élève avait dépassé le maître ! N’est-ce pas l’ambition que nous avons pour ceux dont nous avons la responsabilité à un moment de leur scolarité ou de leurs études ? Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Réussir à réaliser un manuel appréhendé de manière aussi évidente qu’agréable, tant par nos collègues que par leurs élèves. « Ma plus grande satisfaction : avoir transmis cette passion à mes élèves. » Viviane Bories , enseignante depuis 30 ans, Académie de Montpellier –  Lycée Auteur chez Nathan depuis quand ? 1999 ou 2000 Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Transmettre des savoirs d’une autre façon, contribuer à créer des outils qui répondent à mes attentes d’enseignante. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? Ce qui me plaît : la créativité, le travail en équipe, l’exercice intellectuel. Le plus difficile : dans les premières années, le rythme de travail, imposé par un calendrier souvent serré, les contraintes éditoriales. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Bien qu’aguerrie à l’exercice, je suis toujours surprise par la quantité de travail à fournir et le nombre d’heures passées à faire des recherches, écrire et réécrire, relire et corriger maintes fois pour que le rendu final soit accessible pour les élèves, attrayant et scientifiquement irréprochable. Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ? La géographie, une passion ; l’enseignement, une vocation révélée par ma prof d’histoire-géo de 6 e : s’interroger sur le monde, donner l’envie de le découvrir et de le comprendre. Ma plus grande satisfaction : avoir transmis cette passion à mes élèves dont plusieurs sont devenus géographes et/ou enseignants. Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer des documents originaux, qui interpellent. « Montrer le champ des possibles de la géographie » Cécile Gnahore-Barata , 45 ans – 21 ans en tant qu’enseignante (dont 13 en ZEP : collège, lycée puis prépa de proximité) - Lycée Lakanal à Sceaux (92) Auteur chez Nathan depuis quand ? Nouvelle dans l’équipe Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? Pour le goût pour les pratiques pédagogiques, mais aussi par souhait de rester connectée au secondaire pour garder un œil sur les acquis des étudiants qui me sont confiés. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? La fertilité du travail en équipe entre auteurs et éditeurs. Qu’est-ce qui est le plus difficile ?  Les délais à tenir quand on a déjà une charge de travail importante avec nos classes. Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ? Pour l’envie de transmettre. Votre plus beau souvenir en rapport avec l’enseignement ? Un élève de 3 e d’insertion assez réfractaire venant me dire à la fin d’une séquence sur la Première Guerre mondiale : « C’était trop bien la guerre, on pourra la refaire ? » puis quittant la classe avec un sourire que je ne lui connaissais pas après avoir obtenu la promesse d’un « épisode 2 » … Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer des exemples riches et originaux et montrer le champ des possibles de la géographie souvent injustement mal-aimée.   «  Être auteur est enrichissant et gratifiant » Christian Noel , enseignant depuis 20 ans Auteur chez Nathan depuis quand ? Depuis 10 ans. Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ? C’est un travail enrichissant et gratifiant. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? J’apprécie les échanges avec l’équipe, mais parfois la gestion du temps peut-être difficile, de même que les contraintes en termes de contenus. Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ? J’ai été agréablement surpris par les relations humaines.  Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ? Proposer de beaux documents qui collent aux programmes.  

Voir l'article
Le théâtre, art vivant
Logo de la revue d'appartenance NRP

Le théâtre, art vivant

Par Claire Beilin-Bourgeois Quand les lumières s’éteignent dans la salle, le réel s’efface et le spectacle commence. Pour retrouver cette émotion en classe, ceux qui font le théâtre proposent des ressources aux enseignants. Des metteurs en scène et des comédiens mettent leur travail à disposition, de la répétition à la représentation et des éditeurs publient des textes d’aujourd’hui, accessibles et brillants. La représentation, expérience commune Entre le confinement de mars et celui de l’automne, les salles des théâtres ont pu lever le rideau le temps de quelques représentations. La joie des spectateurs à cette occasion dépassait de loin leur satisfaction face à la qualité de la représentation à laquelle ils avaient assisté. Même un peu plus épars et isolés des autres par un siège condamné, c’était le plaisir intense d’avoir partagé un moment, d’avoir été traversés par les mêmes émotions, d’être entrés ensemble dans le jeu des comédiens. Parions qu’après cette période où nous avons eu faim de relations sociales et d’expériences collectives, le théâtre pourra jouer sa part dans la restauration du ciment qui nous unit. Fréquenter les théâtres, par tous les moyens Puisqu’à tout malheur quelque chose est bon, la crise sanitaire qui a tellement affecté le monde de la culture a aussi porté son lot d’initiatives pour permettre en toutes circonstances de faire entrer le théâtre dans la classe. Lectures et répétitions partagées avec le public, représentations devant des salles vides filmées puis diffusées, retransmission de spectacles plus anciens… Les troupes et les théâtres ont tenté par tous les moyens de faire parvenir le frisson du spectacle vivant au sein de nos foyers. Beaucoup de ces vidéos et de ces podcasts sont désormais disponibles pour un usage en classes. L’intérêt pédagogique de ces ressources est indiscutable, leur fonction thérapeutique probable ! En pleine pandémie, le théâtre de la Ville (Paris) dirigé par Emmanuel Demarcy- Motta est allé jusqu’à proposer des « consultations poétiques et musicales » par téléphone. Chacun pouvait appeler, et après un rapide échange, se voyait offrir un texte dit ou une chanson. Une activité à reproduire en cours de français ? Lire des pièces contemporaines La part vivante du théâtre, c’est aussi l’élargissement du corpus des pièces étudiées à des auteurs vivants et à des œuvres qui reflètent le monde d’aujourd’hui. Pour faire entrer dans la classe quelques-uns de ces textes, Nathan s’est associé aux éditions L’avant-scène théâtre. Ensemble, ils proposent une édition scolaire de deux pièces ultra-contemporaines : Le Fils , de Florian Zeller et La Machine de Turing de Benoit Solès, créées toutes les deux en 2018. Destinées aux élèves de la 3 e à la 1 re , ces publications ont pour vocation de faire accéder des adolescents à des œuvres solides, littéraires, qui ont aussi remporté un énorme succès populaire. Une tragédie familiale : Le Fils , de Florian Zeller Nicolas, le personnage principal du Fils , est un jeune d’aujourd’hui. À l’aube de ses 17 ans, après le divorce de ses parents, il se retrouve perdu, incapable de donner un sens à son existence. Véritable tragédie, la pièce agit comme un miroir certes grossissant, mais dans lequel chacun peut voir une parcelle de son quotidien. Avec une certaine audace, et un réalisme troublant, l’auteur n’édulcore rien de ce qui empoisonne les relations familiales, conflits, jeux de pouvoir, culpabilité. Mais la vérité des dialogues est associée à une écriture qui exploite avec finesse les codes et les ressources du théâtre. L’intrigue se tend progressivement, jusqu’à ce qu’on pourrait appeler le double dénouement. Au-delà des mots, les didascalies très développées rappellent l’importance de tout ce qui fait sens dans la représentation, de l’incarnation des personnages par les comédiens aux objets qui s’accumulent parfois sur la scène. L’Histoire et l’histoire sociale dans La Machine de Turing de Benoit Solès La Machine de Turing de Benoit Solès a commencé sa carrière en juillet 2018 au Festival off d’Avignon, et le succès fut immédiat. L’intrigue suit le destin d’Alan Turing, l’inventeur d’une machine dont l’intelligence (artificielle) a permis pendant la Seconde Guerre mondiale de déchiffrer des messages ennemis, et ainsi d’orienter la stratégie alliée vers des victoires décisives. Mais le titre ne dit pas tout, et autant que le mathématicien, c’est l’homme Turing, homosexuel et victime d’une violence sociale et judiciaire inouïe, qui intéresse le dramaturge. En 3 e comme en 2 de , les élèves s’attacheront forcément à ce personnage qui progresse ainsi entre deux vertiges, celui d’une découverte fulgurante, et celui de la persécution, de l’exclusion, de l’anéantissement. Florian Zeller, Le Fils , coll. Carrés classiques , Nathan-L’avant-scène théâtre - Lire son interview Benoit Solès, La Machine du Turing , coll. Carrés classiques , Nathan-L’avant-scène théâtre

Voir l'article
Rencontre avec les enseignants-auteurs de SVT

Rencontre avec les enseignants-auteurs de SVT

« Le meilleur souvenir est sans doute la réception du spécimen version papier, après une année de travail.  C’est toujours un grand moment d’émotion et de fierté.  » Éric Rainouard – 30 ans dans l’enseignement Pour vous, c’est quoi être auteur chez Nathan ? Être auteur, c’est intégrer une équipe et avoir envie de partager son expérience. Que diriez-vous pour convaincre un collègue de rejoindre  l’aventure Nathan ? C’est une réelle aventure, qui permet de ne pas tomber dans la « routine », surtout lorsqu’on travaille dans un établissement de petite taille (peu de collègues) ou un peu isolé géographiquement, ce qui est le cas de mon établissement, dans les Hautes-Alpes. Le fait d’être auteur a-t-il apporté quelque chose dans l’approche de votre discipline et dans votre enseignement en classe ? Une bonne leçon d’humilité ! La perfection n’existe pas, mais c’est un cap vers lequel on tend. Travailler en équipe oblige à ne pas s’auto-satisfaire de son travail puisque l’on sait qu’il va être soumis au regard critique du reste de l’équipe, pour ensuite être diffusé à grande échelle.    « Être auteur, c’est concrétiser une vision de sa démarche et de son enseignement afin de la partager avec des collègues via un ouvrage. Cela implique une grande rigueur.  » Françoise Saintpierre – 32 ans dans l’enseignement Quel est votre meilleur souvenir de l’année dernière ? Les premières épreuves, car elles donnent une autre dimension au travail. On passe d’une version « manuelle » à une version « professionnelle » ce qui change totalement la perception.  Pouvez-vous nous partager l’envers du décor ? Les délais. Il faut parfois plusieurs heures pour trouver LE document qu’il faut. Pourquoi avez-vous choisi de continuer ? J’aime découvrir de nouvelles connaissances liées à la matière, chercher des articles, les mettre en adéquation avec un nouveau programme sans chercher à refaire l’ancien.    Olivier Avisseau – 19 ans dans l’enseignement Pour vous, c’est quoi être auteur chez Nathan ? C’est avoir la possibilité de travailler pour une grande maison d’édition, connue et reconnue en SVT pour la qualité des ouvrages produits. La liste des auteurs étant prestigieuse, être auteur chez Nathan est pour ma part un honneur.  Pourquoi avez-vous choisi de continuer ? Le projet de proposer un manuel différent des précédents ne pouvait se concevoir que par le biais d’écrire ces manuels en Seconde, Première et enfin Terminale. Cela a été la principale motivation pour poursuivre avec Nathan.     « La rédaction des manuels se fait avec de multiples interactions. J'ai dû échanger des centaines de mails l'année dernière !  » Vincent Guili – 17 ans dans l’enseignement Qu’avez-vous particulièrement apprécié dans le travail d’auteur ? La grande confiance accordée par l'éditeur et les directeurs d’ouvrage, la possibilité offerte par Nathan d'intégrer à mes chapitres les ressources scientifiques originales de mon choix ; la liberté de création, l'impératif d'innover. Pour vous, c’est quoi être auteur chez Nathan ? C'est pouvoir laisser s'exprimer sa créativité, en voyant la part individuelle de chacun magnifiée par le travail collectif de l'équipe. Connaissiez-vous toute l’équipe ? Au début pas du tout, seulement le directeur d’ouvrage et un auteur. Nos séances de travail collectif et les moments de convivialité ont réussi à créer une vraie équipe, avec des relations humaines chaleureuses. Le fait d’être auteur a-t-il changé quelque chose dans l’approche de votre discipline et dans votre enseignement en classe ? J’ai découvert une multitude de ressources très utiles au quotidien avec les élèves, j'ai approfondi mes connaissances, et j'utilise davantage le manuel !    Marc Jubault-Bregler, directeur d’ouvrage – 28 ans dans l’enseignement Pourquoi avez-vous choisi de continuer l’aventure avec Nathan ? Je continue à collaborer chez Nathan, car l’ambiance de travail est enrichissante, sans a priori de hiérarchie. Qu’avez-vous particulièrement apprécié dans le travail d’auteur ? Le métier d’enseignant est un métier très solitaire. Avec le travail d’auteur et de directeur d’ouvrage, on réalise un réel travail collaboratif, on échange, on s’enrichit des autres. C’est une vraie aventure humaine.     « C’est une super aventure humaine ! » Valérie Boutin  – 25 ans dans l’enseignement Quel est votre meilleur souvenir de l’année dernière ? Les réunions collaboratives où tous les auteurs se retrouvaient, pour travailler en équipe et échanger tous ensemble. Quelle était la bonne surprise de l’année dernière ? Retrouver des anciens collègues perdus de vue. Pourquoi avez-vous choisi de continuer ? Parce que j’ai été fière du travail produit, et pour la bonne ambiance. Le fait d’être auteur a-t-il changé quelque chose dans l’approche de votre discipline et dans votre enseignement en classe ? « Oui ! Déjà d’autres visions que la mienne sur certains points du programme. La découverte de sites, ouvrages, exemples que les autres consultaient et que je ne connaissais pas.   « Tenter de rendre accessible le savoir scientifique aux élèves, sans « trahir » les résultats de recherches sur lesquels on s’appuie. C’est un challenge ! » Johanna Garcia – 10 ans dans l’enseignement Une anecdote, une remarque, liée au caractère collaboratif de votre travail avec l’équipe ? Les discussions en amont, et les réunions de chapitres une fois la première version écrite sont l’occasion d’échanges riches avec les collègues, qui permettent de prendre du recul sur le sujet sur lequel on s’est penché profondément. Connaissiez-vous toute l’équipe avant de vous engager ? Non, seulement quelques personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans des activités antérieures.     « C’est avoir l’occasion de concevoir, de créer, de faire partager sa pédagogie. » Anne Florimond – 31 ans dans l’enseignement Quel est votre meilleur souvenir de l’année dernière ? La parution effective du manuel que je pouvais enfin « palper ». Que diriez-vous pour convaincre un collègue de rejoindre l’aventure ? Je lui dirai que c’est très enrichissant intellectuellement et sur le plan des échanges humains, que ce soit avec les directeurs d’ouvrage ou les éditrices. Qu’avez-vous particulièrement apprécié dans le travail d’auteur ? La grande liberté qu’on nous laisse sur le contenu des unités, pourvu qu’on soit dans les clous au niveau des notions.   « Les échanges entre auteurs sont très réguliers, ils permettent de répondre à de nombreuses interrogations scientifiques et pédagogiques, de rechercher efficacement des ressources, d'avancer ensemble et de permettre la cohérence des différents chapitres. » Mathieu Rajchenbach – 13 ans dans l’enseignement Quel est votre meilleur souvenir de l’année dernière ? Les journées de travail avec tous les auteurs, lors desquelles le partage dans une super ambiance a permis de souder une équipe et de créer une grande cohésion. Pour vous, c’est quoi être auteur chez Nathan ? C'est être engagé dans un projet ambitieux, partager avec une véritable équipe, travailler et innover en toute confiance, développer ses stratégies pédagogiques grâce à des échanges passionnants avec les auteurs et les directeurs d'ouvrage. Pourquoi avez-vous choisi de continuer ? Créer de nouvelles ressources pour les enseignants permettant la mise en œuvre des nouveaux programmes et améliorer les activités proposées en échangeant avec cette équipe d'auteurs est pour moi une grande source d'épanouissement.

Voir l'article
Measure for Measure
Logo de la revue d'appartenance Speakeasy

Measure for Measure

Comment deux matières comme les mathématiques et l’anglais peuvent-elles se rencontrer ? Hamid Belhadia et Cécile Clavilier, professeurs en 3ème section européenne en ZEP, témoignent de leur expérience. Nous avons mené ce travail commun sur l’année de troisième, en anglais et en mathématiques, la DNL (Discipline Non-Linguistique) pour cette classe. “From Measures to Bridges” s’ancrait sur les notions de mesures pour aboutir aux ponts. Un voyage linguistique et thématique concluait l’année en illustrant notre projet in situ. Rapprochements Un pont est une structure architecturale qui a ses dimensions et caractéristiques propres (longueur, largeur, hauteur, volume, forme) et répond à des lois physiques et mathématiques. Ainsi la notion de mesure lui est intrinsèquement liée. Défini singulièrement par sa location, le pont est également le produit de son époque. A ce titre, son édification s’inspire de l’ingénierie et de l’architecture du moment, ce qui nous permet de le situer dans le temps. Tout en étant concrète, la notion de pont a une portée métaphorique, symbolisant un rapprochement entre deux rives qui, a priori, n’ont pas de raison d’être reliées. Celles-ci peuvent aussi bien représenter les mathématiques et l’anglais que les peuples français et anglais (histoire, culture et civilisation), donc un travail commun et une ouverture vers l’autre. Au-delà, le pont dépasse l’idée de frontière, puisque lorsque vous êtes sur celui-ci, vous n’êtes ni d’un côté, ni de l’autre de la rive. Ainsi, vous n’êtes plus cloisonné dans un seul lieu, mais, plus poétiquement, en un entre-deux, qui rend tout possible en s’émancipant des appellations. De fait, un travail interdisciplinaire est un pont entre plusieurs matières. Il n’est pas circonscrit à l’une d’elles : ce ‘‘no man’s land’’ ouvre de nouvelles perspectives d’approche des connaissances. Séances de travail Après avoir choisi en commun les thèmes que nous allions traiter et l’approche qui nous conduirait des mesures aux ponts, la répartition du travail s’est faite entre les professeurs de mathématiques et d’anglais. Mesures françaises et anglaises – histoire de la mesure Le mètre, « invention » française liée aux bouleversements consécutifs à la Révolution Française, porte en lui les valeurs d’égalité. Il fut défini par le 1/10 000 000 du quart du méridien terrestre ; les astronomes Delambre et Méchain se servirent de la triangulation pour calculer la longueur du méridien. Cette valeur du mètre a été rapidement reconnue à travers l’Europe et, depuis, internationalement – sauf par l’Empire Britannique et certaines de ses anciennes colonies, qui ont conservé les mesures impériales. Gravitation – rappel de ces lois physiques et un historique sur Newton. Des activités pédagogiques propres à ces notions ont suivi sur plusieurs séances. (Utilisation de supports vidéo authentiques – BBC – en mathématiques). Thèmes abordés par le professeur d’anglais The History of Measurement The Greenwich Meridian Cambridge and the Mathematical Bridge Newton The Channel Tunnel Tower Bridge and the Millennium Bridge Activités du professeur de mathématiques Conversions: imperial and metric units (video activities), exercises about proportionality Exercises about triangulation: trigonometry, sine rule Laws of gravity: (video activities), exercises on masses and weights; functions and straight lines Meridian: sphere, latitude and longitude Le voyage, illustration du projet Le séjour s’est organisé autour du projet scientifique en liaison avec le programme d’histoire de troisième : la Deuxième Guerre mondiale ; en anglais, section européenne, Londres, le Blitz et Churchill. Sur place : Visite de la cathédrale St Paul ; Christopher Wren utilisa la géométrie et les mesures pour la construction du dôme de la Cathédrale et de son escalier géométrique. On aborde les bombardements de la Cathédrale sous le Blitz et funérailles de Churchill. Visite du "Churchill’s Britain at War Experience" pas très loin du Millenium Bridge. Une journée à Greenwich : l’observatoire, le méridien et le planétarium. Une journée à Cambridge : Le "Mathematical Bridge" construit, selon la légende, par Newton ; visite guidée des "Colleges" ; Newton a étudié à Trinity College, ses recherches sur la gravitation y sont conservées à la bibliothèque. London Science Museum  : le département mathématiques, riche de nombreuses expositions, à exploiter avec le collègue de mathématiques. Les "Hands-on Galleries" : ateliers thématiques permettant de mener une expérience, par exemple : "How to build a bridge". Churchill War Rooms : le Quartier Général (souterrain) du premier ministre pendant la guerre, et un musée qui retrace sa vie. Pendant le séjour et les visites, les élèves devaient remplir un carnet de voyage (questions, interviews, énigmes) à remettre au retour. Bilan Ce voyage a largement dépassé nos attentes en termes scientifiques et culturels. Nous-mêmes avons appris beaucoup. Les élèves ont à plusieurs reprises cherché à prolonger ce qui avait été abordé en cours en posant des questions inattendues aux guides qui nous encadraient. Ce voyage fut aussi un révélateur sur le plan humain. Un soir, des footballeurs ont invité nos élèves, qui les regardaient en attendant leurs familles, à les rejoindre pour une partie improvisée. Il a bien fallu parler anglais ! Ce projet a permis de relier des enseignements à une réalité linguistique, scientifique et historique. Il a su légitimer la nécessité d’un savoir peu visible pour les élèves et permis de dresser des passerelles entre différentes disciplines.

Voir l'article
Théâtres au féminin :  autrices, actrices, spectatrices, même combat
Logo de la revue d'appartenance NRP

Théâtres au féminin : autrices, actrices, spectatrices, même combat

Par Martial Poirson C’est par et pour les hommes qu’a été inventé le théâtre, espace médiatique par excellence offrant un accès privilégié à la parole publique. À ce titre, il était interdit aux femmes, cantonnées à la sphère privée, incompatible avec les assignations de genre et les stéréotypes sexistes qui empesaient la représentation du féminin. Si les actrices ont fini par percer au cours du XVII e siècle (jusqu’alors les rôles de femmes étaient interprétés par des acteurs travestis), les autrices ont été réduites à s’exprimer dans des genres perçus comme mineurs. Quant aux spectatrices, longtemps placées dans des espaces séparés au sein des salles de spectacle, elles ont été maintenues dans une position subalterne. Or, les changements récents dans l’historiographie théâtrale conduisent à observer ces pièces, plus nombreuses qu’il y paraît, écrites par des autrices, ces rôles, moins rares qu’on pourrait le penser, interprétés par des actrices, et ces spectacles dont la réception a été notablement influencée par des spectatrices. Un changement de focale en somme, qui reconsidère des pans entiers du répertoire dramatique. Des autrices contestées On peine aujourd’hui encore à prendre la mesure de la contribution des autrices au répertoire dramatique, bien que l’une des premières pièces du théâtre médiéval européen soit née sous la plume de Hrotsvita de Gandersheim, une abbesse germanique du X e siècle qui composa des drames chrétiens librement inspirés de Térence. Si les noms d’écrivaines contemporaines telles que Marguerite Duras, Hélène Cixous ou Yasmina Reza nous sont familiers, on a davantage de mal à associer au théâtre des figures telles que Marguerite de Navarre, première dramaturge, madame de Villedieu, plus connue pour ses contes, poésies et romans, Marie-Anne Barbier, qui s’est pourtant illustrée dans un genre réservé aux écrivains, la tragédie néoclassique, madame de Genlis, autrice prolixe d’un théâtre d’éducation à l’usage des élites de son temps, madame de Staël-Holstein, qui s’inspira de la réforme dramatique des Lumières, Olympe de Gouges, dont le théâtre est pourtant le prolongement direct de ses engagements politiques féministes et anticoloniaux, ou encore George Sand, qui s’est illustré dans pas moins de 31 pièces, dont 25 jouées de son vivant, et a voué au théâtre une vive passion. Un métier d’homme De rares entreprises éditoriales ont tenté, par le passé, de rendre justice à ces autrices, comme le Théâtre des femmes de Louis-Edmé Billardon de Sauvigny, vaste anthologie en quatre volumes parue en 1777. Sur les deux volumes consacrés aux «  femmes françaises qui ont fait des pièces de théâtre  » et à «  l’analyse de leurs meilleurs tragédies, comédies, etc . », seul le premier vit le jour. Les raisons d’un tel déni sont nombreuses. La première tient au fait que les femmes ont été sciemment maintenues à l’écart des lieux de savoir et de pouvoir, suscitant rarement l’intérêt de puissants protecteurs ou de mécènes issus des cercles de l’État ou des municipalités, principales sources de financement d’un art dispendieux. La seconde raison relève de l’hostilité de l’idéologie patriarcale à l’égard de la présence des femmes au sein d’un espace public qui leur était dans une large mesure interdit. Voltaire résume ce préjugé dans une lettre du 5 octobre 1749 adressée au Comte d’Argental, affirmant à propos du théâtre, qu’il considère comme le premier des arts, que « c’est le dernier des métiers pour un homme, et le comble de l’avilissement pour une femme  ». La femme n’a pas droit de cité dans ce qui est perçu comme une source prédominante de reconnaissance littéraire, mais aussi d’expression politique. Il faut attendre 1650 pour qu’une première femme, Madame de Saint-Baslemont, publie une tragédie, Les Jumeaux martyrs . Françoise Pascal, considérée comme la première dramaturge jouée par une troupe professionnelle, prend soin d’accompagner la publication de sa tragédie, Agathonphile martyr , en 1655, d’une excuse au public qui ne manque pas d’ironie : «  Mon cher Lecteur, […] Mon sexe, le peu d’expérience que j’ai dans cet art et la bassesse de mon esprit ne me permettent pas d’avoir des pensées si hautes et si relevées que ces Apollons […] . Je ferai voir, du moins, que je n’ai rien dérobé de leur gloire, et que ma seule veine en a tous produits les vers . » Soucieuse de rivaliser avec ceux qu’elle appelle «  ces grands auteurs que leur mérite à rendu les rois du théâtre  », Madame de Villedieu s’excuse de sa «  témérité  », dans une dédicace adressée à la cousine de Louis XIV dans Manlius , sa première tragi-comédie, première pièce écrite par une femme représentée à l’Hôtel de Bourgogne en mai 1662. Ces femmes de théâtre commencent à accéder à la scène et à l’édition à partir du milieu du XVI e siècle, mais sous le règne de Louis XIV, elles représentent à peine 4% des écrivains de théâtre. En outre, au sein du répertoire théâtral, elles se plient souvent au partage sexuel des genres ou des sujets, consentant à une sorte de division sexuée du travail. Elles renoncent généralement au genre noble qu’est la tragédie. Ainsi, Madame Deshoulières, qui a acquis une solide réputation pour ses poésies, choisit l’anonymat pour la première édition de sa tragédie Genseric , représentée à la Comédie-Française en 1680. Elle fait les frais du lieu commun déniant à la femme tout capacité d’écrire du théâtre : «  Elle avait le style et l’expression propres pour l’idylle, l’églogue, la chanson ; mais trop faible lorsqu’elle voulait sortir du genre auquel la nature l’avait pour ainsi dire condamnée, Madame Deshoulières a voulu forcer son talent et essayer de s’exercer dans la tragédie », tranche le critique Joseph de La Porte en 1769. Le terme « autrice » est présent pour désigner leur rétribution dans les registres de la Comédie-Française jusqu’en 1690, avec la mention « part d’autrice », mais disparaît au XVII e siècle au profit de périphrases telles que «  femme auteur dramatique ». Les dictionnaires, anthologies et histoires du théâtre s’attachent à invisibiliser ces autrices au cours des siècles suivants, en dépit de leur augmentation significative, notamment au XIX e siècle.   Bibliographie Christiane Bard, « Théâtre », Dictionnaire des féministes France, XVIII e -XXI e siècle , Paris, Presses universitaires de France, 2017. Christiane Bard, Parisiennes citoyennes ! Engagements pour la cause des femmes , catalogue d’exposition, Musée Carnavalet, Paris, 2022, « Sur le devant de la Scène ». Fabien Cavaillé, Véronique Lochert, Jeanne-Marie. Hostiou, Marie Bouhaik-Girones, Céline Candiard et Mélanie Traversier (dir.), Spectatrices ! De l’Antiquité à nous jours , Paris, CNRS éditions, 2022. Collectif, Héroïnes romantiques , catalogue d’exposition, Paris, Musée de la vie romantique, 2022. Aurore Evain, L'Apparition des actrices professionnelles en Europe , Paris, L'Harmattan, 2001. Aurore Évain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (dir.), Théâtre de femmes de l'Ancien Régime, vol. 1 à 5, Saint-Etienne, Publications de l'Université de Saint-Etienne; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2006-2020. Florence Filippi, Sara Harvey, Sophie Marchand , Le Sacre de l’acteur. Émergence du vedettariat théâtral de Molière à Sarah Bernhardt , Paris, Armand Colin, 2017. Martine Reid (dir.), Femmes et littérature. Une histoire culturelle , Paris, Gallimard, Folio essais, 2020, 2 volumes.

Voir l'article
L’IA et la littérature
Logo de la revue d'appartenance NRP

L’IA et la littérature

Par Claire Rouveron , professeure documentaliste, membre de l’APDEN Avec le développement de l’agent conversationnel ChatGPT en 2022, l’intelligence artificielle (IA) s’est invitée au premier plan des débats dans le monde de la culture. On peut citer, par exemple, l’utilisation de ChatGPT par les éditions du Net pour aider les auteurs à corriger leurs manuscrits et les conséquences sur les métiers de correcteur, traducteur et auteur lui même. Quelle place pour l’IA dans le secteur du livre aujourd’hui ? Quelles avancées peut-on saluer et adopter ? Sur quels usages doit-on se montrer vigilant ? Voilà les questions soulevées lors d’une séance menée par le professeur de français et le professeur documentaliste avec une classe de 2 de . Un robot écrivain ? La séance s’appuie sur la lecture du roman Ada d’Antoine Bello dans lequel on suit Franck Logan, policier dans la Silicon Valley, à la poursuite d’Ada, une IA conçue pour écrire des romans à l’eau de rose. Programmée pour produire des romans « commerciaux » avec des objectifs de vente élevés, Ada échappe à ses concepteurs, s’émancipe et découvre la « vraie » littérature dont elle va s’inspirer. Quelle aide une machine peut-elle apporter aux auteurs dans leur processus de recherche et d’écriture ? Est-elle susceptible de remplacer l’écrivain ? Quelle place reste-t-il pour les textes originaux ? Quels intérêts commerciaux pour les éditeurs ? Autant d’interrogations posées par le roman sur lesquelles les élèves sont invités à réfléchir. Un corpus de ressources documentaires écrites et audiovisuelles (voir la bibliographie) est proposé aux élèves afin de compléter et approfondir les questionnements sur les défis de l’art face à l’intelligence artificielle : le projet du « Next Rembrandt » développé en 2016, le « Théâtre d’opéra spatial » créé par Jason Allen en 2022 à l’aide du logiciel Midjourney ou encore une série de podcasts réalisés par France culture sur les domaines d’application de l’intelligence artificielle au cinéma, dans la musique, la peinture, la photographie et la littérature. Le lien est également fait avec l’actualité et la protestation sociale qui a agité Hollywood à l’été 2023 lors duquel les acteurs ont rejoint les scénaristes dans un mouvement de grève d’une ampleur inédite. Outre des revendications salariales et financières, des inquiétudes sur l’émergence de l’IA dans les industries créatives ont émaillé les discussions entre auteurs et producteurs cinématographiques. Les élèves consultent un corpus d’articles issus du journal Courrier International retraçant les différentes étapes de la grève et développant les arguments des acteurs du monde du cinéma. Émergent, entre autres, des questionnements autour des droits d’auteur et de la reproduction du style, de la « voix » d’un auteur. Margaret Atwood, romancière américaine, mondialement connue pour son ouvrage La Servante écarlate , s’en inquiète dans un autre article de Courrier International du 8 septembre 2023, « Margaret Atwood : l’intelligence artificielle m’a tuée… ou presque ». L’autrice y dénonce l’utilisation de versions piratées de 33 de ses romans pour nourrir des IA dites « génératives », auxquelles on donnera ensuite la consigne « Écris un roman de Margaret Atwood ». Réalité ou dystopie d’un monde dans lequel le robot remplacerait l’auteur ? En vue de l’organisation d’un débat sur ces questions, les élèves sont invités à compléter un document listant les avantages et les limites de l’intelligence artificielle dans le processus de création artistique et littéraire. Dis-moi qui tu es, je te dirai ce que tu lis Le professeur documentaliste aborde ensuite une autre facette du rôle de l’IA dans les domaines de la lecture et de la littérature : le processus de recommandation d’ouvrages après l’analyse des lectures des internautes. Pour ce faire, le professeur documentaliste va analyser avec les élèves les algorithmes de profilage en ligne. Pour amorcer ce travail, les élèves effectuent une recherche sur le livre Ada sur la plateforme numérique littéraire Babelio. Ils doivent ensuite étudier les propositions de lectures émises par le site dans la rubrique « Que lire après Ada ». Ils entreprennent la même démarche sur le site marchand de la Fnac, et consultent les titres d’ouvrages mentionnés dans la partie « Les internautes ont aussi acheté ». Il est demandé aux élèves d’émettre des hypothèses sur les données exploitées par les algorithmes à l’œuvre sur les deux sites : les métadonnées du livre (auteur, thème, éditeur), les interactions avec les lecteurs (qui l’a lu et apprécié), le panier d’achat de la clientèle, etc. Apparaissent alors évidemment des spécificités en fonction de l’intérêt commercial du site ou non. Les élèves s’interrogent alors sur les avantages et sur les limites de ces recommandations pour les lecteurs et les plateformes elles-mêmes : cibler les centres d’intérêt des internautes et personnaliser les propositions, fidéliser une communauté de goûts pour les premiers ; enfermer les lecteurs dans des bulles de filtre où seuls des contenus similaires à leur historique sont proposés, empêcher de proposer des contenus originaux pour les seconds. Le concept de « bulle de filtre » mérite d’être explicité et illustré plus précisément. Le professeur documentaliste développe cette notion en travaillant avec les élèves sur le réseau social X (anciennement Twitter) à partir d’une vidéo de la série Dopamine , produite par Arte. Le fonctionnement de ce réseau social y est particulièrement bien expliqué. Les élèves sont alors dans la capacité d’enrichir leur document avant de rédiger leur argumentaire pour le débat. Ces éléments de connaissance leur seront également utiles pour le cours de SNT dont plusieurs chapitres abordent des thématiques liées à l’IA. Bibliographie et sitographie Romans • Antoine Bello, Ada , Gallimard, 2016 • Greg Egan, La cité des permutants , 1994, Le Bélial, 2022 • Georges Orwell, 1984 , 1949, Gallimard, 2020 • Carina Rozenfeld, E.V.E , Syros, 2017 • Villiers de l’Isle-Adam, L’Ève future , 1886, Gallimard, 1993 Articles • « L’intelligence artificielle au service de la lecture », Lecture jeune n°180, décembre 2021. p.4-42 • Hypolite Damien, « Une peinture de Rembrandt imprimée en 3D, 347 ans après la mort de l’artiste », Sciences et avenir , 2016. • Pascal Mougin, « Comment lire un roman écrit par une voiture ? La doxa littéraire face à l’intelligence artificielle », ActuaLitté , 27/09/2021. • Zoé Picard, « ChatGPT, un tournant majeur dans le processus créatif », ActuaLitté , 23/06/2023. • « Les scénaristes en grève à Hollywood s’inquiètent de l’IA, mais proposent des solutions », Courrier international , 17/05/2023. • « Hollywood cherche experts en intelligence artificielle », Courrier international , 02/08/2023. • Margaret Atwood, « Margaret Atwood : l’intelligence artificielle m’a tuée… ou presque », Courrier international , 08/09/2023. Émissions de radio • « Littérature : l’intelligence artificielle est le nouvel avatar du nègre ». France Culture, 05/10/2021. • « L’art au défi de l’intelligence artificielle, un écrivain fantôme dans la littérature », France Culture, 2023. • Christine Siméone, « Lorsque l’intelligence artificielle est capable de créer, qui encaisse les droits d’auteur ? », France Inter, 10/02/2018. Vidéos • Florence Dartois, Du virtuel au réel, l’intelligence artificielle s’empare de l’art, INA, 18/01/2023. • Sonia Devilliers, « Le Dessous des images L’oeuvre et l’intelligence artificielle », ARTE France Développement, 2022. • Léo Favier, Dopamine , épisode “Twitter”, Arte.tv, 2019. Notion - Info documentaire • Un algorithme est une suite d'instructions informatiques que l'on utilise pour traiter un très grand nombre de données (récolte, tri, classement, croisement...). L'algorithme produit un résultat qui influence la manière dont nous nous informons. Il peut utiliser nos données personnelles. Définition complète à consulter ici . • Une Intelligence Artificielle est un système de calculs informatiques créé par des ingénieur·es et des scientifiques. Elle a de nombreuses applications dans beaucoup de domaines (vie quotidienne, monde du travail, médias, économie, santé, science, défense, etc.) via des prédictions, recommandations, solutions technologiques, productions de contenus. Elle utilise et crée des algorithmes à partir de très grandes quantités de données, dont des données personnelles. Elle s'oppose à l'intelligence biologique. Définition complète à consulter ici .

Voir l'article
Rencontre avec les enseignants-auteurs en français

Rencontre avec les enseignants-auteurs en français

« Puisqu’enseigner, c’est transmettre, devenir auteur chez Nathan m’a permis de transmettre à mon tour ce que j’ai appris dans les classes qui m’ont été confiées. » Claire Beilin-Bourgeois, 20 ans dans l’enseignement J’ai grandi dans une famille d’instituteurs dont j’admirais l’implication et la rigueur. Enseigner m’a toujours semblé une belle mission. J’ai beaucoup aimé travailler avec des élèves en grande difficulté, dans le cadre de dispositifs adaptés en 4 e . Une année, on avait choisi d’accorder plus d’importance à l’enseignement musical. Quand l’attention des élèves faiblissait, on chantait un peu – ils aimaient particulièrement « Armstrong » de Nougaro – et on repartait !  Les manuels auront pour moi un triple objectif. Le retour de la grammaire permet de poursuivre le travail amorcé au collège et d’enseigner la norme linguistique, à l’écrit et à l’oral. Avec l’étude des textes, on veut transmettre les bases d’une culture littéraire en vue des exercices du BAC. Enfin, le but de ces deux années de français est aussi de proposer des textes intéressants et accessibles, pour faire goûter aux élèves - et aux adultes qu’ils vont devenir - l’immense plaisir de la lecture.     « J’avais besoin de donner du sens à mon quotidien, et le contact avec les élèves m’a enrichie. » Florence Renner , 41 ans dont 10 dans l’enseignement, Institut Notre-Dame à Meudon (Seconde – Première) J’ai choisi le métier d’enseignant après être passée par le marché de l’art, le journalisme et l’édition. J’avais besoin de donner du sens à mon quotidien, et le contact avec les élèves m’a enrichie. Je venais aussi de soutenir un doctorat en Lettres, et j’avais pris beaucoup de plaisir à parler de littérature face à un auditoire pourtant pas facile. Après la soutenance, je me suis lancée. Mon plus beau souvenir, c’est un petit mot d’une élève très discrète et très fragile, que j’avais demandé à suivre deux années de suite, en 3 e puis en 2 e , et qui m’a offert en fin d’année de 2 e une petite boîte de chocolats en forme de cœur avec un post-it collé dessus. Sur le post-it : « Merci Madame, vous avez changé ma vie » … Travailler chez Nathan me permet de lier mon métier d’enseignant à mon ancien métier dans l’édition, et de garder un pied dans les deux domaines en même temps ! Mon objectif pour la rédaction du futur manuel sera d’aider les professeurs à s’approprier les nouveaux programmes, à mieux comprendre les nouveaux « termes » qu’ils comportent (Parcours, Prolongement, etc.), mais aussi leur donner de nouvelles idées de textes à faire découvrir à leurs élèves. J’espère que le manuel sera pour eux un outil qui leur permettra d’y voir plus clair dans les attentes du ministère quant à l’application de ces nouveaux programmes.   « J’aime quand la salle de classe se transforme en salon littéraire… » Anne Revert , 43 ans, enseignante au lycée Saint Exupéry à Saint-Raphaël (Terminale L, BTS) et formatrice académique pour les enseignants. J’aime sourire à mes élèves, voir leurs yeux pétiller lorsqu’ils mesurent la beauté des mots et des idées d’un auteur ou d’un artiste, aller chercher le meilleur chez chacun, j’aime leur lire des textes. J’aime quand la salle de classe se transforme en salon littéraire, en atelier d’écriture ou en tournoi de slam à la tombée de la nuit. Pour le manuel à venir, mon objectif sera de choisir des documents qui parleront aux élèves, qui résonneront et les accompagneront dans leurs parcours.     « J’espère donner à nos élèves le goût de la lecture… » Natacha Vas-Deyres , 49 ans dont 25 d’enseignement, Académie de Bordeaux et Université Bordeaux Montaigne (Premières, Terminales et Licence) Spécialiste des littératures de l’imaginaire (Science-fiction, anticipation, utopie…), j’ai réalisé des dossiers pour la NRP et élaborer collectivement un manuel de littérature est une aventure passionnante. Avec le futur manuel, j’espère donner à nos élèves le goût de la lecture et partager notre passion pour la culture et la littérature.   « Un futur manuel utile aux enseignants » Anne Cassou-Noguès , 42 ans dont 19 d’enseignement, Lycée Jacques Monod à Clamart (Seconde et Première) Dans le cadre des Prix littéraires d’Ile de France, j’ai fait jouer des extraits de Avant de dispara î tre de Sylvain Pattieu le 14 novembre 2015. J’ai eu le sentiment que la littérature faisait sens pour les élèves et pour moi.  Je souhaiterais que le futur manuel soit utile aux enseignants. J’aimerais donner des idées originales pour faire face à un programme qui risque d’être un peu répétitif.   « J’aimerais que les élèves prennent plaisir à lire le manuel » Françoise Rio , 52 ans dont 22 d’enseignement, Lycée Jeanne d’Albret à Saint-Germain-en-Laye (Seconde, Première) Une perle de mes élèves : À propos de la découverte de l’adultère dans La Princesse de Montpensier , lu dans un écrit d’élève de 1 ère L : « le mari entre dans la chambre de sa femme et découvre le poteau rose… » au lieu de « pot aux roses… » Mon objectif pour la rédaction de ce manuel sera de tenir les délais et de faire en sorte que les élèves prennent plaisir à le feuilleter, voire à le lire en dehors des prescriptions de leur professeur.   « Quel meilleur moyen de faire vivre la connaissance que de la partager ? » Laurence Méric-Bonini , 51 ans dont 30 ans d'enseignement « hou, là, là, déjà ! ... », Lycée Jean Perrin à Rezé (Français en Seconde et Première / Latin en Seconde, Première et Terminale) Je souhaiterais offrir aux élèves et aux collègues des ressources riches et variées qui guident sans brider la créativité, l’imagination.       « Le plus beau métier du monde ! » Coralie Nuttens , 45 ans dont 20 ans d’enseignement, Collège et Lycée Stanislas à Paris Mon plus beau souvenir ? Quand un élève me dit que je lui ai donné le goût de la littérature. Pourquoi avoir choisi d’être auteur chez Nathan ? Pour les éditrices  Mon objectif pour le futur manuel ? L’excellence pour motiver les élèves !      « Quand les élèves ont les yeux qui pétillent » Violaine Carry , 33 ans dont 9 ans d’enseignement, Collège Notre-Dame de Lourdes à Paris 20 ème (classes de 5 ème et 3 ème ) Quels sont vos plus beaux souvenirs en rapport avec l’enseignement ? Quand un élève s’exclame « J’ai compris ! » et que ses yeux pétillent. Quand ils disent « Déjà ? » au moment où la sonnerie retentit. Une perle d’un élève ? Jouer au passé simple qui donne « je jouis » « J’aime le sérieux et la convivialité de Nathan » Fabrice Carnet , 26 ans d’enseignement, Lycée Edouard Branly à Lyon (Seconde, Première) et formateur à l'ESPE de Lyon Mon objectif sera de repenser l’interaction lecture-écriture par l’usage du carnet de lecture ; la rencontre avec les œuvres et les événements liés aux parcours de formation culturelle des élèves.  

Voir l'article
L'éclairage des neurosciences en grammaire
Logo de la revue d'appartenance NRP

L'éclairage des neurosciences en grammaire

par Violaine Carry L’illusion d’une grammaire « au service de » Depuis les années 1970 et jusqu’à aujourd’hui, les pédagogies réduisent la grammaire à un outil au seul service de la lecture et de l’écriture. On pourrait se dire que ce décloisonnement est plutôt bienvenu ; il réintroduit du sens dans une étude de la langue qui était vidée de sa substance, embourbée dans son héritage bourgeois et napoléonien. D’où un scénario pédagogique qui reste la référence de nos jours : un temps d’observation de phrases issues de la littérature ou du langage courant, qui débouche, par phénomène de généralisation, sur un temps de cours, puis d’appropriation des règles par des exercices, qui doivent à leur tour aboutir à l’élaboration d’un texte qui exploite ce fait de langue et justifie le cours de grammaire, celui-ci ayant forcément amélioré les compétences rédactionnelles des élèves. Voilà qui est formidable de cohérence pédagogique… mais ne résiste pas à une analyse plus poussée. Tout d’abord, cela suppose une relation de causalité entre métagognition (dans la phase d’observation des faits de langue) et amélioration du geste d’écriture. Il y en a une, bien sûr, mais extrêmement ténue : nombre d’élèves n’attendent pas d’avoir un cours sur la forme emphatique ou la focalisation interne pour les employer dans leurs écrits ; et inversement, comprendre le fonctionnement de la gradation ou de la phrase complexe ne prémunit pas contre les maladresses de construction. En clair, en termes d’efficacité, la métacognition est battue à plate couture par l’usage. Comment l’expliquer ? Procédural vs analytique La lecture et l’écriture ne mobilisent pas tout à fait le même système de pensée que l’étude de la langue. Elles relèvent en effet en grande partie d’un apprentissage procédural, c’est-à dire de l’automatisation d’un certain nombre d’opérations, de procédures. La lecture ne se résume pas au déchiffrement de séquences de lettres, ni l’écriture au geste graphique. Pour lire ou écrire, il faut aussi maîtriser le code qui régit la langue, sa grammaire. Seulement, ce code, on ne l’acquiert pas à l’école ; sans quoi aucun enfant ne pourrait s’exprimer autrement que par de simples mots avant ses premiers cours de grammaire française. La langue, avec son système lexical et grammatical, se transmet d’abord par la parole et l’expérience qu’on en a, et ce depuis notre existence intra-utérine. Les parents et les proches apportent donc les premiers à l’enfant la matière langagière qui lui servira à bâtir sa grammaire. Car le bébé possède un cerveau incroyablement puissant et flexible, qui passe son temps à calculer les statistiques à partir de ses multiples expériences : chaque nouveau contact avec la langue est intégré et comparé avec les précédents, et sert de base à l’élaboration de définitions et de règles, qui seront confirmées ou modulées par les contacts ultérieurs. Ainsi, à force d’entendre le mot « chaise » associé à toute sorte d’objet, le bébé finit par en dégager les traits communs et sémantiser le concept « chaise » ; de la même manière, par superposition d’épisodes (c’est-à-dire d’expériences contextualisées), il comprend que certains mots (par exemple, les verbes transitifs) sont toujours suivis d’autres (les compléments) et acquiert alors, par mimétisme et habitude, les rudiments de la syntaxe de sa langue. Ainsi, pour l’enfant, c’est bien l’usage qui est le maître et plus exactement l’usage auquel il est confronté – plutôt que l’usage « du plus grand nombre » de personnes. Ce fonctionnement, qui est par ailleurs valable chez l’adulte, est résumé sous l’expression « cerveau bayésien » ou « cerveau statisticien » ; Alain Lieury, neuroscientifique spécialiste de l’éducation, évoque, lui, un apprentissage multi-épisodique. Ce phénomène explique les disparités énormes en termes de développement du langage à l’entrée en maternelle : tout dépend du milieu, plus socio professionnel qu’économique d’ailleurs, dans lequel chaque enfant est élevé. Cette grammaire personnelle et plus ou moins riche n’est pas conscientisée ; elle est enregistrée au niveau de la mémoire dite procédurale cognitive, qui permet d’automatiser des figures de pensée, et ainsi les tours syntaxiques propres à une langue. On la voit se manifester quand un élève justifie son emploi de l’imparfait plutôt que du passé simple par un « parce que ça sonne mieux », ou quand, sans identifier une erreur de syntaxe, on a tout de suite perçu que « ça ne se disait pas ». Attention : cette maîtrise de la grammaire est loin d’être intuitive ; elle est le fruit d’une expertise qui nécessite d’engranger des millions et des millions de rencontres avec la langue, à l’oral comme à l’écrit. Ce n’est qu’en entrant à l’école que l’enfant va devoir harmoniser sa grammaire avec la grammaire du français. C’est une manière de s’assurer que les individus font société, à travers le partage d’une même langue. Selon l’environnement extra-scolaire, cette harmonisation sera plus ou moins facile, demandera plus ou moins d’efforts. Et c’est sans compter les situations où l’écart est tellement important que l’élève se trouve tiraillé entre deux usus parfois inconciliables. Que sont alors quelques séances de grammaire face à des milliers d’heures d’immersion dans la langue ? Bien peu de chose. Si le but est d’améliorer les compétences langagières des élèves, mieux vaut les faire lire le plus possible, puis écrire et échanger avec eux en veillant à respecter un niveau de langue courant voire soutenu. Le cours d’étude de la langue, lui, développe d’autres compétences. De l’utilité du cours de grammaire au XXI e siècle Le cours de grammaire a pour objet la langue elle-même. Cette posture métalinguistique est cognitivement très exigeante puisqu’elle demande à l’observateur une flexibilité mentale qui lui permette de faire des allers-retours incessants entre le signifié et le signifiant et ce, à différents niveaux (traditionnellement le mot, la proposition, la phrase complexe, le texte). Cette démarche requiert une méthode rigoureuse et de la patience, comme toute approche scientifique, mais aussi de la créativité pour inventer des outils d’analyse et des concepts, et même une pensée divergente afin de s’affranchir des classements et principes précédents pour en proposer de nouveaux. Extrêmement coûteuse en énergie, cette pensée analytique apporte également de nombreux bénéfices à celui ou celle qui la pratique régulièrement. Tout d’abord, elle permet à l’élève de s’exercer à la métacognition. Même la syntaxe la plus basique, la plus « neutre », révèle un tour de pensée, un réseau de relations particulières entre les éléments de la phrase, ne serait-ce qu’imposée par la grammaire de la langue. Il en résulte qu’étudier le fonctionnement de la langue revient à observer sa propre pensée. Aussi est-il crucial que les élèves n’apprennent pas simplement à reconnaître un COD, mais qu’ils comprennent ce qu’est un COD et quelle relation il entretient avec le verbe et le sujet et ce que cela révèle : ainsi seront-ils peut-être plus sensibles à la vision du monde que traduisent ces situations littéraires, où tel personnage féminin n’apparaît jamais qu’en fonction d’objet, direct ou indirect… Aussi le cours de grammaire me semble-t-il particulièrement pertinent quand il s’appuie sur la comparaison ; comparaisons de tours anciens et modernes, de constructions populaires et soutenues, d’idiomes français et étrangers. Pourquoi s’exprime-t- on ainsi ? Pourquoi l’usage privilégie-t-il telle ou telle formulation ? Qu’est-ce que cela révèle de notre état d’esprit ? de celui de nos voisins ? Et quel effet cela produit-il si on adopte telle construction plutôt que telle autre ? si on bouleverse l’ordre canonique des mots ? Éveiller les élèves sur les possibles de la langue, les leur faire toucher du doigt et s’amuser de ses contraintes, mais aussi leur faire réaliser que la langue est vivante, qu’elle évolue et se renouvelle sans cesse, par son passage dans les campagnes autant que les banlieues et les centre-ville, ses métissages avec d’autres langues plus ou moins lointaines : voilà ce qui pourrait être au cœur du cours de langue. Enfin, cette pratique métacognitive est une école de la rigueur. Des observations émergent des hypothèses qu’il s’agit ensuite d’éprouver – par les textes bien sûr, mais aussi les expériences personnelles des élèves avec le langage. Il faut d’abord s’assurer que les catégories qui permettent de penser la grammaire sont bien assimilés au moyen d’exemples et d’exercices. Mais on ne doit pas éluder les cas-limites, ces situations-problèmes qui donnent l’occasion aux élèves de développer leurs capacités analytiques et critiques. Comme en sciences, un des objectifs est de s’approprier les choses, pour être moins passif face au langage, moins naïf aussi, moins manipulable à ses effets de manche, plus lucide à tous les biais cognitifs qu’il charrie. Un exemple très simple et d’actualité pourrait être, à l’occasion d’un cours sur les accords, de lancer le débat sur l’orthographe inclusive : d’où vient cette demande ? Pourquoi ? La prééminence du masculin sur le féminin vous semble-t-elle un réel instrument de domination masculine ? Qu’en était-il avant ? etc. Plus récemment, on pourrait interroger les élèves sur cet étrange phénomène du changement de genre du – pardon de la – covid… Pour un enseignement de la grammaire comme une matière à part entière On le voit, donc, la grammaire est moins un outil au service de la lecture et de l’écriture – ou bien il brille par son inefficacité – qu’une discipline qui forme les esprits à la raison et à la critique. Aussi, un décloisonnement trop systématique risque de s’avérer contre-productif, car il repose sur une illusion. En revanche, exposer clairement la fonction de la grammaire, la réhabiliter comme matière à part entière, introduction à la métacognition et à la philosophie, pourrait en dépoussiérer l’image figée et réengager les élèves dans sa pratique. Il est urgent de (re)former les professeurs à cette pratique, finalement idéologique (au sens de Condillac), de la grammaire, en premier lieu via l’enseignement de l’histoire de la grammaire, et pas seulement de la grammaire historique. Cela pose également la question de la nomenclature qui doit être justifiée auprès des élèves. On le constate lors des ajustements dans la terminologie. Par exemple, cet été 2020, l’« exclamative » a été exclue des types de phrase, désormais classée dans les « formes » de phrases, au côté des formes affirmative et négative. Cela peut se justifier, puisque le types de phrases s’excluent mutuellement (une phrase ne peut être interrogative et déclarative en même temps) alors que l’exclamation peut se conjuguer à plusieurs types de phrases. Déconstruire des représentations antérieures, comme celle qui faisait de l’exclamation un type de phrase, impose un travail explicatif assez complexe. Il est un signe que la grammaire, en soi, revient sur le devant de la scène : la question de langue à l’oral du bac de français. Si il évolue vers l’expression d’une véritable réflexion sur la langue et non un catalogue stérile des différentes formes de subordonnées ou autres, l’enseignement de la grammaire au lycée, et par répercussion au collège, devrait retrouver tout son sens. NRP - Novembre 2020 Consultez d'autres articles sur les neurosciences Les émotions au service des apprentissages Apprendre en résistant Le silence est d’or : apprendre… par défaut ! Être attentif… ça s’apprend Des mémoires pour mieux apprendre

Voir l'article
L'éclairage des neurosciences en grammaire
Logo de la revue d'appartenance NRP

L'éclairage des neurosciences en grammaire

par Violaine Carry L’illusion d’une grammaire « au service de » Depuis les années 1970 et jusqu’à aujourd’hui, les pédagogies réduisent la grammaire à un outil au seul service de la lecture et de l’écriture. On pourrait se dire que ce décloisonnement est plutôt bienvenu ; il réintroduit du sens dans une étude de la langue qui était vidée de sa substance, embourbée dans son héritage bourgeois et napoléonien. D’où un scénario pédagogique qui reste la référence de nos jours : un temps d’observation de phrases issues de la littérature ou du langage courant, qui débouche, par phénomène de généralisation, sur un temps de cours, puis d’appropriation des règles par des exercices, qui doivent à leur tour aboutir à l’élaboration d’un texte qui exploite ce fait de langue et justifie le cours de grammaire, celui-ci ayant forcément amélioré les compétences rédactionnelles des élèves. Voilà qui est formidable de cohérence pédagogique… mais ne résiste pas à une analyse plus poussée. Tout d’abord, cela suppose une relation de causalité entre métagognition (dans la phase d’observation des faits de langue) et amélioration du geste d’écriture. Il y en a une, bien sûr, mais extrêmement ténue : nombre d’élèves n’attendent pas d’avoir un cours sur la forme emphatique ou la focalisation interne pour les employer dans leurs écrits ; et inversement, comprendre le fonctionnement de la gradation ou de la phrase complexe ne prémunit pas contre les maladresses de construction. En clair, en termes d’efficacité, la métacognition est battue à plate couture par l’usage. Comment l’expliquer ? Procédural vs analytique La lecture et l’écriture ne mobilisent pas tout à fait le même système de pensée que l’étude de la langue. Elles relèvent en effet en grande partie d’un apprentissage procédural, c’est-à dire de l’automatisation d’un certain nombre d’opérations, de procédures. La lecture ne se résume pas au déchiffrement de séquences de lettres, ni l’écriture au geste graphique. Pour lire ou écrire, il faut aussi maîtriser le code qui régit la langue, sa grammaire. Seulement, ce code, on ne l’acquiert pas à l’école ; sans quoi aucun enfant ne pourrait s’exprimer autrement que par de simples mots avant ses premiers cours de grammaire française. La langue, avec son système lexical et grammatical, se transmet d’abord par la parole et l’expérience qu’on en a, et ce depuis notre existence intra-utérine. Les parents et les proches apportent donc les premiers à l’enfant la matière langagière qui lui servira à bâtir sa grammaire. Car le bébé possède un cerveau incroyablement puissant et flexible, qui passe son temps à calculer les statistiques à partir de ses multiples expériences : chaque nouveau contact avec la langue est intégré et comparé avec les précédents, et sert de base à l’élaboration de définitions et de règles, qui seront confirmées ou modulées par les contacts ultérieurs. Ainsi, à force d’entendre le mot « chaise » associé à toute sorte d’objet, le bébé finit par en dégager les traits communs et sémantiser le concept « chaise » ; de la même manière, par superposition d’épisodes (c’est-à-dire d’expériences contextualisées), il comprend que certains mots (par exemple, les verbes transitifs) sont toujours suivis d’autres (les compléments) et acquiert alors, par mimétisme et habitude, les rudiments de la syntaxe de sa langue. Ainsi, pour l’enfant, c’est bien l’usage qui est le maître et plus exactement l’usage auquel il est confronté – plutôt que l’usage « du plus grand nombre » de personnes. Ce fonctionnement, qui est par ailleurs valable chez l’adulte, est résumé sous l’expression « cerveau bayésien » ou « cerveau statisticien » ; Alain Lieury, neuroscientifique spécialiste de l’éducation, évoque, lui, un apprentissage multi-épisodique. Ce phénomène explique les disparités énormes en termes de développement du langage à l’entrée en maternelle : tout dépend du milieu, plus socio professionnel qu’économique d’ailleurs, dans lequel chaque enfant est élevé. Cette grammaire personnelle et plus ou moins riche n’est pas conscientisée ; elle est enregistrée au niveau de la mémoire dite procédurale cognitive, qui permet d’automatiser des figures de pensée, et ainsi les tours syntaxiques propres à une langue. On la voit se manifester quand un élève justifie son emploi de l’imparfait plutôt que du passé simple par un « parce que ça sonne mieux », ou quand, sans identifier une erreur de syntaxe, on a tout de suite perçu que « ça ne se disait pas ». Attention : cette maîtrise de la grammaire est loin d’être intuitive ; elle est le fruit d’une expertise qui nécessite d’engranger des millions et des millions de rencontres avec la langue, à l’oral comme à l’écrit. Ce n’est qu’en entrant à l’école que l’enfant va devoir harmoniser sa grammaire avec la grammaire du français. C’est une manière de s’assurer que les individus font société, à travers le partage d’une même langue. Selon l’environnement extra-scolaire, cette harmonisation sera plus ou moins facile, demandera plus ou moins d’efforts. Et c’est sans compter les situations où l’écart est tellement important que l’élève se trouve tiraillé entre deux usus parfois inconciliables. Que sont alors quelques séances de grammaire face à des milliers d’heures d’immersion dans la langue ? Bien peu de chose. Si le but est d’améliorer les compétences langagières des élèves, mieux vaut les faire lire le plus possible, puis écrire et échanger avec eux en veillant à respecter un niveau de langue courant voire soutenu. Le cours d’étude de la langue, lui, développe d’autres compétences. De l’utilité du cours de grammaire au XXI e siècle Le cours de grammaire a pour objet la langue elle-même. Cette posture métalinguistique est cognitivement très exigeante puisqu’elle demande à l’observateur une flexibilité mentale qui lui permette de faire des allers-retours incessants entre le signifié et le signifiant et ce, à différents niveaux (traditionnellement le mot, la proposition, la phrase complexe, le texte). Cette démarche requiert une méthode rigoureuse et de la patience, comme toute approche scientifique, mais aussi de la créativité pour inventer des outils d’analyse et des concepts, et même une pensée divergente afin de s’affranchir des classements et principes précédents pour en proposer de nouveaux. Extrêmement coûteuse en énergie, cette pensée analytique apporte également de nombreux bénéfices à celui ou celle qui la pratique régulièrement. Tout d’abord, elle permet à l’élève de s’exercer à la métacognition. Même la syntaxe la plus basique, la plus « neutre », révèle un tour de pensée, un réseau de relations particulières entre les éléments de la phrase, ne serait-ce qu’imposée par la grammaire de la langue. Il en résulte qu’étudier le fonctionnement de la langue revient à observer sa propre pensée. Aussi est-il crucial que les élèves n’apprennent pas simplement à reconnaître un COD, mais qu’ils comprennent ce qu’est un COD et quelle relation il entretient avec le verbe et le sujet et ce que cela révèle : ainsi seront-ils peut-être plus sensibles à la vision du monde que traduisent ces situations littéraires, où tel personnage féminin n’apparaît jamais qu’en fonction d’objet, direct ou indirect… Aussi le cours de grammaire me semble-t-il particulièrement pertinent quand il s’appuie sur la comparaison ; comparaisons de tours anciens et modernes, de constructions populaires et soutenues, d’idiomes français et étrangers. Pourquoi s’exprime-t- on ainsi ? Pourquoi l’usage privilégie-t-il telle ou telle formulation ? Qu’est-ce que cela révèle de notre état d’esprit ? de celui de nos voisins ? Et quel effet cela produit-il si on adopte telle construction plutôt que telle autre ? si on bouleverse l’ordre canonique des mots ? Éveiller les élèves sur les possibles de la langue, les leur faire toucher du doigt et s’amuser de ses contraintes, mais aussi leur faire réaliser que la langue est vivante, qu’elle évolue et se renouvelle sans cesse, par son passage dans les campagnes autant que les banlieues et les centre-ville, ses métissages avec d’autres langues plus ou moins lointaines : voilà ce qui pourrait être au cœur du cours de langue. Enfin, cette pratique métacognitive est une école de la rigueur. Des observations émergent des hypothèses qu’il s’agit ensuite d’éprouver – par les textes bien sûr, mais aussi les expériences personnelles des élèves avec le langage. Il faut d’abord s’assurer que les catégories qui permettent de penser la grammaire sont bien assimilés au moyen d’exemples et d’exercices. Mais on ne doit pas éluder les cas-limites, ces situations-problèmes qui donnent l’occasion aux élèves de développer leurs capacités analytiques et critiques. Comme en sciences, un des objectifs est de s’approprier les choses, pour être moins passif face au langage, moins naïf aussi, moins manipulable à ses effets de manche, plus lucide à tous les biais cognitifs qu’il charrie. Un exemple très simple et d’actualité pourrait être, à l’occasion d’un cours sur les accords, de lancer le débat sur l’orthographe inclusive : d’où vient cette demande ? Pourquoi ? La prééminence du masculin sur le féminin vous semble-t-elle un réel instrument de domination masculine ? Qu’en était-il avant ? etc. Plus récemment, on pourrait interroger les élèves sur cet étrange phénomène du changement de genre du – pardon de la – covid… Pour un enseignement de la grammaire comme une matière à part entière On le voit, donc, la grammaire est moins un outil au service de la lecture et de l’écriture – ou bien il brille par son inefficacité – qu’une discipline qui forme les esprits à la raison et à la critique. Aussi, un décloisonnement trop systématique risque de s’avérer contre-productif, car il repose sur une illusion. En revanche, exposer clairement la fonction de la grammaire, la réhabiliter comme matière à part entière, introduction à la métacognition et à la philosophie, pourrait en dépoussiérer l’image figée et réengager les élèves dans sa pratique. Il est urgent de (re)former les professeurs à cette pratique, finalement idéologique (au sens de Condillac), de la grammaire, en premier lieu via l’enseignement de l’histoire de la grammaire, et pas seulement de la grammaire historique. Cela pose également la question de la nomenclature qui doit être justifiée auprès des élèves. On le constate lors des ajustements dans la terminologie. Par exemple, cet été 2020, l’« exclamative » a été exclue des types de phrase, désormais classée dans les « formes » de phrases, au côté des formes affirmative et négative. Cela peut se justifier, puisque le types de phrases s’excluent mutuellement (une phrase ne peut être interrogative et déclarative en même temps) alors que l’exclamation peut se conjuguer à plusieurs types de phrases. Déconstruire des représentations antérieures, comme celle qui faisait de l’exclamation un type de phrase, impose un travail explicatif assez complexe. Il est un signe que la grammaire, en soi, revient sur le devant de la scène : la question de langue à l’oral du bac de français. Si il évolue vers l’expression d’une véritable réflexion sur la langue et non un catalogue stérile des différentes formes de subordonnées ou autres, l’enseignement de la grammaire au lycée, et par répercussion au collège, devrait retrouver tout son sens. NRP - Novembre 2020 Consultez d'autres articles sur les neurosciences Les émotions au service des apprentissages Apprendre en résistant Le silence est d’or : apprendre… par défaut ! Être attentif… ça s’apprend Des mémoires pour mieux apprendre

Vous avez vu 30 résultats sur 53

Aucun résultat pour cette recherche

Aucun résultat pour cette recherche

La Maison Nathan

En savoir plus

Découvrez les temps forts de notre histoire, nos missions et métiers ainsi que nos dernières actualités.